Après la fin du contentieux électoral, une autre étape, tout aussi décisive, commence. C'est le terrain pour draguer, courtiser les électeurs. Il ne s'agit plus de théoriser la campagne de Laurent Gbagbo à travers des séminaires et des colloques budgétivores. Dans les villes comme dans les villages, l'on sait désormais qui est électeur. Il ne sert à rien de chercher à convaincre les personnes déjà convaincues des valeurs de Laurent Gbagbo et de l'importance de son programme. Il n'y aurait pas là, de mérite. Il faut maintenant investir les bastions des autres candidats. Avec sang-froid et patience. Il y a également les personnes hésitantes. Elles ne savent pas pour qui voter. Parce que personne ne leur a véritablement " vendu " son candidat et son programme de gouvernement. Les directeurs départementaux de campagne (Ddc), les directeurs locaux de campagne (Dlc) qui n'ont pas comme champ de campagne la région d'Abidjan ne devraient plus y passer des semaines de villégiature. Les villages, les campements, les hameaux les plus reculés doivent être visités. C'est pourquoi, le Front populaire ivoirien (Fpi) et certains de ses cadres distribuent des moyens de déplacement : motos, bicyclettes, etc. La campagne véritable d'un candidat commence dès le début du mandat en cours. La conceptualisation des plans de campagnes, les théories d'approche du champ de l'adversaire, l'étude de son discours, ses points forts, ses faiblesses, la dangerosité de sa politique, les contre-arguments, tout cela s'élabore au cours du mandat, bien avant l'entrée en campagne. Ce n'est donc pas maintenant qu'il conviendrait d'organiser un séminaire pour savoir comment faire réélire Laurent Gbagbo.
Germain Séhoué
Germain Séhoué
