Blaise Pascal, Jacques Prévert … Jean-Mermoz. Les investisseurs français, appuyés par leurs autorités, qui ont fait de la réhabilitation de ces établissements, une condition majeure à leur retour après les «évènements du 4 novembre 2004 », ont finalement eu gain de cause. Ils sont désormais gratifiés d’écoles flambant neuves. Des investissements structurants, c`est-à-dire gage d’une vie meilleure pour de milliers d’élèves, porteurs d’une nouvelle polarité de développement économique pour les résidents. Mais surtout, ils sont prometteurs d’un dégel des relations entre Abidjan et Paris. Même si dans la forme, l’absence d’une armature solide des systèmes d’évaluation du travail des entreprises bénéficiaires des marchés et d’un suivi des pouvoirs publics, tant au niveau de leur conception qu’à celui de leur mise en œuvre, n’enlève rien à la qualité, cette réhabilitation ne peut que révolter. Ces infrastructures, de véritables complexes scolaires modernes, ont été reconstruits et entièrement équipées par l’Etat de Côte d’Ivoire. Au net, toutes subventions prises en compte et hors équipements rajoutés en cours de route, le tout revient à plus de 2 milliards de Fcfa. Trop cher. Bien sûr que c’est important mais ce n’est guère plus vital que le besoin des populations lessivées par la crise de recouvrer leur dignité. En effet, au-delà de la vocation sociale des ouvrages, il s’agit de dépenses dont l’Etat ivoirien aurait pu se passer. Pourquoi, demander aux contribuables ivoiriens de payer à la place des «Jeunes patriotes» qui ont fait le coup ? Pourquoi, le principal bénéficiaire des manifestations du 4 novembre 2004, le chef de l’Etat, n’a-t-il pas voulu puiser dans son budget de souveraineté ? Mais avec de telles charges, la gabegie et le gaspillage des deniers publics s’installent durablement, entamant de fait la confiance des citoyens en l’administration et faisant perdre à cette dernière le peu de crédibilité qui lui reste.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko