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Économie Publié le mercredi 1 septembre 2010 | Cote d’Ivoire Economie

Investissements étrangers : baisse de 19% des flux vers l’Afrique en 2009

Selon le rapport 2010 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, parvenir à concilier croissance et sécurité constitue l’objectif des gouvernements face aux conséquences de la crise financière mondiale. Une tendance toute nouvelle.

Conséquence de la dernière crise financière et économique, si la plupart des pays ont continué en 2009, à libéraliser, promouvoir et faciliter l’investissement étranger direct (IED), ces derniers n’ont pas moins essayé, par la même occasion, de contenir ses effets négatifs sur le développement de leur économie. Le rapport 2010 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) portant sur l’investissement dans le monde note que « sur un total de 102 mesures de politique d’investissement adoptées en 2009, 71 favorisaient la libéralisation et la promotion de l’investissement étranger tandis que 31 tendaient à réglementer plus rigoureusement l’IED ».

Pour les gouvernements l’enjeu majeur semble consister maintenant à trouver un équilibre satisfaisant entre la promotion des investissements et leur réglementation. On est bien loin de la nette tendance à la libéralisation des années 1990, qui a perduré jusqu’au début des années 2000. Et le rapport rendu public le 22 juillet 2010 prescrit que « les initiatives nationales et internationales tiennent compte des préoccupations spécifiques des pays sur le plan économique et en matière de développement ». Ainsi donc, au moment où les pays s’efforcent de surmonter les effets multiformes de la crise globale récente – financière, économique, énergétique, alimentaire et climatique –, il est plus important, mais aussi plus difficile que jamais, de concevoir des politiques d’investissement pour mettre l’IED au service de la croissance économique et du développement. En effet, ces constructions devront prendre en compte de façon effective l’interaction entre l’investissement et de plus vastes problématiques économiques, sociales et environnementales, et être frappées au coin des sceaux de la cohérence et de la complémentarité.

Une baisse significative des investissements
Pas étonnant donc que des initiatives internationales épousant cette logique aient également vu le jour, avec des conséquences pour les investissements internationaux. Les efforts pour établir des principes internationaux pour des investissements responsables dans l’agriculture, menés à l’initiative de la Cnuced, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, du Fonds international de développement agricole et du Groupe de la Banque mondiale s’inscrivent dans cette dynamique. Sans que cela ne soit lié directement à la tendance nouvelle d’encadrement des IED, « après presque une décennie de croissance ininterrompue, les flux d’investissement étranger direct vers l’Afrique ont diminué de 19 % en 2009, à 59 milliards de dollars », révèle le rapport. Expliquant au passage que « ce repli a été dû essentiellement à une contraction de la demande mondiale pour les produits de base exportés par l’Afrique et de leurs prix ».

Bien qu’elle ait été modérée, cette contraction n’induisait pas moins d’importantes répercussions pour un continent où les flux d’IED représentent plus du tiers de la formation brute de capital et sont une source essentielle de création d’emplois et de diffusion de technologie. Ainsi selon le rapport : « l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, principales bénéficiaires de l’envolée des prix des produits de base observée précédemment, a enregistré une contraction relativement importante des entrées d’IED. Les flux vers l’Afrique du Nord ont eux aussi diminué, bien que les secteurs plus diversifiés de cette sous-région aient reçu des investissements étrangers et que les programmes de privatisation aient été poursuivis. Et l’Afrique australe a elle aussi vu ses entrées d’IED chuter de façon importante, même si elle est restée la principale sous-région bénéficiaire ».

Des prévisions optimistes
Certains pays africains ont tout de même pu tirer leur épingle du jeu de l’attrait de ces investissements non générateurs d’endettement. Le top 10 des destinations prisées du continent indique dans l’ordre l’Angola (17 milliards de dollars US), l’Egypte (9 milliards dollars), l’Afrique du Sud (9 milliards de dollars), le Nigeria (7 milliards de dollars), la Libye (4 milliards de dollars), le Soudan (3 milliards de dollars), l’Algérie (3 milliards de dollars), la Tunisie (3 milliards de dollars), le Congo (2 milliards de dollars) et le Ghana (1 milliard de dollars).
Pour la Cnuced cela ne fait l’ombre d’aucun doute, « les flux d’IED vers l’Afrique (en légère baisse en 2009) vont se redresser progressivement dans l’avenir au fur et à mesure que la conjoncture économique et financière s’améliorera et que les prix des matières premières rebondiront comme attendu ». Autre facteur d’alimentation de cet optimisme, nombre de pays d’Afrique ont introduit de nouvelles mesures réglementaires afin de promouvoir l’investissement étranger, notamment en abaissant les impôts sur les sociétés (Ghana, Maroc) ou en améliorant leur environnement global des affaires (Rwanda, Jamahiriya arabe libyenne) ; quoiqu’il faille noter des évolutions vers un cadre réglementaire plus strict, par exemple à travers l’apparition de nouvelles exigences en contenu local (Nigeria) ou par l’introduction de nouvelles limitations concernant le droit des firmes étrangères à la propriété d’actifs locaux (Algérie).

Stéphane Amani
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