Le pasteur américain Terry Jones, qui menace de brûler des exemplaires du Coran pour l'anniversaire du 11-Septembre, exige une obéissance aveugle de ses rares fidèles et ses rapports avec l'argent ne sont pas des plus nets, affirment plusieurs personnes qui l'ont fréquenté.
Même sa fille pense qu'il a perdu la tête au fil d'une dérive sectaire et qu'il a besoin d'aide.
Après avoir mis des dizaines d'années à fonder une petite communauté chrétienne à Cologne, en Allemagne, Terry Jones, 58 ans, en a été chassé il y a deux ans par ses propres ouailles, qui ne supportaient plus son comportement et s'interrogeaient sur certaines pratiques financière.
Pour sa fille, Emma Jones, "il est devenu fou".
"En tant que sa fille, je sais que le fond est bon mais je crois qu'il a besoin d'aide", a-t-elle dit vendredi à l'édition en ligne du magazine allemand Der Spiegel.
Pour elle, la communauté de son père à Cologne était bien, à l'origine, fondée sur l'enseignement de la Bible, mais cela a ensuite changé.
Après avoir quitté la communauté à l'âge de 17 ans, Emma Jones, qui en a aujourd'hui 30, est retournée en 2005 à Cologne et dit y avoir constaté une dérive sectaire.
"J'ai vu que mon père prêchait et faisait des choses que je ne trouvais pas du tout bibliques. Il réclamait une allégeance totale à lui-même et à sa deuxième épouse". La mère d'Emma Jones, première épouse du pasteur, est décédée en 1996.
"Ce que j'ai vu était un véritable délire religieux, typique d'une secte", a dit la fille du pasteur. "J'espère vraiment qu'il reviendra à la raison."
"DELIRE RELIGIEUX"
Lors d'une conférence de presse vendredi à Washington, le président Barack Obama a souhaité que Jones renonce à son projet, dangereux pour la sécurité des Etats-Unis, mais il n'a jamais prononcé son nom, faisant seulement référence à "cet individu là-bas en Floride".
Le centre religieux que Terry Jones anime à Gainesville, en Floride, le Dove World Outreach Center, ne compte que quelques dizaines de fidèles.
Jones était pratiquement inconnu jusqu'à ce qu'il lance cette idée d'un autodafé d'exemplaires du Coran pour marquer l'anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Ses détracteurs le présentent comme un homme qui ne fait pas de concessions et qui juge qu'en dehors de son Eglise il n'y a point de salut.
Ses fidèles vivent dans des propriétés appartenant à sa petite Eglise, Dove World, ou bien à Jones et à sa femme Sylvia. Ils travaillent 40 heures par semaine en vendant sur internet des marchandises et des meubles d'occasion, agrémentés de slogans anti-musulmans, rapporte le journal Gainesville Sun.
L'an dernier, Dove World, en raison de ses activités commerciales, s'est vu refuser les exemptions fiscales habituellement accordées aux différentes Eglises reconnues aux Etats-Unis.
Jones a également fondé une école à Gainesville où une demi-douzaine de pensionnaires suivent trois ans de formation destinés à leur apprendre "l'humilité, non seulement devant la main puissante de Dieu mais aussi devant la main de l'homme", selon des propos de sa femme rapportés l'an dernier par le Gainesville Sun.
OBEIR AU DOIGT ET A L'OEIL
Dans cette école, écrivait le Sun, les élèves doivent obéir au doigt et à l'il, demander la permission s'ils veulent parler, se soumettre à des inspections hebdomadaires de leur chambre, contrôler également leur poids chaque semaine, éviter les douceurs, l'alcool et les restaurants.
Ils ne peuvent ni téléphoner, ni se rendre dans leur famille ou chez des amis, quitte à manquer un mariage ou un enterrement.
Entre 2001 et 2008, Jones partageait son temps entre la Floride et l'Allemagne, jusqu'à ce que son "troupeau" le chasse de Cologne.
Pour Andrew Schafer, un responsable protestant chargé de surveiller les activités sectaires dans la région de Cologne, Jones semble avoir une "personnalité délirante" et se livrait à un véritable lavage de cerveau sur ses fidèles en Allemagne, qui étaient entre 800 et 1.000.
Terry Jones, a dit Schafer au Spiegel Online, considérait Cologne comme "une ville démoniaque fondée par la mère de Néron" et pensait que l'Allemagne était "un pays essentiel pour la renaissance du christianisme en Europe".
Il dénonce les homosexuels - notamment le maire de Gainesville - et attaque fréquemment dans ses sermons l'islam, accusant les musulmans de vouloir imposer la "charia", la loi islamique, aux Etats-Unis.
Les enfants de son Eglise allaient jadis à l'école de Gainesville avec des T-shirts où était écrit "l'islam vient du Diable". Ces T-shirts ont ensuite été interdits par les autorités scolaires.
Le fils du pasteur, Luke Jones, partage totalement les idées de son père. Pour lui, il faut combattre l'islam qui conduit les gens à la damnation. "Vous pouvez me prendre pour un dingue, mais c'est comme ça..."
Avec Paul Carrel à Cologne et Barbara Liston à Orlando; Nicole Dupont et Guy Kerivel pour le service français
Même sa fille pense qu'il a perdu la tête au fil d'une dérive sectaire et qu'il a besoin d'aide.
Après avoir mis des dizaines d'années à fonder une petite communauté chrétienne à Cologne, en Allemagne, Terry Jones, 58 ans, en a été chassé il y a deux ans par ses propres ouailles, qui ne supportaient plus son comportement et s'interrogeaient sur certaines pratiques financière.
Pour sa fille, Emma Jones, "il est devenu fou".
"En tant que sa fille, je sais que le fond est bon mais je crois qu'il a besoin d'aide", a-t-elle dit vendredi à l'édition en ligne du magazine allemand Der Spiegel.
Pour elle, la communauté de son père à Cologne était bien, à l'origine, fondée sur l'enseignement de la Bible, mais cela a ensuite changé.
Après avoir quitté la communauté à l'âge de 17 ans, Emma Jones, qui en a aujourd'hui 30, est retournée en 2005 à Cologne et dit y avoir constaté une dérive sectaire.
"J'ai vu que mon père prêchait et faisait des choses que je ne trouvais pas du tout bibliques. Il réclamait une allégeance totale à lui-même et à sa deuxième épouse". La mère d'Emma Jones, première épouse du pasteur, est décédée en 1996.
"Ce que j'ai vu était un véritable délire religieux, typique d'une secte", a dit la fille du pasteur. "J'espère vraiment qu'il reviendra à la raison."
"DELIRE RELIGIEUX"
Lors d'une conférence de presse vendredi à Washington, le président Barack Obama a souhaité que Jones renonce à son projet, dangereux pour la sécurité des Etats-Unis, mais il n'a jamais prononcé son nom, faisant seulement référence à "cet individu là-bas en Floride".
Le centre religieux que Terry Jones anime à Gainesville, en Floride, le Dove World Outreach Center, ne compte que quelques dizaines de fidèles.
Jones était pratiquement inconnu jusqu'à ce qu'il lance cette idée d'un autodafé d'exemplaires du Coran pour marquer l'anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Ses détracteurs le présentent comme un homme qui ne fait pas de concessions et qui juge qu'en dehors de son Eglise il n'y a point de salut.
Ses fidèles vivent dans des propriétés appartenant à sa petite Eglise, Dove World, ou bien à Jones et à sa femme Sylvia. Ils travaillent 40 heures par semaine en vendant sur internet des marchandises et des meubles d'occasion, agrémentés de slogans anti-musulmans, rapporte le journal Gainesville Sun.
L'an dernier, Dove World, en raison de ses activités commerciales, s'est vu refuser les exemptions fiscales habituellement accordées aux différentes Eglises reconnues aux Etats-Unis.
Jones a également fondé une école à Gainesville où une demi-douzaine de pensionnaires suivent trois ans de formation destinés à leur apprendre "l'humilité, non seulement devant la main puissante de Dieu mais aussi devant la main de l'homme", selon des propos de sa femme rapportés l'an dernier par le Gainesville Sun.
OBEIR AU DOIGT ET A L'OEIL
Dans cette école, écrivait le Sun, les élèves doivent obéir au doigt et à l'il, demander la permission s'ils veulent parler, se soumettre à des inspections hebdomadaires de leur chambre, contrôler également leur poids chaque semaine, éviter les douceurs, l'alcool et les restaurants.
Ils ne peuvent ni téléphoner, ni se rendre dans leur famille ou chez des amis, quitte à manquer un mariage ou un enterrement.
Entre 2001 et 2008, Jones partageait son temps entre la Floride et l'Allemagne, jusqu'à ce que son "troupeau" le chasse de Cologne.
Pour Andrew Schafer, un responsable protestant chargé de surveiller les activités sectaires dans la région de Cologne, Jones semble avoir une "personnalité délirante" et se livrait à un véritable lavage de cerveau sur ses fidèles en Allemagne, qui étaient entre 800 et 1.000.
Terry Jones, a dit Schafer au Spiegel Online, considérait Cologne comme "une ville démoniaque fondée par la mère de Néron" et pensait que l'Allemagne était "un pays essentiel pour la renaissance du christianisme en Europe".
Il dénonce les homosexuels - notamment le maire de Gainesville - et attaque fréquemment dans ses sermons l'islam, accusant les musulmans de vouloir imposer la "charia", la loi islamique, aux Etats-Unis.
Les enfants de son Eglise allaient jadis à l'école de Gainesville avec des T-shirts où était écrit "l'islam vient du Diable". Ces T-shirts ont ensuite été interdits par les autorités scolaires.
Le fils du pasteur, Luke Jones, partage totalement les idées de son père. Pour lui, il faut combattre l'islam qui conduit les gens à la damnation. "Vous pouvez me prendre pour un dingue, mais c'est comme ça..."
Avec Paul Carrel à Cologne et Barbara Liston à Orlando; Nicole Dupont et Guy Kerivel pour le service français