Le colonel Kadhafi est en visite en Italie depuis dimanche 29 août 2010, à l'occasion des deux ans de la signature du traité d'amitié entre Rome et Tripoli, un accord qui permet à l'Italie de refouler vers la Libye les migrants illégaux. La polémique enfle autour de ce déplacement et des premières déclarations fracassantes du dirigeant libyen.
C'est la quatrième fois que Mouammar Kadhafi se rend en Italie en un peu plus d'un an. Le dirigeant libyen est allé à Rome notamment pour fêter le deuxième anniversaire de la signature du traité d'amitié italo-libyen, un traité qui a mis fin au contentieux sur la période coloniale. On sait que le dirigeant libyen est un habitué des déclarations fracassantes. Et là, ça n'a pas manqué, il a lancé un véritable pavé dans la mare devant un parterre de 500 jeunes femmes, recrutées et rémunérées autour de 80 euros par une agence d'hôtesses romaine. " L'islam doit devenir la religion de toute l'Europe", leur a dit le colonel Kadhafi. Et de préciser : "Le premier pas pour l'islamisation de l'Europe sera l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne". Evidemment, cela fait polémique à Rome, capitale du catholicisme. Mais il n'y a pas beaucoup d'embarras au sein du gouvernement italien. Silvio Berlusconi a invité ses ministres à ne pas jeter de l'huile sur le feu, compte tenu de l'importance pour le pays du traité d'amitié italo-libyen. Cette visite a d'ailleurs pour principal objectif la célébration de l'anniversaire du traité d'amitié signé, il y a deux ans en Libye. Ce traité permet notamment le renvoi, en Libye, des candidats à l'immigration clandestine.
L'engagement de la part de Tripoli à mieux contrôler ses côtes semble respecté, puisqu'entre le 1er août 2009 et le 31 juillet 2010 les débarquements de migrants sur les côtes italiennes ont diminué de 88%. Mais le refoulement vers la Libye des migrants interceptés en mer par la marine italienne se fait sans discrimination. Laura Boldrini, porte-parole à Rome du Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (Hcr), a donc tenu à rappeler ce lundi 30 août que la Libye n'a pas signé la Convention de Genève - un des piliers du droit d'asile - et que sur les 70% de candidats à l'immigration qui arrivaient par bateau - avant les refoulements - et qui faisaient une demande d'asile, 50% ont obtenu une protection de la part de l'Italie. La dernière visite du dirigeant libyen en France avait suscité beaucoup de réactions dans l'opinion et dans la classe politique autour du faste déployé pour l'occasion. C'est également le cas à Rome. Certaines voix se font entendre dans ce sens et il y a beaucoup d'indignations. D'après le quotidien La Repubblica, "aucune autre diplomatie occidentale ne tolérerait les excès d'un dictateur qui transforme la capitale en cirque. Mais le gouvernement ferme les yeux pour préserver ses intérêts économiques". Il est vrai, toutefois, que l'Italie est devenue le troisième investisseur en Libye, Tripoli le premier actionnaire d'UniCredit, la plus grande banque italienne et un des principaux actionnaires du club de football Juventus de Turin. Et, de son côté, le groupe Finmeccanica tente d'avoir une belle commande en matériel de défense militaire italien. Bref, selon de nombreux observateurs, "les décideurs italiens seraient prêts à tout pour faire des affaires y compris à laisser offenser leur pays et sa culture". Mouammar Kadhafi doit rencontrer ce lundi 30 août au soir le Premier ministre italien Silvio Berlusconi.
Rfi
C'est la quatrième fois que Mouammar Kadhafi se rend en Italie en un peu plus d'un an. Le dirigeant libyen est allé à Rome notamment pour fêter le deuxième anniversaire de la signature du traité d'amitié italo-libyen, un traité qui a mis fin au contentieux sur la période coloniale. On sait que le dirigeant libyen est un habitué des déclarations fracassantes. Et là, ça n'a pas manqué, il a lancé un véritable pavé dans la mare devant un parterre de 500 jeunes femmes, recrutées et rémunérées autour de 80 euros par une agence d'hôtesses romaine. " L'islam doit devenir la religion de toute l'Europe", leur a dit le colonel Kadhafi. Et de préciser : "Le premier pas pour l'islamisation de l'Europe sera l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne". Evidemment, cela fait polémique à Rome, capitale du catholicisme. Mais il n'y a pas beaucoup d'embarras au sein du gouvernement italien. Silvio Berlusconi a invité ses ministres à ne pas jeter de l'huile sur le feu, compte tenu de l'importance pour le pays du traité d'amitié italo-libyen. Cette visite a d'ailleurs pour principal objectif la célébration de l'anniversaire du traité d'amitié signé, il y a deux ans en Libye. Ce traité permet notamment le renvoi, en Libye, des candidats à l'immigration clandestine.
L'engagement de la part de Tripoli à mieux contrôler ses côtes semble respecté, puisqu'entre le 1er août 2009 et le 31 juillet 2010 les débarquements de migrants sur les côtes italiennes ont diminué de 88%. Mais le refoulement vers la Libye des migrants interceptés en mer par la marine italienne se fait sans discrimination. Laura Boldrini, porte-parole à Rome du Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (Hcr), a donc tenu à rappeler ce lundi 30 août que la Libye n'a pas signé la Convention de Genève - un des piliers du droit d'asile - et que sur les 70% de candidats à l'immigration qui arrivaient par bateau - avant les refoulements - et qui faisaient une demande d'asile, 50% ont obtenu une protection de la part de l'Italie. La dernière visite du dirigeant libyen en France avait suscité beaucoup de réactions dans l'opinion et dans la classe politique autour du faste déployé pour l'occasion. C'est également le cas à Rome. Certaines voix se font entendre dans ce sens et il y a beaucoup d'indignations. D'après le quotidien La Repubblica, "aucune autre diplomatie occidentale ne tolérerait les excès d'un dictateur qui transforme la capitale en cirque. Mais le gouvernement ferme les yeux pour préserver ses intérêts économiques". Il est vrai, toutefois, que l'Italie est devenue le troisième investisseur en Libye, Tripoli le premier actionnaire d'UniCredit, la plus grande banque italienne et un des principaux actionnaires du club de football Juventus de Turin. Et, de son côté, le groupe Finmeccanica tente d'avoir une belle commande en matériel de défense militaire italien. Bref, selon de nombreux observateurs, "les décideurs italiens seraient prêts à tout pour faire des affaires y compris à laisser offenser leur pays et sa culture". Mouammar Kadhafi doit rencontrer ce lundi 30 août au soir le Premier ministre italien Silvio Berlusconi.
Rfi