Les bailleurs de fonds viennent d’achever la troisième revue du programme économique et financier conclu avec l’Etat ivoirien. Les performances sont meilleures et les perspectives encourageantes.
La quasi-totalité des déclencheurs sont au vert. Un boulevard vers le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte). La mission des bailleurs de fonds qui, durant deux semaines, a passé en revue la mise en œuvre du programme économique et de la stratégie de réduction de la pauvreté, appuyés par la Facilité élargie de crédit (Fec), est globalement satisfaite des performances réalisées par l’Etat ivoirien. Seul bémol pour l’instant, le secteur du café-cacao pour lequel les autorités ont dû décaler les délais de quelques mois afin de parachever la réforme. «Nous n’avons pas voulu de réforme exclusive c’est-à-dire administrée unilatéralement par l’Etat mais plutôt une réforme inclusive qui implique tout le monde», explique le ministre de l’Economie et des Finances. Charles Koffi Diby croit savoir que les réformes dans le secteur café-cacao font partie des plus importantes pour l’effacement de la dette multilatérale. Selon le chef de délégation des bailleurs de fonds, l’activité économique s’est assez bien comportée en 2010. Doris Ross affirme, en effet, que l’objectif de 3 % pour la croissance paraît réalisable. Même si les coupures sporadiques d’électricité, les difficultés dans les secteurs de l’extraction pétrolière et de la raffinerie, ainsi que les manifestations sociales qui ont jalonné le premier semestre de l’année, ont montré la nécessité de faire mieux. Les cours mondiaux du cacao, toujours élevés, ont particulièrement contribué au maintien de l’activité économique. Le secteur des bâtiments et des travaux publics a aussi connu une performance significativement meilleure cette année. Mieux encore, l’inflation a été maintenue à environ 2 % quand le compte extérieur courant continue de dégager un surplus important dû à une forte croissance des exportations et des importations. En ce qui concerne la gestion du programme, l’exécution du budget en fin juin, a été jugée globalement en ligne avec les objectifs fixés. Mme Ross met en avant la bonne tenue des recettes qui a contribué significativement à un solde budgétaire de 0,5 % du Produit intérieur brut (Pib), bien meilleur que prévu. Toutefois, elles ne devraient pas affecter les prévisions de l’année. En fait, les dépenses publiques ont été exécutées dans le respect de l’enveloppe allouée avec en particulier une bonne exécution des dépenses d’investissements financés par l’extérieur, quoi que l’objectif pour les dépenses en faveur des pauvres a été manqué de très peu. Quant à la mise en œuvre des réformes structurelles, elle a été généralement lente et a même stagné dans les domaines importants : la réduction des déséquilibres financiers du secteur électrique, la mise en œuvre de la stratégie de la masse salariale soutenable à moyen terme. Sans oublier les réformes de la fonction publique, ainsi que celles judiciaires nécessaires à l’amélioration du climat d’affaires. Ces retards ont des coûts pour le budget. «La mission se félicite de la réaffirmation de l’engagement des autorités à poursuivre leurs principaux objectifs économiques : favoriser une croissance économique plus forte et réduire la pauvreté répandue», déclare Doris Ross, assurant que les dépenses budgétaires continueront d’être en priorité orientées vers les dépenses pro-pauvres, y compris celle de la santé et de l’éducation de base. Cependant, compte tenu du taux d’investissement inférieur à 10 % du Pib, la Côte d’Ivoire a urgemment besoin de nouveaux investissements substantiels dans les années à venir, en particulier dans le domaine des infrastructures d’électricité et de transport. «Il est donc crucial que les autorités développent une stratégie globale d’endettement, en prenant en compte les questions de soutenabilité de la dette ainsi que les déficits budgétaires de long terme dans la fixation des objectifs d’endettement », conseille-t-elle.
Lanciné Bakayoko
La quasi-totalité des déclencheurs sont au vert. Un boulevard vers le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte). La mission des bailleurs de fonds qui, durant deux semaines, a passé en revue la mise en œuvre du programme économique et de la stratégie de réduction de la pauvreté, appuyés par la Facilité élargie de crédit (Fec), est globalement satisfaite des performances réalisées par l’Etat ivoirien. Seul bémol pour l’instant, le secteur du café-cacao pour lequel les autorités ont dû décaler les délais de quelques mois afin de parachever la réforme. «Nous n’avons pas voulu de réforme exclusive c’est-à-dire administrée unilatéralement par l’Etat mais plutôt une réforme inclusive qui implique tout le monde», explique le ministre de l’Economie et des Finances. Charles Koffi Diby croit savoir que les réformes dans le secteur café-cacao font partie des plus importantes pour l’effacement de la dette multilatérale. Selon le chef de délégation des bailleurs de fonds, l’activité économique s’est assez bien comportée en 2010. Doris Ross affirme, en effet, que l’objectif de 3 % pour la croissance paraît réalisable. Même si les coupures sporadiques d’électricité, les difficultés dans les secteurs de l’extraction pétrolière et de la raffinerie, ainsi que les manifestations sociales qui ont jalonné le premier semestre de l’année, ont montré la nécessité de faire mieux. Les cours mondiaux du cacao, toujours élevés, ont particulièrement contribué au maintien de l’activité économique. Le secteur des bâtiments et des travaux publics a aussi connu une performance significativement meilleure cette année. Mieux encore, l’inflation a été maintenue à environ 2 % quand le compte extérieur courant continue de dégager un surplus important dû à une forte croissance des exportations et des importations. En ce qui concerne la gestion du programme, l’exécution du budget en fin juin, a été jugée globalement en ligne avec les objectifs fixés. Mme Ross met en avant la bonne tenue des recettes qui a contribué significativement à un solde budgétaire de 0,5 % du Produit intérieur brut (Pib), bien meilleur que prévu. Toutefois, elles ne devraient pas affecter les prévisions de l’année. En fait, les dépenses publiques ont été exécutées dans le respect de l’enveloppe allouée avec en particulier une bonne exécution des dépenses d’investissements financés par l’extérieur, quoi que l’objectif pour les dépenses en faveur des pauvres a été manqué de très peu. Quant à la mise en œuvre des réformes structurelles, elle a été généralement lente et a même stagné dans les domaines importants : la réduction des déséquilibres financiers du secteur électrique, la mise en œuvre de la stratégie de la masse salariale soutenable à moyen terme. Sans oublier les réformes de la fonction publique, ainsi que celles judiciaires nécessaires à l’amélioration du climat d’affaires. Ces retards ont des coûts pour le budget. «La mission se félicite de la réaffirmation de l’engagement des autorités à poursuivre leurs principaux objectifs économiques : favoriser une croissance économique plus forte et réduire la pauvreté répandue», déclare Doris Ross, assurant que les dépenses budgétaires continueront d’être en priorité orientées vers les dépenses pro-pauvres, y compris celle de la santé et de l’éducation de base. Cependant, compte tenu du taux d’investissement inférieur à 10 % du Pib, la Côte d’Ivoire a urgemment besoin de nouveaux investissements substantiels dans les années à venir, en particulier dans le domaine des infrastructures d’électricité et de transport. «Il est donc crucial que les autorités développent une stratégie globale d’endettement, en prenant en compte les questions de soutenabilité de la dette ainsi que les déficits budgétaires de long terme dans la fixation des objectifs d’endettement », conseille-t-elle.
Lanciné Bakayoko