BOUAKE — A un mois du scrutin présidentiel du 31 octobre, le président ivoirien Laurent Gbagbo et le chef ex-rebelle Guillaume Soro ont célébré dimanche à Bouaké (centre) la distribution imminente des cartes d`identité, une avancée majeure vers la fin de la crise de 2002.
Sous une pluie intermittente, quelques milliers de personnes se sont retrouvées, certaines depuis le matin, au stade de la "capitale" de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui tient le nord du pays depuis son putsch manqué de 2002.
Le même stade avait abrité en juillet 2007 la plus grandiose cérémonie de la "flamme de la paix", qui symbolisait un début de réconciliation après la toute fraîche signature de l`accord de Ouagadougou.
Fanfares, majorettes, chansons "tradi-modernes" accueillent Laurent Gbagbo, candidat à sa succession après dix ans de pouvoir et les multiples reports de l`élection depuis la fin de son mandat en 2005.
Pas un meeting, explique-t-il: il s`agit de sa dernière "visite d`Etat" de président à travers le pays. Il se lance dans la campagne lundi.
A ses côtés, Guillaume Soro, son Premier ministre depuis 2007, quelques ministres et les chefs d`état-major loyaliste Philippe Mangou et FN Soumaïla Bakayoko.
L`accord de paix signé sous l`égide du président burkinabè Blaise Compaoré "a marché", tranche M. Gbagbo. "J`ai ouvert les bras" aux FN et "nous voilà aujourd`hui à quelques mètres de l`élection présidentielle".
Après des mois de tensions et de polémiques, une liste électorale de 5,7 millions d`inscrits a été adoptée début septembre, ouvrant la voie à la distribution des cartes d`identité et d`électeur à partir de mardi à Abidjan.
Un événement dans un pays déchiré depuis des années par les questions d`identité. La rébellion avait d`ailleurs pour revendication majeure la remise de "pièces" aux Ivoiriens, en particulier aux "nordistes" qui se jugeaient ostracisés pour défaut présumé d`"ivoirité".
Ceux qui "ont pris des armes" ont "eu tort", assène le chef de l`Etat, tout en affirmant: "je viens de régler le problème des cartes d`identité".
Il brandit alors ses propres et toutes nouvelles cartes d`identité et d`électeur. Il appelle à le rejoindre le Premier ministre, qui l`imite. La foule exulte.
"Cette carte d`identité, j`en suis fier", s`exclame Guillaume Soro. "C`est un acte fort, c`est un acte salvateur, mettant fin du coup à 20 ans de débat sur la question de l`identité et 20 ans de frustration pour bien des Ivoiriens".
"Tout n`est pas encore totalement fini", admet-il pourtant.
De lourdes tâches logistiques restent en effet à accomplir pour la tenue du vote. Le cantonnement des éléments FN promis à terme à l`armée nationale est par ailleurs très partiel, et la sécurisation du jour "J" continue de soulever des interrogations.
Mais le leader des FN l`assure: "nous sommes prêts pour aller à des élections".
Claude Guéant, le plus proche collaborateur du président français Nicolas Sarkozy, n`avait pas dit autre chose dimanche matin à Abidjan, en exprimant sa "confiance" dans le scrutin.
Il avait rencontré Laurent Gbagbo samedi soir à Yamoussoukro, un entretien marquant le resserrement des relations entre la Côte d`Ivoire et l`ex-puissance coloniale française, gravement détériorées après la crise de 2002.
Et le numéro un ivoirien de se réjouir: "nous avons eu notre premier entretien avec la France".
De Evelyne AKA
Sous une pluie intermittente, quelques milliers de personnes se sont retrouvées, certaines depuis le matin, au stade de la "capitale" de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui tient le nord du pays depuis son putsch manqué de 2002.
Le même stade avait abrité en juillet 2007 la plus grandiose cérémonie de la "flamme de la paix", qui symbolisait un début de réconciliation après la toute fraîche signature de l`accord de Ouagadougou.
Fanfares, majorettes, chansons "tradi-modernes" accueillent Laurent Gbagbo, candidat à sa succession après dix ans de pouvoir et les multiples reports de l`élection depuis la fin de son mandat en 2005.
Pas un meeting, explique-t-il: il s`agit de sa dernière "visite d`Etat" de président à travers le pays. Il se lance dans la campagne lundi.
A ses côtés, Guillaume Soro, son Premier ministre depuis 2007, quelques ministres et les chefs d`état-major loyaliste Philippe Mangou et FN Soumaïla Bakayoko.
L`accord de paix signé sous l`égide du président burkinabè Blaise Compaoré "a marché", tranche M. Gbagbo. "J`ai ouvert les bras" aux FN et "nous voilà aujourd`hui à quelques mètres de l`élection présidentielle".
Après des mois de tensions et de polémiques, une liste électorale de 5,7 millions d`inscrits a été adoptée début septembre, ouvrant la voie à la distribution des cartes d`identité et d`électeur à partir de mardi à Abidjan.
Un événement dans un pays déchiré depuis des années par les questions d`identité. La rébellion avait d`ailleurs pour revendication majeure la remise de "pièces" aux Ivoiriens, en particulier aux "nordistes" qui se jugeaient ostracisés pour défaut présumé d`"ivoirité".
Ceux qui "ont pris des armes" ont "eu tort", assène le chef de l`Etat, tout en affirmant: "je viens de régler le problème des cartes d`identité".
Il brandit alors ses propres et toutes nouvelles cartes d`identité et d`électeur. Il appelle à le rejoindre le Premier ministre, qui l`imite. La foule exulte.
"Cette carte d`identité, j`en suis fier", s`exclame Guillaume Soro. "C`est un acte fort, c`est un acte salvateur, mettant fin du coup à 20 ans de débat sur la question de l`identité et 20 ans de frustration pour bien des Ivoiriens".
"Tout n`est pas encore totalement fini", admet-il pourtant.
De lourdes tâches logistiques restent en effet à accomplir pour la tenue du vote. Le cantonnement des éléments FN promis à terme à l`armée nationale est par ailleurs très partiel, et la sécurisation du jour "J" continue de soulever des interrogations.
Mais le leader des FN l`assure: "nous sommes prêts pour aller à des élections".
Claude Guéant, le plus proche collaborateur du président français Nicolas Sarkozy, n`avait pas dit autre chose dimanche matin à Abidjan, en exprimant sa "confiance" dans le scrutin.
Il avait rencontré Laurent Gbagbo samedi soir à Yamoussoukro, un entretien marquant le resserrement des relations entre la Côte d`Ivoire et l`ex-puissance coloniale française, gravement détériorées après la crise de 2002.
Et le numéro un ivoirien de se réjouir: "nous avons eu notre premier entretien avec la France".
De Evelyne AKA