Dieu n’a pas voulu que Laurent Gbagbo parle aux populations de Vavoua, vendredi dernier. Seulement 12 minutes d’intervention, avant que la pluie, comme une eau de lessive intervienne pour venir nettoyer la litanie de promesses et de contrevérités qu’il avait commencé à servir aux braves populations. En tout cas vendredi, Laurent Gbagbo, le candidat autoproclamé du peuple et ses ouailles auront bu leur amertume jusqu’a la lie. Prévu pour débuter en fin de journée, c’est comme à ses habitudes après plusieurs heures de retard, soit aux environs de 16 h que le candidat des frontistes a fait son apparition au stade municipal de Vavoua. Un meeting qui dès le départ, présentait déjà les symptômes d’un fiasco annoncé. Le retard de Gbagbo s’expliquerait d’une part par le fait que jusqu’à l’heure prévue pour l’arrivée du président, le lieu du meeting présentait l’image d’un terrain d’entraînement vaguement assailli par les militants FPI. Cependant, quand aux environs de 16h, quelques curieux viennent s’ajouter à la foule, attirés par la musique et les danses, et que pointe enfin le cortège présidentiel, le temps, comme s’il n’avait pas été prévenu de l’événement, a commencé à se gâter. Après avoir empêché le maire RDR de Vavoua, Théodule Dyro Lahuet de dire comme cela est de coutume à chaque visite supposée d’Etat du président, le mot de bienvenue dans la cité dont il est le premier magistrat, le président du Conseil général, élu sous la bannière du PDCI et qui, aujourd’hui a tourné casaque pour le FPI, fut le premier et seul intervenant avant que Laurent Gbagbo ne vienne dire les raisons profondes de sa visite à Vavoua. Se substituant au maire de la ville, YUE Bi Séhi, président du Conseil général après le mot de bienvenue, a dressé une longue liste de doléances au chef de file des Refondateurs non sans lui avoir au préalable promis de mettre tout en œuvre afin que les populations de Vavoua, comme si elles n’étaient pas rassasiées de promesses non tenues, lui accordent leurs suffrages lors des consultations prochaines. Au nombre des doléances, le président du Conseil général a souhaité l’érection de certaines localités en Sous-préfectures, la réhabilitation et le bitumage de certaines routes, l’aménagement et la réalisation d’infrastructures économiques sanitaires et aussi la construction d’établissements scolaires partout dans le département. Des doléances que le candidat de la Refondation n’a pas mis trop de temps à balayer du revers de la main. « Je vous ai déjà donné des sous-préfectures ici à Vavoua. Ce n’est pas le moment des promesses. Je ne peux plus vous promettre quelque chose que je ne suis pas sûr de pouvoir réaliser avant les élections », affirmera-t-il. Comme s’il savait d’avance qu’après le 31 octobre, il ne sera plus Président de la Côte d’Ivoire. Avant que la pluie comme un arbitre, ne vienne mettre prématurément un terme à son discours, il s’est targué, comme il en a l’habitude, d’être le père de l’APO, tout en appelant les populations affamées, à ne retenir que cela. Hier en tout cas, Laurent Gbagbo, contrairement aux localités précédemment visitées, n’aura pas eu le temps de distraire les populations de Vavoua, qui, depuis son avènement au pouvoir n’ont jamais goûté au développement. La faute à une maudite pluie.
Rahoul Sainfort correspondant
Rahoul Sainfort correspondant