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Politique Publié le mardi 5 octobre 2010 | Le Nouveau Réveil

Alphonse Djédjé Mady (directeur national de campagne de Bédié) prévient depuis le Bas Sassandra: “Si la procédure de proclamation des résultats n`est pas respectée, on va à la guerre”

Au terme de sa longue tournée de 3 semaines dans la région du Bas-Sassandra, le Secrétaire général du Pdci-Rda, le Pr Alphonse Djédjé Mady, par ailleurs, Directeur national de campagne du Président Henri Konan Bédié, s'est prêté aux questions de la presse dans le cadre d'une interview. Il est revenu, au cours de cet échange, sur la confiance et l'assurance qui l'animent au moment où il achève sa mission dans cette partie de la Côte d'Ivoire. Le Pr Alphonse Djédjé Mady prévient qu'il y aura la guerre si éventuellement certaines personnes se permettent de violer la procédure de proclamation des résultats.

Est-ce que les avancées de ces derniers jours rassurent le Pdci pour la tenue des élections le 31 octobre prochain ?
C'est ce que nous avons toujours dit et que je viens de dire que si ça ne nous rassurait pas nous ne serions pas en train de demander aux populations de s'apprêter à reconnaître les résultats des urnes sans violence. C'est parce que nous pensons qu'au plan technique, toutes les conditions sont réunies. Il faut maintenant réunir les conditions politiques pour que quand les opérations vont avoir lieu sur le terrain le 31 Octobre 2010, les populations acceptent les résultats des urnes sans violence.

On est obligé d'être optimiste, alors ?
J'espère que les Ivoiriens sont optimistes et y compris les journalistes eux-mêmes parce qu'on est fatigué d'être dans cette situation ; alors soyez optimistes et c'est vous qui êtes chargés d'informer les populations, ommuniquez votre optimisme à toutes les populations parce que si la presse doute, vous mettez le doute dans la tête des Ivoiriens. Si vous n'êtes pas fatigués, nous on est fatigués. On veut être optimiste, on veut sortir de cette crise. Il faut être volontariste, on ne doit pas attendre passivement. Si on ne fait pas d'effort, on peut rester dans cette crise pendant 15, 20 ans ou plus. On doit vouloir sortir de la crise. Comme un malade, on doit vouloir guérir. Et ça doit être de la volonté de tous les citoyens. Même ceux qui vivent en Côte d'Ivoire et qui ne sont pas des acteurs politiques. J'espère qu'ils sont fatigués de la crise et qu'ils ont besoin de paix. C'est de cela qu'il s'agit. Il ne s'agit pas d'une simple ambition politique des uns et des autres pour aller à des élections pour être président. Il faut donner la paix à ce pays. C'est pour cela que nous demandons la paix pour tous. Quel que soit le parti auquel on appartient, nous sommes tous des Ivoiriens. Il faut donc que la paix revienne. Il faut qu'on ait la paix. Il faut que les Ivoiriens soient en paix. Ca doit être volontariste.

Quelles sont vos inquiétudes lorsque vous vous étendiez dans votre message sur la liberté de vote ?
Nous avons les mêmes inquiétudes que vous qui n'êtes pas tombés de la dernière pluie et qui savez que depuis qu'il y a les votes multi partisans, dans les zones de forêt, il y a des empêchements de vote. Or, la démocratie, je l'ai rappelé, c'est l'expression de la liberté individuelle qui doit s'exprimer sans contrainte lors du scrutin qu'il soit présidentiel, législatif, municipal ou des conseils généraux. Chaque citoyen doit être libre d'exprimer son choix. Nous souhaitons que ces zones de forêt soient désintoxiquées et soient éduquées à la vraie démocratie. Parce que c'est le déroulement pacifique du scrutin qui permet l'acceptation des résultats. Et qui permet également le retour à la paix par la voie des urnes. Nous essayons et de faire comprendre aux populations que l'éducation démocratique n'est la violence. La violence est à l'antipode de la démocratie qui suppose la liberté individuelle, tant au plan de la pensée, de la parole que de l'action. Nous faisons une éducation à la démocratie de nos concitoyens ivoiriens en insistant sur ce point et en nous appuyant sur les exemples malheureux du passé où dans les zones de forêt, il y a eu des empêchements de vote.

Nous sommes à quels jours des élections et nous constatons que le président Bédié n'est pas trop sur le terrain. Qu'est-ce qui explique cela ?
C'est vous qui le dites. Depuis 2007, le président Bédié tourne. Il a fait tout le Nord, l'Est, le Sud-Ouest, le centre et va bientôt dans le Moyen Cavaly du 7 au 12 octobre prochain. Il visitera Duékoué, Blolequin, Guiglo et Toulépleu. Donc ce sont les insensibles qui ne le sentent pas. Mais ceux, qui sont sensibles et objectifs, savent qu'il est sur le terrain. Et puis, la présence du Pdci-Rda sur le terrain n'est pas qu'au travers de la personne de M. Bédié. Il a un état-major, des équipes et des cadres du parti qui sont constamment sur le terrain. Et nous avons 146 délégués qui sont des directeurs locaux de campagne dans leurs délégations qui sont au travail avec leurs équipes. Alors, je ne partage pas votre point de vue mais je constate que vous n'avez pas suivi les déplacements du président Bédié. Ca fait 2 ans que le président Bédié fait des tournées et il continue de faire des visites.

On a entendu un candidat dire qu'il n'ira pas à ces élections comme un mouton à l'abattoir. Comment le parti à ces élections ?
Heureusement que personne ne part à ces élections comme des moutons à l'abattoir. Et qu'on part comme des candidats et des responsables politiques soucieux de l'avenir de ce pays. On ne va pas comme un mouton, mais on ne part pas non plus comme un gladiateur. On part comme patriote conscient de l'avenir de ce pays avec des projets faits pour rendre heureuse l'immense majorité des Ivoiriens. Donc, celui qui ne va pas comme un mouton, ça me fait plaisir, mais qu'on ne parte pas aussi comme des gladiateurs et des va-t-en-guerre. Allons à la conquête de la paix.

Quel est votre sentiment sur la caporalisation des médias d'Etat par le parti au pouvoir ?
C'est un délit de démocratie. Il n'y a pas eu un seul accord concernant la crise ivoirienne qui n'ait fait le point par rapport à la presse d'une façon générale et les médias d'Etat d'une manière particulière. Mais bon, il y a la presse qui peut libérer et la presse qui peut emprisonner. Chaque chose a son revers, mais c'est un délit de démocratie. Il est dit qu'en période électorale, il faut une équité dans l'utilisation des médias d'Etat et pendant la période de campagne officielle, une égalité. Mais comme ceux qui apprécient l'équité en ont une notion tout à fait relative, on constate ce qu'on constate. La télévision saura renvoyer aux populations l'image de chacun.

Le jour de votre dernier meeting à San Pedro, le chef de l'Etat était également annoncé dans la ville mais au finish, il n'est pas venu. Selon vous, y a-t-il une raison particulière avec votre présence ?
Réfléchissez, le président Gbagbo devait venir, le président Gbagbo n'est pas venu. Je ne dis pas qu'il ait peur de tel ou de tel, ce n'est pas cela le problème. On a demandé d'organiser des campagnes civilisées. Je sais les raisons pour lesquelles le président Gbagbo n'est pas venu. Et je lui dis merci de n'être pas venu parce qu'il savait que nous devrions être ici. Donc, il est allé ailleurs, pas par peur, mais pour prouver une campagne apaisée. La Côte d'Ivoire est assez vaste pour que quand un est au Sud, l'autre soit à l'Ouest et d'autres à d'autres endroits. Je lui dis merci de n'être pas venu parce que je sais pourquoi il n'est pas venu.

L'élection présidentielle, c'est dans quelques jours et au moment où vous rentrez à Abidjan, après avoir bouclé une tournée de trois semaines dans la région du Bas-Sassandra, dans quel état d'esprit êtes-vous?
Je pars confiant et rassuré. Je compte sur nos états-majors qui sont sur place. Nous avons trouvé des militants mobilisées et décidés d'aller dans la paix aux élections. Nous savons que notre message sera répercuté jusqu'au dernier citoyen vivant dans cette région du Bas-Sassandra. Mais le travail n'est pas terminé. C'est pourquoi, les responsables locaux vont continuer. Mais, je pars confiant.

Tout au long de votre tournée, vous avez parlé d'aller à des élections apaisées dont les résultats seront acceptés par tous. Si éventuellement, le scénario de 2000 venait à se reproduire où des candidats se sont autoproclamés, que fera le Pdci ?
Le Pdci n'acceptera pas de résultats confus. Il y a une procédure qui est prévue pour la proclamation des résultats. Si je tiens compte des dernières conclusions du septième Cpc, j'espère que tous les candidats se conformeront à cette procédure. Personne n'a le droit de déclarer des résultats. Il y a la Commission électorale indépendante qui donne les résultats provisoires et les résultats définitifs seront donnés par le Conseil constitutionnel et certifiés par le représentant du Secrétaire général des Nations-Unies. Il y a des canaux qui sont indiqués pour que les résultats des urnes soient connus. Si on est pour la paix, on devrait observer cette voie prescrite. Si cela n'est pas fait, on va à la guerre. Ceux, qui ne sont pas pour la paix, vont à la guerre et ce sera dommage pour la Côte d'Ivoire. C'est cela que nous ne souhaitons pas. C'est pour cela que nous avons émis un message de paix qui puisse générer la paix. Houphouët nous a dit que " la paix n'est pas un vain mot, c'est un comportement ". Il faut adopter les comportements qui soient compatibles avec une situation de paix.

Les opérateurs techniques viennent de remettre à la CEI les cartes d'identité et les cartes d'électeurs. Peut-on vraiment croire que les élections vont avoir lieu à la date du 31 octobre ?
C'est nécessaire parce que la personne qui serait là serait légale et légitime et l'émanation de la volonté des Ivoiriens. Si cela n'est pas fait non plus, de toutes les façons, la communauté étrangère qui travaille avec la Côte d'Ivoire n'a plus confiance en notre pays. Si aujourd'hui quelqu'un présente un projet alléchant, mais le bailleur de fonds qui sait que c'est en Côte d'Ivoire que le projet doit être exécuté va demander que l'on attende le retour de la paix avant de financer le projet en question. Autant de facteurs conditionnant le bien-être dans ce pays doivent nous obliger à faire ce qui reste à faire pour que le 31 octobre les élections aient lieu. Il faut que les élections aient lieu, cela doit être volontariste, on ne peut attendre passivement, on doit agir pour que cela arrive.
Interview réalisée par François Bécanthy


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