Avant de quitter le département de San-Pedro qui a constitué la dernière étape de sa tournée dans le Bas-Sassandra, le samedi 02 octobre dernier, le secrétaire général du Pdci, Alphonse Djédjé Mady, s’est livré aux questions des journalistes. Dans cet entretien, le Directeur de campagne du Président Henri Konan Bédié a fait le point de sa tournée avant de se prononcer sur l’actualité socio-politique.
Est-ce que les avancées de ces derniers jours rassurent le Pdci pour la tenue de la présidentielle le 31 octobre prochain ?
C’est ce que nous avons toujours dit. Si cela ne nous rassurait pas, nous ne serions pas en train de demander aux populations de s’apprêter a reconnaître les résultats des urnes sans violence. C’est parce que nous pensons qu’au plan technique, toutes les conditions sont réunies et il reste maintenant à réunir les conditions politiques, parce que quand les opérations vont avoir lieu sur le terrain le 31 Octobre 2010, que les populations acceptent les résultats des urnes sans violence.
Devons-nous être optimistes alors ?
J’espère que les Ivoiriens sont optimistes y compris les journalistes eux-mêmes parce que nous sommes fatigués d’être dans cette situation. Alors, soyez optimistes car c’est vous qui êtes chargés d’informer les populations. Transmettez votre optimisme à toutes les populations parce que si la presse doute, vous faites douter les Ivoiriens. Si vous n’êtes pas fatigué, nous sommes fatigués. On veut être optimiste, on veut sortir de cette crise. Si on ne fait pas d’effort, on peut rester dans cette crise pendant 15, 20 ans ou plus. On doit vouloir sortir de la crise. Comme un malade, on doit vouloir guérir. Et cela doit être la volonté de tous les citoyens. Même ceux qui vivent en Côte d’Ivoire et qui ne sont pas des acteurs politiques. J’espère qu’ils sont fatigués de la crise et qu’ils ont besoin de paix. C’est de cela qu’il s’agit. Il ne s’agit pas d’une simple ambition politique des uns et des autres pour aller à des élections pour être président. Il faut donner la paix à ce pays. C’est pour cela que nous demandons la paix pour tous. Quel que soit le parti auquel on appartient nous sommes tous des Ivoiriens. Il faut donc que la paix revienne. Il faut qu’on ait la paix. Il faut que les Ivoiriens soient en paix. Cela doit être volontariste.
Quelles sont vos inquiétudes lorsque vous vous exprimez sur la liberté de vote ?
Nous avons les mêmes inquiétudes que vous qui n’êtes pas tombés de la dernière pluie et qui savez que depuis qu’il y a les votes multi-partites, dans les zones de forêt, il y a des empêchements de vote. Or, la démocratie (je l’ai rappelé) c’est l’expression de la liberté individuelle sans contrainte lors du scrutin (qu’il soit présidentiel, législatif, municipal ou des conseils généraux). Chaque citoyen doit être libre d’exprimer son choix. Nous souhaitons que ces zones de forêt soient désintoxiquées et soient éduquées à la vraie démocratie. Parce que, c’est le déroulement pacifique du scrutin qui permet l’acceptation des résultats. Et qui permet également le retour à la paix par la voie des urnes. Alors, j’ai la même inquiétude du journal ‘’Le Mandat’’ et nous essayons de la partager et de faire comprendre aux populations que l’éducation démocratique n’est pas la violence. La violence est à l’antipode de la démocratie qui suppose la liberté individuelle ; tant au plan de la pensée, de la parole que de l’action. Nous faisons une éducation à la démocratie de nos concitoyens en insistant sur ce point et en nous appuyant sur les exemples malheureux du passé.
Nous sommes à quelques jours des élections et nous constatons que le Président Bédié n’est pas trop sur le terrain. Qu’est-ce qui explique cela ?
C’est vous qui le dites. Depuis 2007, le Président Bédié tourne. Il a fait tout le Nord, l’Est, le Sud, l’Ouest, le Centre et va bientôt dans le Moyen-Cavally du 7 au 12 octobre prochain. Il visitera Duékoué, Blolequin, Guiglo et Toulepleu. Donc, ce sont les insensibles qui ne le sentent pas. Mais ceux qui sont sensibles et objectifs savent qu’il est sur le terrain. Il a un Etat-major, des équipes et des cadres du parti qui sont constamment sur le terrain. Et nous avons 146 délégués qui sont des directeurs locaux de campagne dans leurs délégations. Ils sont au travail avec leurs équipes. Alors, je ne partage pas votre point de vue mais je constate que vous n’avez pas suivi les déplacements du Président Bédié. Ca fait 2 ans que le président Bédié tourne et il continue de tourner.
On a entendu un candidat dire qu’il n’ira pas à cette élection comme un mouton à l’abattoir. Comment le PDCI va à ces élections ?
Heureusement que personne ne part à ces élections comme des moutons à l’abattoir. Et qu’on part comme des candidats et des responsables politiques soucieux de l’avenir de ce pays. On ne va pas comme un mouton, mais on ne part pas non plus comme un gladiateur. On part comme un patriote conscient de l’avenir de ce pays avec des projets faits pour rendre heureuse l’immense majorité des Ivoiriens. Cela me fait plaisir mais qu’on ne parte pas aussi comme des gladiateurs et des va-t-en guerre. Allons à la conquête de la paix.
Quel est votre sentiment sur la caporalisation des médias d’Etat par le parti au pouvoir?
C’est un délit en démocratie. Il n’y a pas eu un seul accord concernant la crise ivoirienne qui n’ait fait le point par rapport à la presse d’une façon générale et les médias d’Etat d’une manière particulière. Mais bon ! Il y a la presse qui peut libérer et la presse qui peut empoisonner. Chaque chose à son revers, il est dit qu’en période électorale, il faut une équité dans l’utilisation des médias d’Etat et pendant la période de campagne officielle, une égalité. Mais ceux qui apprécient l’équité en ont une notion tout à fait relative. La télévision saura renvoyer aux populations l’image de chacun.
Le jour de votre dernier meeting à San-Pedro, le chef de l’Etat était également annoncé dans la ville. Mais au finish, il n’est pas venu. Selon vous, y a-t-il une raison particulière ?
Réfléchissez, le président Gbagbo devait venir, il n’est pas venu. Je ne dis pas qu’il ait peur de tel ou de tel, ce n’est pas cela le problème. On a demandé d’organiser des campagnes civilisées. Je sais les raisons pour lesquelles le président Gbagbo n’est pas venu. Et je lui dit merci de n’être pas venu parce qu’il savait que nous devrions être ici. Donc, il est allé ailleurs pas par peur mais pour prouver une campagne apaisée. La Côte d’Ivoire est assez vaste pour que quand un est au Sud, l’autre soit à l’Ouest et d’autres à certains endroits.
L’élection présidentielle, c’est dans quelques jours et au moment où vous rentrez à Abidjan après avoir bouclé une tournée de trois semaines dans la région du Bas-Sassandra, dans quel état d’esprit êtes-vous?
Je pars confiant et rassuré. Je compte sur nos Etats-majors qui sont sur place. Nous avons trouvé des militants mobilisés et décidés à aller dans la paix aux élections. Nous savons que notre message sera répercuté jusqu’au dernier citoyen vivant dans cette région du Bas-Sassandra. Mais le travail n’est pas terminé. C’est pourquoi, les responsables locaux vont continuer. Mais je pars confiant.
Tout au long de votre tournée, vous avez parlé d’aller à des élections apaisées. Si éventuellement le scénario de 2000 venait à se reproduire où des candidats se sont autoproclamés, que fera le Pdci ?
Le Pdci n’acceptera pas de résultats confus. Il y a une procédure qui est prévue pour la proclamation des résultats. Si je tiens compte des dernières conclusions du septième Cpc, j’espère que tous les candidats se conformeront à cette procédure. Personne n’a le droit de déclarer des résultats. Il y a la commission électorale indépendante qui donne les résultats provisoires et les résultats définitifs seront donnés par le conseil constitutionnel et certifié par le représentant du secrétaire général des Nations-Unies. Il y a des canaux qui sont indiqués pour que les résultats des urnes soient connus. Si on est pour la paix, on devrait observer cette voie prescrite. Si cela n’est pas fait, on va à la guerre. Ceux qui ne sont pas pour la paix vont à la guerre et ce sera dommage pour la Côte d’Ivoire ! C’est cela que nous ne souhaitons pas. C’est pour cela que nous avons émis un message de paix qui puisse générer la paix. Houphouët nous a dit que ‘’La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement’’. Il faut adopter les comportements qui soient compatibles avec une situation de paix.
Propos retranscrits par
Lance Touré
Envoyé spécial
Est-ce que les avancées de ces derniers jours rassurent le Pdci pour la tenue de la présidentielle le 31 octobre prochain ?
C’est ce que nous avons toujours dit. Si cela ne nous rassurait pas, nous ne serions pas en train de demander aux populations de s’apprêter a reconnaître les résultats des urnes sans violence. C’est parce que nous pensons qu’au plan technique, toutes les conditions sont réunies et il reste maintenant à réunir les conditions politiques, parce que quand les opérations vont avoir lieu sur le terrain le 31 Octobre 2010, que les populations acceptent les résultats des urnes sans violence.
Devons-nous être optimistes alors ?
J’espère que les Ivoiriens sont optimistes y compris les journalistes eux-mêmes parce que nous sommes fatigués d’être dans cette situation. Alors, soyez optimistes car c’est vous qui êtes chargés d’informer les populations. Transmettez votre optimisme à toutes les populations parce que si la presse doute, vous faites douter les Ivoiriens. Si vous n’êtes pas fatigué, nous sommes fatigués. On veut être optimiste, on veut sortir de cette crise. Si on ne fait pas d’effort, on peut rester dans cette crise pendant 15, 20 ans ou plus. On doit vouloir sortir de la crise. Comme un malade, on doit vouloir guérir. Et cela doit être la volonté de tous les citoyens. Même ceux qui vivent en Côte d’Ivoire et qui ne sont pas des acteurs politiques. J’espère qu’ils sont fatigués de la crise et qu’ils ont besoin de paix. C’est de cela qu’il s’agit. Il ne s’agit pas d’une simple ambition politique des uns et des autres pour aller à des élections pour être président. Il faut donner la paix à ce pays. C’est pour cela que nous demandons la paix pour tous. Quel que soit le parti auquel on appartient nous sommes tous des Ivoiriens. Il faut donc que la paix revienne. Il faut qu’on ait la paix. Il faut que les Ivoiriens soient en paix. Cela doit être volontariste.
Quelles sont vos inquiétudes lorsque vous vous exprimez sur la liberté de vote ?
Nous avons les mêmes inquiétudes que vous qui n’êtes pas tombés de la dernière pluie et qui savez que depuis qu’il y a les votes multi-partites, dans les zones de forêt, il y a des empêchements de vote. Or, la démocratie (je l’ai rappelé) c’est l’expression de la liberté individuelle sans contrainte lors du scrutin (qu’il soit présidentiel, législatif, municipal ou des conseils généraux). Chaque citoyen doit être libre d’exprimer son choix. Nous souhaitons que ces zones de forêt soient désintoxiquées et soient éduquées à la vraie démocratie. Parce que, c’est le déroulement pacifique du scrutin qui permet l’acceptation des résultats. Et qui permet également le retour à la paix par la voie des urnes. Alors, j’ai la même inquiétude du journal ‘’Le Mandat’’ et nous essayons de la partager et de faire comprendre aux populations que l’éducation démocratique n’est pas la violence. La violence est à l’antipode de la démocratie qui suppose la liberté individuelle ; tant au plan de la pensée, de la parole que de l’action. Nous faisons une éducation à la démocratie de nos concitoyens en insistant sur ce point et en nous appuyant sur les exemples malheureux du passé.
Nous sommes à quelques jours des élections et nous constatons que le Président Bédié n’est pas trop sur le terrain. Qu’est-ce qui explique cela ?
C’est vous qui le dites. Depuis 2007, le Président Bédié tourne. Il a fait tout le Nord, l’Est, le Sud, l’Ouest, le Centre et va bientôt dans le Moyen-Cavally du 7 au 12 octobre prochain. Il visitera Duékoué, Blolequin, Guiglo et Toulepleu. Donc, ce sont les insensibles qui ne le sentent pas. Mais ceux qui sont sensibles et objectifs savent qu’il est sur le terrain. Il a un Etat-major, des équipes et des cadres du parti qui sont constamment sur le terrain. Et nous avons 146 délégués qui sont des directeurs locaux de campagne dans leurs délégations. Ils sont au travail avec leurs équipes. Alors, je ne partage pas votre point de vue mais je constate que vous n’avez pas suivi les déplacements du Président Bédié. Ca fait 2 ans que le président Bédié tourne et il continue de tourner.
On a entendu un candidat dire qu’il n’ira pas à cette élection comme un mouton à l’abattoir. Comment le PDCI va à ces élections ?
Heureusement que personne ne part à ces élections comme des moutons à l’abattoir. Et qu’on part comme des candidats et des responsables politiques soucieux de l’avenir de ce pays. On ne va pas comme un mouton, mais on ne part pas non plus comme un gladiateur. On part comme un patriote conscient de l’avenir de ce pays avec des projets faits pour rendre heureuse l’immense majorité des Ivoiriens. Cela me fait plaisir mais qu’on ne parte pas aussi comme des gladiateurs et des va-t-en guerre. Allons à la conquête de la paix.
Quel est votre sentiment sur la caporalisation des médias d’Etat par le parti au pouvoir?
C’est un délit en démocratie. Il n’y a pas eu un seul accord concernant la crise ivoirienne qui n’ait fait le point par rapport à la presse d’une façon générale et les médias d’Etat d’une manière particulière. Mais bon ! Il y a la presse qui peut libérer et la presse qui peut empoisonner. Chaque chose à son revers, il est dit qu’en période électorale, il faut une équité dans l’utilisation des médias d’Etat et pendant la période de campagne officielle, une égalité. Mais ceux qui apprécient l’équité en ont une notion tout à fait relative. La télévision saura renvoyer aux populations l’image de chacun.
Le jour de votre dernier meeting à San-Pedro, le chef de l’Etat était également annoncé dans la ville. Mais au finish, il n’est pas venu. Selon vous, y a-t-il une raison particulière ?
Réfléchissez, le président Gbagbo devait venir, il n’est pas venu. Je ne dis pas qu’il ait peur de tel ou de tel, ce n’est pas cela le problème. On a demandé d’organiser des campagnes civilisées. Je sais les raisons pour lesquelles le président Gbagbo n’est pas venu. Et je lui dit merci de n’être pas venu parce qu’il savait que nous devrions être ici. Donc, il est allé ailleurs pas par peur mais pour prouver une campagne apaisée. La Côte d’Ivoire est assez vaste pour que quand un est au Sud, l’autre soit à l’Ouest et d’autres à certains endroits.
L’élection présidentielle, c’est dans quelques jours et au moment où vous rentrez à Abidjan après avoir bouclé une tournée de trois semaines dans la région du Bas-Sassandra, dans quel état d’esprit êtes-vous?
Je pars confiant et rassuré. Je compte sur nos Etats-majors qui sont sur place. Nous avons trouvé des militants mobilisés et décidés à aller dans la paix aux élections. Nous savons que notre message sera répercuté jusqu’au dernier citoyen vivant dans cette région du Bas-Sassandra. Mais le travail n’est pas terminé. C’est pourquoi, les responsables locaux vont continuer. Mais je pars confiant.
Tout au long de votre tournée, vous avez parlé d’aller à des élections apaisées. Si éventuellement le scénario de 2000 venait à se reproduire où des candidats se sont autoproclamés, que fera le Pdci ?
Le Pdci n’acceptera pas de résultats confus. Il y a une procédure qui est prévue pour la proclamation des résultats. Si je tiens compte des dernières conclusions du septième Cpc, j’espère que tous les candidats se conformeront à cette procédure. Personne n’a le droit de déclarer des résultats. Il y a la commission électorale indépendante qui donne les résultats provisoires et les résultats définitifs seront donnés par le conseil constitutionnel et certifié par le représentant du secrétaire général des Nations-Unies. Il y a des canaux qui sont indiqués pour que les résultats des urnes soient connus. Si on est pour la paix, on devrait observer cette voie prescrite. Si cela n’est pas fait, on va à la guerre. Ceux qui ne sont pas pour la paix vont à la guerre et ce sera dommage pour la Côte d’Ivoire ! C’est cela que nous ne souhaitons pas. C’est pour cela que nous avons émis un message de paix qui puisse générer la paix. Houphouët nous a dit que ‘’La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement’’. Il faut adopter les comportements qui soient compatibles avec une situation de paix.
Propos retranscrits par
Lance Touré
Envoyé spécial