Ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique dans le gouvernement du président Félix Houphouët Boigny, le doyen Kéi Boguinard est depuis mardi dernier à Guiglo, sa ville natale pour préparer l'arrivée du président Bédié. L'équipe de "Le Nouveau Réveil" l'a rencontré à son domicile.
Monsieur le ministre d'Etat, Guiglo, votre localité s'apprête à accueillir le président Bédié, candidat à l'élection présidentielle, que représente cette visite pour vous ?
On peut considérer le président Bédié comme un ancien de Guiglo puisqu'il a fait ses études secondaires ici à Guiglo. De temps à temps, il vient ici pour prendre des contacts, revoir ses anciens camarades, ou bien pour voir ses anciens tuteurs. Cette fois-ci, il vient en tant que candidat à l'élection présidentielle. Bientôt, ça sera l'élection, le 31 octobre, s'il n'y a pas de report mais je ne pense pas qu'il y ait un 7ème report. Les élections sont presqu'arrivées, il faudrait donc qu'il vienne prendre attache avec ses frères et amis ici à Guiglo et avec les militants du Pdci Rda, mais aussi avec ceux du Rdr, de l'Udpci, du Mfa, bref, la grande famille houphouétiste. Tous ici, nous attendons, nous sommes là pour l'accueillir et préparer cette campagne qui arrive à grands pas. C'est la raison pour laquelle je suis venu accueillir le président et bien entendu d'autres militants qui vont venir et qui ne sont pas de Guiglo ville.
Guiglo a souffert pendant cette crise. Que pourrait apporter cette visite du président Bédié à ce département ?
Bédié n'est pas au pouvoir. Guiglo étant un département, il n'appartient pas à Bédié d'apporter quelque chose à Guiglo. C'est le gouvernement qui doit apporter quelque chose à Guiglo. Si le gouvernement estime que Guiglo a souffert, que la région a souffert, il lui appartient de faire quelque chose. Quand le Pdci reviendra au pouvoir, si ce qui doit être fait n'est pas fait, on demandera au Pdci d'aider les citoyens qui ont souffert. Sinon, on n'a pas trop souffert ici à Guiglo. Les gens ont beaucoup souffert à Toulépleu avec les Libériens qui sont venus là-bas pour soutenir on ne sait qui. Vous savez, Toulépleu se trouve à la frontière du Libéria et ce qui se passe au Libéria a ses répercussions ici en Côte d'Ivoire. D'ailleurs, on avait leur camp de refugiés à quelques kilomètres d'ici sur un terrain que nous avons prêté au Libéria. Ils étaient nombreux les Libériens ici à Guiglo. C'était le siège de tous les réfugiés. Donc Guiglo a accueilli les réfugiés mais la guerre n'est pas entrée à Guiglo. C'est ceux de Toulépleu, une partie de ceux de Bloléquin, qui ont beaucoup souffert de la guerre. Il y a des manchots là-bas, des gens qui ont beaucoup souffert, des gens qu'on mettait dans des maisons et on n'y mettait le feu. Donc si le gouvernement n'a rien, nous ne pouvons que regretter cela.
Quel est aujourd'hui l'état de santé du Pdci-Rda à Guiglo ?
Le Pdci se porte bien. La question devait être posée à l'actuel délégué départemental. J'ai été délégué départemental, maire pendant 20 ans. Mais de temps en temps, je viens à Guiglo ma ville natale, le village de mon grand père paternel. Mon grand-père maternel est de Bloléquin. Les gens viennent nous dire que Houphouët avait raison quand il disait que le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu. Et ils ont perdu effectivement le vrai bonheur. Tout ce qui est fait ici l'a été quand j'étais maire pendant 20 ans. Toutes les réalisations y compris la place Houphouët Boigny. C'est la première réalisation. Parce que me considérant comme fils d'Houphouët Boigny, en tant que maire, ma première réalisation, c'était de faire quelque chose pour perpétuer le nom d'Houphouët Boigny ici. Je n'ai pas utilisé l'argent de la mairie pour construire cette place. Je l'ai construite avec de l'argent provenant d'aides. Les gens à l'époque disaient que le goudron mis là pouvait servir à faire d'autres kilomètres de route. J'ai répondu que ce n'est pas avec l'argent de la mairie que j'ai construit. Ce sont des amis qui m'ont aidé à construire cette place Houphouët Boigny. Il y a aussi, le quartier Houphouët Boigny 1, Houphouët Boigny 2, l'hôpital Houphouët Boigny, on dirait que tout est Houphouët Boigny à Guiglo. C'est sa politique que nous suivons, faire en sorte que les gens s'entendent. Nous avons été les premiers à faire l'union Pdci, Udpci, Rdr. Nous, nous avions notre G 3 avant le Rhdp. On s'entend bien. Les principales ethnies, ce sont les Dioula, les Yacouba, les Guéré. Ce que nous voulons c'est que Guiglo redevienne ce que Guiglo était et que la Côte d'Ivoire également redevienne ce qu'elle était. Toutes les routes sont dégradées, que l'on passe par Gagnoa ou par Yamoussoukro. On espère que les choses vont changer et que quand le Pdci reviendra au pouvoir, on va reprendre les travaux, tout ce qui a été laissé de côté. Je veux dire que les jeunes vont reprendre tout ce qui a été laissé de côté puisque nous, nous sommes à la retraite.
Il y a des villes en Côte d'Ivoire qui riment avec Pdci-Rda, comme Grand-Bassam, Yamoussoukro. Peut-on dire que Guiglo est aussi un symbole, un bastion imprenable pour le Pdci-Rda ?
Oui, j'ai dit que j'étais à la tête du parti pendant 20 ans, de 1980 jusqu'aux dernières élections où je ne me suis pas présenté. Mon épouse et mes enfants ont estimé que je suis vieux et que je devais céder la place aux jeunes pour me reposer. Les jeunes qui ont pris la relève, on a essayé de les aider, mais, ils n'ont pas pu devant les tricheries. Ils ont été battus aux élections souvent à une ou deux voix. Vous savez pour avoir une ou deux voix aux élections surtout avec un préfet engagé, c'est tout à fait facile. Je suis d'accord avec vous pour dire que Guiglo est le bastion du Pdci-Rda. Et Guiglo va le prouver d'ici quelques semaines. Mais, il ne faut pas aussi rester dans son bureau et croiser les bras. Il faut être sur le terrain. Même si on n'a pas les moyens. Le gouvernement a tout l'argent de l'Etat, on dit qu'on va à une visite d'Etat, alors qu'on va à une campagne électorale. On a toute l'armée, on mobilise tout le service public. On parle avec ça de démocratie alors qu'il n'y a pas d'égalité. Si les élections ont lieu comme il se doit et que les observateurs étrangers font correctement leur boulot, les choses se passeront très bien. Mais qu'on n'attende pas les tricheries et qu'on n'attend pas d'être élu pour dire il y a un peu de tricherie mais c'est acceptable. Car c'est toujours comme ça avec les gens de l'extérieur. Si les choses se passent bien, qu'il n'y a pas de coupure de routes, des empêchements de vote avec des gens armés, des milices pour attaquer, tout se passera bien. En pays Guéré, on dit que si quelqu'un te donne une gifle, il faut riposter. Alors, s'ils veulent empêcher les gens de voter, on va réagir. Faites nous confiance.
Par rapport à la visite prochaine du président Bédié, avez-vous une adresse à l'endroit des populations ?
Oui, nous allons les mobiliser pour accueillir le président. Malheureusement, il ne peut pas passer dans tous les cantons. Il n'arrive pas à Taï et les populations ne sont pas contentes parce que les populations l'attendent. Là-bas, c'est une Cedeao en miniature et les populations Akan sont majoritaires. Le passage du président à Taï pourrait donner un coup de pouce aux militants. Le temps manque, c'est pourquoi, il recevra une importante délégation de Taï à Guiglo. Y a pas que les Akans, les autres également seront reçus ici et ils vont échanger. Ce que nous voulons dans cette campagne, c'est qu'on compare ce que Gbagbo a fait avec ce que les présidents Houphouët et Bédié ont réalisé pour les Ivoiriens. Les gens ont dit qu'avec le fonds de souveraineté d'Houphouët, ils pouvaient construire des universités. Au pouvoir, ils roulent sur des milliards, qu'ont-ils fait ? Qu'ont-ils fait de l'argent du café et du cacao ? Tous les dirigeants de la filière café-cacao sont en prison. On espère qu'avec l'arrivée du Pdci au pouvoir, tout cela va changer car, il s'agira de revenir à la politique de paix et de développement d'Houphouët-Boigny.
Interview réalisée à Guiglo par Diarrassouba Sory et Paul Koffi
Envoyés spéciaux
Monsieur le ministre d'Etat, Guiglo, votre localité s'apprête à accueillir le président Bédié, candidat à l'élection présidentielle, que représente cette visite pour vous ?
On peut considérer le président Bédié comme un ancien de Guiglo puisqu'il a fait ses études secondaires ici à Guiglo. De temps à temps, il vient ici pour prendre des contacts, revoir ses anciens camarades, ou bien pour voir ses anciens tuteurs. Cette fois-ci, il vient en tant que candidat à l'élection présidentielle. Bientôt, ça sera l'élection, le 31 octobre, s'il n'y a pas de report mais je ne pense pas qu'il y ait un 7ème report. Les élections sont presqu'arrivées, il faudrait donc qu'il vienne prendre attache avec ses frères et amis ici à Guiglo et avec les militants du Pdci Rda, mais aussi avec ceux du Rdr, de l'Udpci, du Mfa, bref, la grande famille houphouétiste. Tous ici, nous attendons, nous sommes là pour l'accueillir et préparer cette campagne qui arrive à grands pas. C'est la raison pour laquelle je suis venu accueillir le président et bien entendu d'autres militants qui vont venir et qui ne sont pas de Guiglo ville.
Guiglo a souffert pendant cette crise. Que pourrait apporter cette visite du président Bédié à ce département ?
Bédié n'est pas au pouvoir. Guiglo étant un département, il n'appartient pas à Bédié d'apporter quelque chose à Guiglo. C'est le gouvernement qui doit apporter quelque chose à Guiglo. Si le gouvernement estime que Guiglo a souffert, que la région a souffert, il lui appartient de faire quelque chose. Quand le Pdci reviendra au pouvoir, si ce qui doit être fait n'est pas fait, on demandera au Pdci d'aider les citoyens qui ont souffert. Sinon, on n'a pas trop souffert ici à Guiglo. Les gens ont beaucoup souffert à Toulépleu avec les Libériens qui sont venus là-bas pour soutenir on ne sait qui. Vous savez, Toulépleu se trouve à la frontière du Libéria et ce qui se passe au Libéria a ses répercussions ici en Côte d'Ivoire. D'ailleurs, on avait leur camp de refugiés à quelques kilomètres d'ici sur un terrain que nous avons prêté au Libéria. Ils étaient nombreux les Libériens ici à Guiglo. C'était le siège de tous les réfugiés. Donc Guiglo a accueilli les réfugiés mais la guerre n'est pas entrée à Guiglo. C'est ceux de Toulépleu, une partie de ceux de Bloléquin, qui ont beaucoup souffert de la guerre. Il y a des manchots là-bas, des gens qui ont beaucoup souffert, des gens qu'on mettait dans des maisons et on n'y mettait le feu. Donc si le gouvernement n'a rien, nous ne pouvons que regretter cela.
Quel est aujourd'hui l'état de santé du Pdci-Rda à Guiglo ?
Le Pdci se porte bien. La question devait être posée à l'actuel délégué départemental. J'ai été délégué départemental, maire pendant 20 ans. Mais de temps en temps, je viens à Guiglo ma ville natale, le village de mon grand père paternel. Mon grand-père maternel est de Bloléquin. Les gens viennent nous dire que Houphouët avait raison quand il disait que le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu. Et ils ont perdu effectivement le vrai bonheur. Tout ce qui est fait ici l'a été quand j'étais maire pendant 20 ans. Toutes les réalisations y compris la place Houphouët Boigny. C'est la première réalisation. Parce que me considérant comme fils d'Houphouët Boigny, en tant que maire, ma première réalisation, c'était de faire quelque chose pour perpétuer le nom d'Houphouët Boigny ici. Je n'ai pas utilisé l'argent de la mairie pour construire cette place. Je l'ai construite avec de l'argent provenant d'aides. Les gens à l'époque disaient que le goudron mis là pouvait servir à faire d'autres kilomètres de route. J'ai répondu que ce n'est pas avec l'argent de la mairie que j'ai construit. Ce sont des amis qui m'ont aidé à construire cette place Houphouët Boigny. Il y a aussi, le quartier Houphouët Boigny 1, Houphouët Boigny 2, l'hôpital Houphouët Boigny, on dirait que tout est Houphouët Boigny à Guiglo. C'est sa politique que nous suivons, faire en sorte que les gens s'entendent. Nous avons été les premiers à faire l'union Pdci, Udpci, Rdr. Nous, nous avions notre G 3 avant le Rhdp. On s'entend bien. Les principales ethnies, ce sont les Dioula, les Yacouba, les Guéré. Ce que nous voulons c'est que Guiglo redevienne ce que Guiglo était et que la Côte d'Ivoire également redevienne ce qu'elle était. Toutes les routes sont dégradées, que l'on passe par Gagnoa ou par Yamoussoukro. On espère que les choses vont changer et que quand le Pdci reviendra au pouvoir, on va reprendre les travaux, tout ce qui a été laissé de côté. Je veux dire que les jeunes vont reprendre tout ce qui a été laissé de côté puisque nous, nous sommes à la retraite.
Il y a des villes en Côte d'Ivoire qui riment avec Pdci-Rda, comme Grand-Bassam, Yamoussoukro. Peut-on dire que Guiglo est aussi un symbole, un bastion imprenable pour le Pdci-Rda ?
Oui, j'ai dit que j'étais à la tête du parti pendant 20 ans, de 1980 jusqu'aux dernières élections où je ne me suis pas présenté. Mon épouse et mes enfants ont estimé que je suis vieux et que je devais céder la place aux jeunes pour me reposer. Les jeunes qui ont pris la relève, on a essayé de les aider, mais, ils n'ont pas pu devant les tricheries. Ils ont été battus aux élections souvent à une ou deux voix. Vous savez pour avoir une ou deux voix aux élections surtout avec un préfet engagé, c'est tout à fait facile. Je suis d'accord avec vous pour dire que Guiglo est le bastion du Pdci-Rda. Et Guiglo va le prouver d'ici quelques semaines. Mais, il ne faut pas aussi rester dans son bureau et croiser les bras. Il faut être sur le terrain. Même si on n'a pas les moyens. Le gouvernement a tout l'argent de l'Etat, on dit qu'on va à une visite d'Etat, alors qu'on va à une campagne électorale. On a toute l'armée, on mobilise tout le service public. On parle avec ça de démocratie alors qu'il n'y a pas d'égalité. Si les élections ont lieu comme il se doit et que les observateurs étrangers font correctement leur boulot, les choses se passeront très bien. Mais qu'on n'attende pas les tricheries et qu'on n'attend pas d'être élu pour dire il y a un peu de tricherie mais c'est acceptable. Car c'est toujours comme ça avec les gens de l'extérieur. Si les choses se passent bien, qu'il n'y a pas de coupure de routes, des empêchements de vote avec des gens armés, des milices pour attaquer, tout se passera bien. En pays Guéré, on dit que si quelqu'un te donne une gifle, il faut riposter. Alors, s'ils veulent empêcher les gens de voter, on va réagir. Faites nous confiance.
Par rapport à la visite prochaine du président Bédié, avez-vous une adresse à l'endroit des populations ?
Oui, nous allons les mobiliser pour accueillir le président. Malheureusement, il ne peut pas passer dans tous les cantons. Il n'arrive pas à Taï et les populations ne sont pas contentes parce que les populations l'attendent. Là-bas, c'est une Cedeao en miniature et les populations Akan sont majoritaires. Le passage du président à Taï pourrait donner un coup de pouce aux militants. Le temps manque, c'est pourquoi, il recevra une importante délégation de Taï à Guiglo. Y a pas que les Akans, les autres également seront reçus ici et ils vont échanger. Ce que nous voulons dans cette campagne, c'est qu'on compare ce que Gbagbo a fait avec ce que les présidents Houphouët et Bédié ont réalisé pour les Ivoiriens. Les gens ont dit qu'avec le fonds de souveraineté d'Houphouët, ils pouvaient construire des universités. Au pouvoir, ils roulent sur des milliards, qu'ont-ils fait ? Qu'ont-ils fait de l'argent du café et du cacao ? Tous les dirigeants de la filière café-cacao sont en prison. On espère qu'avec l'arrivée du Pdci au pouvoir, tout cela va changer car, il s'agira de revenir à la politique de paix et de développement d'Houphouët-Boigny.
Interview réalisée à Guiglo par Diarrassouba Sory et Paul Koffi
Envoyés spéciaux