Laurent Gbagbo a invité, hier, les populations du nord à donner à la Côte d’Ivoire un président courageux. «Ne confiez pas le pays à ceux qui passent leurs vacances hors du pays et qui, une fois en face de vous, vous promettent des choses à coups de milliards qu’ils ne pourront pas tenir. Et une fois que c’est chaud, ils sont les premiers à fuir », a soutenu le candidat-président. Au cours du meeting qu’il a animé, hier, au stade municipal de Korhogo. « Confiez-moi le pays et vous verrez ce que je ferai pour la Côte d’Ivoire », a-t-il poursuivi. Laurent Gbagbo a, comme à son habitude, demandé aux militants et sympathisants, venus l’écouter de lui accorder un autre mandat. Durant lequel toutes les promesses faites en 2000 qui n’ont pu être réalisées, du fait de la crise politique et militaire, le soient maintenant. Que la paix est de retour grâce à sa main tendue à Soro Guillaume à travers l’accord politique de Ouagadougou. D’entrée de jeu, le président-candidat a fait un bref exposé sur les principales ressources agricoles de la région des savanes ; à savoir le coton, l’anacarde et la mangue. Faisant l’historique des prix de ces différentes matières agricoles, le candidat du Front populaire ivoirien (Fpi) a pointé un doigt accusateur sur l’ex-rébellion qui, selon lui, a mis un frein au développement de la filière anacarde. Il a fait la promesse au monde paysan de la région des savanes de l’envoi, dès la semaine prochaine, d’une mission composée de trois ministres (ceux de l’Agriculture, de l’Industrie et du Plan), qui aura pour objectif la mise en place d’une plate-forme de réflexions afin de recenser tous les maux qui minent l’agriculture dans le grand nord. De son avis, «ce n’est pas normal que nous soyons producteur de mangues et qu’aucune usine de transformation ne soit disponible». «A quelque chose malheur est bon, a poursuivi l’intervenant. Regardez un peu votre région après 8 ans de crise. Tout est à l’abandon. Plus jamais ça». Ouvrant une parenthèse sur la prise des armes par les Fn : « Les armes ne sont pas la solution».
Cheick Timité à Korhogo
Cheick Timité à Korhogo