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Politique Publié le samedi 9 octobre 2010 | Notre Voie

Bon dernier dans les sondages : Les raisons de la débâcle de Ouattara

Alors qu’il draine des foules sur les lieux de ses meetings, Alassane Ouattara est pourtant dernier dans les intentions de vote des électeurs. Pourquoi ? Décryptage.

En Côte d’Ivoire, ça ne surprend guère personne même pas Alassane Ouattara et ses supporters.

Le rang minable que le champion des Républicains occupe dans les sondages est la juste mesure de la réalité ivoirienne. Dans ce pays aux 20 millions d’habitants dont plus de 26% sont des étrangers, près de 99% de ces étrangers sont de la CEDEAO. C’est-à-dire, les voisins directs et immédiats de la Côte d’Ivoire. Dans leur grande majorité, ils sont ici pour profiter de la relative prospérité dont jouit notre pays. Conscient de leur importance en terme démographique et sachant leur propension à vouloir devenir Ivoiriens par tous les moyens, Ouattara a décidé de se poser en leur sauveur. Lui-même fils d’immigrés qui a réussi à s’imposer aux Ivoiriens par la malice, la violence, les contre-vérités, la falsification de l’histoire et de documents administratifs va leur montrer le chemin du faux pour devenir Ivoiriens. D’où les nombreuses fraudes constatées ici et là sur les cartes nationales d’identité, les passeports et les listes électorales. En janvier 2003, lors de la table-ronde de Linas-Marcoussis en France qui a regroupé les partis politiques ivoiriens et la rébellion armée, la Constitution de la Côte d’Ivoire a été mise au ban des accusés et cisaillée sous la pression des Ouattara et consorts pour permettre aux étrangers d’être ivoiriens comme ça et avoir les mêmes droits que les “aborigènes.”

Quand un tel mec fait des rassemblements et meetings politiques, il va de soi que ces étrangers-là viennent nombreux pour lui apporter leur soutien total. C’est ce qui se fait et se voit en Côte d’Ivoire depuis que Ouattara a quitté la Primature et fait une intrusion sur le terrain politique. Plus de 50% des personnes qui se déplacent à ses réunions politiques sont des ressortissants de la CEDEAO. Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de la politique ivoirienne et qui voient ses meetings à la télévision, Alassane Ouattara est aussi célèbre qu’un Bédié ou un Gbagbo. Ils pensent donc naïvement qu’il a les mêmes chances que ses adversaires de gagner une présidentielle en Côte d’Ivoire. Ils y croient encore plus quand le président du RDR, grand dissimulateur devant l’éternel, leur fait vivre ces images avec à l’appui, des chiffres de la population ivoirienne attribués à chaque groupe ethnique.

Naturellement, ils ont tort d’y croire puisque dans un jeu normal, les individus qui vivent sur un territoire donné ne participent pas tous à une élection. Quand on n’a pas la majorité électorale (en Côte d’Ivoire elle est de 18 ans), quand on n’est pas national ivoirien on ne peut être électeur. Or, on l’a dit, plus de 50% des étrangers forment le lot des partisans de Dramane Ouattara. Quand vous retirez une assez bonne partie (certains réussissent toujours à passer l’exercice du tamis) de ces gens-là d’une liste électorale, il ne reste plus que peu de gens pour voter pour lui. C’est la raison pour laquelle, tous les sondages réalisés jusque-là par Tns-Sofres sur les intentions de votes des électeurs ivoiriens ont classé Alassane Ouattara juste derrière Bédié et loin derrière Laurent Gbagbo. Non seulement il n’arrive pas au second tour, mais si par extraordinaire il y arrivait, il sera écrasé par Bédié et réduit en poussière par Gbagbo.

Alassane Ouattara connaît son poids réel dans la population électorale. Il sait qu’il ne pèse pas beaucoup parce que les Ivoiriens le connaissent comme un Voltaïque et qu’en plus ils abhorrent sa façon de faire la politique faite de violence, de mélange de religion avec la politique, de division des ethnies et, surtout, de coups d’Etat. Si Alassane Ouattara redoute les référendums, c’est bien parce qu’il sait d’avance qu’il les perdra forcément, quelles que soient leurs formes. Ainsi du référendum sur la Constitution d’août 2000 et de celui qui se profile à l’horizon sur le changement de cette Constitution.


Au plus fort de la guerre qu’il a faite à la Côte d’Ivoire, il a bataillé dur pour que la Constitution soit changée par le chef de l’Etat seul, à l’aide de son stylo et dans son bureau présidentiel. Parce que, disait Ouattara, la voie du référendum est longue, capricieuse et complexe. Les étrangers n’ayant pas encore été admis à prendre part au vote dans la proportion que souhaitent Ouattara et le RDR, leur arrivée à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire n’est pas pour demain. Peut-être si leur rêve de prendre le pouvoir par la force se réalise.

Abdoulaye Villard Sanogo
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