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Société Publié le mercredi 13 octobre 2010 | Le Patriote

Innondation en Côte d`Ivoire Abou Kanaté, ingénieur géomètre - “Il faut un véritable plan de prévention des risques”

A chaque saison de pluie, la Côté Ivoire enregistre de nombreux décès dus aux éboulements. Le Plan ORSEC (Organisation des secours) déclenché par le gouvernement, semble montrer des limites. Dans cette contribution, M Abou Kanaté, ingénieur géomètre exerçant dans l’hexagone, donne les pistes d’une solution durable.



L’inondation est la « Submersion temporaire par l’eau, des terres qui ne sont pas submergées en temps normal. Cette notion recouvre les inondations dues aux crues des rivières, des torrents de montagne, des cours d’eau intermittents ainsi qu’à la mer ».

Dans la plupart des pays Africains, l'urbanisation plus ou moins anarchique est le talon d’Achille des politiques urbaines. La Côte d’Ivoire, n’y échappe pas. En effet en 2007(11 morts), 2008(6 morts), 2009(22 morts et 6 disparus) et en 2010(30 morts et plusieurs blessés), ce sont autant de pertes en vies humaines causées par les pluies diluviennes dans les quartiers précaires. En cause, les zones d’extension ou périurbaines qui ne découlent pas des opérations d’aménagement foncier structurées. Ces zones affectées se caractérisent par une juxtaposition de différents plans de lotissement mettant ainsi en exergue le manque de cohérence en matière de planification urbaine. Dans des pays développés comme la France, un schéma de cohérence territorial(SCOT), qui est un document d'urbanisme fixant, à l’échelle d’un groupement de communes, l’organisation du territoire, pourrait être un bon exemple pour juguler le manque de cohérence semblant affecter la planification urbaine de la Côte d’Ivoire.

Répondre donc à la question de savoir les facteurs qui militent en faveur des inondations en Côte d’Ivoire, nous emmène à certaines hypothèses qui sont respectivement l’action de l’homme sur l’environnement, le fonctionnement des ouvrages d’art et la pluviométrie. Mais après toutes les études effectuées, la pluviométrie serait donc négligeable comme cause d’inondation en Côte d’Ivoire (ce qui écarterait donc l’hypothèse divine soutenue par certains responsables). Par contre la qualité des ouvrages d’art et la mauvaise occupation du sol sont les causes indéniables d’aggravation des inondations qui appellent des solutions qui visent la maîtrise des crues.



LA NECESSITE DE LA MISE SUR PIED D’UN PLAN DE PREVENTION DES RISQUES (PPR)

Malgré l’ORSEC, et pour prendre en compte les risques, un véritable Plan de Prévention des Risques d’Inondation est indispensable. Les réformes politiques, administratives et techniques sont inhérentes au bon fonctionnement de la politique d’aménagement du territoire. Les préfets devront demeurer les maitres d’œuvre de cette politique de prévention des risques et de la gestion des zones inondables préalablement déterminées. Les Circulaires relatives à la prévention des risques et à la gestion des zones inondables doivent être adressées aux préfets par le ministère de tutelle. Les éléments essentiels contenu dans les dites circulaires doivent d’abord interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses ensuite préserver les capacités d’écoulement et d’expansion des eaux et enfin sauvegarder l’équilibre des milieux (le développement durable).

La procédure d’élaboration des Plans de Prévention des Risques serait la suivante :

¸ Etude par le service instructeur mandaté par l’Etat

¸ Avis du conseil municipal

¸ Arrêté préfectoral menant à l’enquête publique avec concertation.

¸ Arrêté préfectoral approuvant le Plan de Prévention des Risques(PPR).

Les communes couvertes par un PPR devront organiser au moins tous les deux ans une réunion d’information publique afin de faire vivre ce projet en y associant la population à travers des démarches quartiers (démocratie).



LE PLAN DE PREVENTION DES RISQUES D’INONDATION (PPRI)

Le Plan de Prévention des risques (PPR), pour prévenir les inondations pourrait se décliner en Plan de Prévention des Risques d’Inondation(PPRI) avec différents niveau de contraintes et différentes natures du risque.

Différents niveaux de contraintes :

Zones d’interdictions (rouge) ; Zone de projet possible sous maîtrise collective (bleue) ; Zones de contraintes faibles (bleue ciel) ; Zones sans contraintes spécifiques (blanche)

Différentes nature du risque :

I : crues des fleuves et des rivières ; M : marécages ; I : inondation de plaine en pied de versant ; T:crues des torrents et des rivières torrentielles ; V : ruissellement sur versant ; G : glissement de terrain ; P : chutes de pierres ; f : suffosion, explosion (exemple risque chimique)



EXEMPLE DE REGLEMENT D’UN PLAN DE PREVENTION DES RISQUES D’INONDATION

Pour prévenir les risques d’inondation, certaines prescriptions sont indispensables eu égard au règlement d’un véritable Plan de Prévention des Risques d’inondation lors de nouveaux projets comme les lotissements et les promotions immobilières. Au titre des prescriptions, nous avons les règles d’urbanisme et les règles de construction qui sont soumises au RESI (Rapport d’Emprise au sol en zone inondable).

RESI = Partie inondable de l'exhaussement (construction et remblai)

Partie inondable de la parcelle

En définitive, nous diront qu’avant l’organisation des secours, on devrait avoir pour principal objectif d’attirer très tôt l’attention des populations fragiles sur le danger du non respect de certaines prescription comme la libération des habitations proches des bassins d’orage et l’observation d’une distance sécuritaire de trente mètres desdits bassins ; la proscription de l’usage des caniveaux en dépotoirs ; l’abandon des sites à risques ; l’arrêt des entailles dans les talus qui favorisent l’érosion. Le respect et l’application de ces consignes doivent faire l’objet d’une surveillance stricte de la part d’une brigade mixte composée de tous les acteurs impliqués (ministère, district, collectivité territoriale etc....).



Echanges économiques et commerciaux

L’Autriche en prospection en Côte d’Ivoire

Une dizaine d’hommes d’affaires autrichiens étaient en visite en Côte d’Ivoire, du 02 au 05 octobre. Le lundi dernier, cette mission a été officiellement présentée à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI). Si l’Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Autriche, SEM Youssouf Bamba, s’est réjoui de cette visite, il a cependant déploré le faible niveau d’échanges commerciaux qui lie les deux pays. Même si ceux-ci se caractérisent par une prédominance des exportations ivoiriennes avec un taux d’environ 89% et composés essentiellement de produits agricoles (café, cacao ; palmier à huile etc.) En retour, la Côte d’Ivoire reçoit de l’Autriche, des machines, des équipements mécaniques et électroniques. L’Autriche a par ailleurs accordé une aide publique de près de 8 milliards de FCFA en 2009 à la Côte d’Ivoire et est disposée à aider le gouvernement ivoirien dans le programme de réinsertion des ex-combattants. M. Manfred Schimd, conseiller commercial d’Autriche en Côte d’Ivoire a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir la Côte d’Ivoire et souhaité que cette mission soit fructueuse pour les hommes d’affaires autrichiens qui opèrent dans le système de coffrage, les panneaux signalétiques, les taximètres, le négoce d’acier, etc. Pour N’Goh Bakayoko, directeur de cabinet du ministre de l’industrie et la promotion du secteur privé, cette visite reflète le dynamisme du secteur privé ivoirien qui constitue un pôle attractif pour les autres pays. Cette prospection est le fruit de la récente mission du ministre Moussa Dosso à Vienne (Autriche).

Sogona Sidibé



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