“Si rien n'est fait, la Sotra installera d'ici peu une gare lagunaire au carrefour Indénié ou la décharge d'Akouédo sera délocalisée à cet endroit ", tels sont les propos d'un usager qui passait à quelques encablures du carrefour Indénié. Le spectacle qu'offrait cet endroit est insupportable. Espace boueux, ensablé qui retient pratiquement toutes les ordures solides. Une situation désastreuse qui ne permet pas aux usagers d'emprunter cette artère, surtout en période de pluies. Pendant ce temps, le ministère de la Salubrité s'efforce à faire de son ''mieux''. Mais l'analyse du directeur général du Bnedt, Dr. Ahoua Don Mello au cours d'une rencontre avec la presse, ne devrait pas tomber dans les oreilles de sourds. " (…)Concernant le carrefour de l'Indénié, il fallait mobiliser le financement. Ce qui n'a pas été fait. Le ministre Mel Eg Théodore a néanmoins pris la décision de faire une partie du projet. Conclusion, rien n'a changé après ses travaux. Il a commencé par la fin au lieu d'entamer les travaux par le commencement ", avait-il dénoncé. Pour sûr, la situation politique de la Côte d'Ivoire, à quelques jours de élections présidentielles ne permettra pas de sitôt l'entame des travaux conséquents pour mettre fin aux maux des populations. Désormais, c'est une puanteur insupportable qui se dégage de cet endroit. La plupart des caniveaux vomissent leur contenu à ciel ouvert. Les agents de la brigade motorisée ayant pratiquement ''déserté'' cet endroit, quelques badauds, y ont trouvé le secret malin de se faire des jetons. Leur ''rôle'' consiste à diriger les véhicules qui s'y aventurent afin de ne pas se planter dans des crevasses. Car au-delà de l'eau et des ordures, le bitume à ce lieu se fait de plus en plus rare. Une dégradation qui a atteint sa vitesse de croisière avec cette eau stagnante. Et qui fait office du prolongement de la lagune Ebrié. Ces guides extraordinaires semblent bien s'en sortir. " C'est du bénévolat. Nous avons faim, alors nous préférons aider des automobilistes qui passent par ici. D'autres s'enfoncent. Et nous les aidons à sortir de la boue ou des eaux. Les bonnes volontés nous donnent quelques pièces, par contre d'autres nous remercient en accélérant ", témoigne un d'entre eux. Certains usagers, quant à eux, ont fini par se résigner au fait que cette partie stratégique de la circulation à Abidjan n'existe plus. " C'est un endroit où je ne passe plus. J'emprunte la voie de la Corniche. Mais à quoi devrions-nous nous attendre ? Quand il y a plusieurs ministères qui n'ont pas raison d'être créés et qu'un consensus politique fait qu'il faut en inventer pour satisfaire tout le monde, ce sont les inconvénients fâcheuses que nous pouvons récolter", martèle une dame qui a requis l'anonymat. Et pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent à ces images honteuses pour la capitale économique. Toujours selon le patron du Bnedt, par ailleurs père du géopavé, " notre conseil c'est qu'il faut réaliser la totalité du projet. Pour le régler, il faut d'abord construire un barrage sécréteur à Williamsville. Ensuite, il faut assurer le contrôle de l'eau à travers un prolongement de la canalisation… ", Avait-il déclaré. En attendant la fin des tergiversations politiques qu'offre cette période électorale, le carrefour Indénié est en train d'aller de mal en pire.
Yenon R. Assi
Yenon R. Assi
