Laurent Gbagbo a littéralement inondé la ville d’Abidjan de posters géants à son effigie, dont la plupart sont infiniment plus géants que nature. En tout cas, sur ce coup-là, il a raflé la palme d’or. Si on devait proclamer la victoire des candidats à l’aune et de l’abondance et de l’étendue des espaces occupés par l’image, le champion du FPI serait déjà l’ancien nouveau Président de notre beau pays. Surtout qu’en termes d’images ce monsieur a déjà bénéficié, grâce à la télévision nationale et au détriment de ses adversaires, d’un hyper matraquage médiatique.
Mais c’est Elvis Presley, la légende du rock, qui a dit cette chose à mon avis d’une dramatique importance : « l’image est une chose, l’homme en est une autre, c’est très difficile d’être à la hauteur de son image ». Gbagbo est-il à la hauteur de l’image du bel homme, soigneusement rasé, impeccablement habillé, au sourire charmeur que les Abidjanais ont découvert au petit matin du vendredi dernier, date de l’ouverture officielle de la campagne présidentielle ? Est-il cet homme presque idyllique appelant paisiblement ses compatriotes à lui confier leur destin ? Est-il le messie que la magie de l’image renvoie depuis quelques jours à travers ces posters, aux 17 millions de ses concitoyens ? Est-il surtout l’homme neuf, immaculé, que projettent ces images ?
Tout est dans ces questions et, peut-être, dans cette autre réflexion d’Anaïs Nin, femme de lettres américaine, qui disait : «A la racine du mensonge se trouve l’image idéalisée que nous avons de nous-mêmes et que nous souhaitons imposer à autrui ». Laurent Gbagbo est-il à la hauteur de l’image idéalisée qu’il veut imposer aux Ivoiriens ?
La réponse est évidemment non ! L’homme est sans doute tout le contraire ! Car il vient de passer dix ans a, justement, présenter aux Ivoiriens, au quotidien, l’authentique image qui est la sienne. L’image d’un homme qui a gouverné contre son peuple. L’image d’un homme qui a méprisé son peuple, qui l’a martyrisé, qui l’a bombardé, qui l’a affamé, qui lui a refusé le développement, qui lui a offert des déchets toxiques, les escadrons de la mort, les tueries gratuites, la guerre, les détournements, la gabegie. Voici la somme d’images, pour le moins laides, hideuses, que les contemporains de la refondation auraient dû voir sur ces posters géants. Pas ce beau gosse, qui a l’air d’un ange. Non, Gbagbo n’est pas l’ange dont les Ivoiriens rêvent. Les Ivoiriens rêvent d’un homme de paix, brillant, travailleur, soucieux par-dessus tout du bien-être de ses concitoyens, pas du sien propre ni celle de la coterie qui l’entoure.
C’est le lieu pour les Ivoiriens, en cette veille d’élections, de prendre pour une fois le contrepied de la sempiternelle dramaturgie des campagnes électorales : avant, on rêve, après, on se réveille. C’est maintenant qu’il faut se réveiller. Après, ce sera trop tard l
Koré Emmanuel
Mais c’est Elvis Presley, la légende du rock, qui a dit cette chose à mon avis d’une dramatique importance : « l’image est une chose, l’homme en est une autre, c’est très difficile d’être à la hauteur de son image ». Gbagbo est-il à la hauteur de l’image du bel homme, soigneusement rasé, impeccablement habillé, au sourire charmeur que les Abidjanais ont découvert au petit matin du vendredi dernier, date de l’ouverture officielle de la campagne présidentielle ? Est-il cet homme presque idyllique appelant paisiblement ses compatriotes à lui confier leur destin ? Est-il le messie que la magie de l’image renvoie depuis quelques jours à travers ces posters, aux 17 millions de ses concitoyens ? Est-il surtout l’homme neuf, immaculé, que projettent ces images ?
Tout est dans ces questions et, peut-être, dans cette autre réflexion d’Anaïs Nin, femme de lettres américaine, qui disait : «A la racine du mensonge se trouve l’image idéalisée que nous avons de nous-mêmes et que nous souhaitons imposer à autrui ». Laurent Gbagbo est-il à la hauteur de l’image idéalisée qu’il veut imposer aux Ivoiriens ?
La réponse est évidemment non ! L’homme est sans doute tout le contraire ! Car il vient de passer dix ans a, justement, présenter aux Ivoiriens, au quotidien, l’authentique image qui est la sienne. L’image d’un homme qui a gouverné contre son peuple. L’image d’un homme qui a méprisé son peuple, qui l’a martyrisé, qui l’a bombardé, qui l’a affamé, qui lui a refusé le développement, qui lui a offert des déchets toxiques, les escadrons de la mort, les tueries gratuites, la guerre, les détournements, la gabegie. Voici la somme d’images, pour le moins laides, hideuses, que les contemporains de la refondation auraient dû voir sur ces posters géants. Pas ce beau gosse, qui a l’air d’un ange. Non, Gbagbo n’est pas l’ange dont les Ivoiriens rêvent. Les Ivoiriens rêvent d’un homme de paix, brillant, travailleur, soucieux par-dessus tout du bien-être de ses concitoyens, pas du sien propre ni celle de la coterie qui l’entoure.
C’est le lieu pour les Ivoiriens, en cette veille d’élections, de prendre pour une fois le contrepied de la sempiternelle dramaturgie des campagnes électorales : avant, on rêve, après, on se réveille. C’est maintenant qu’il faut se réveiller. Après, ce sera trop tard l
Koré Emmanuel
