C’est l’un des axes de sa campagne. Depuis quelques temps, appuyé par la presse qui lui est proche, le candidat Laurent Gbagbo tente de se faire passer pour un homme courageux. Celui qui a accepté de rentrer dans son pays au moment où celui-ci était en guerre. Il peut amadouer certaines âmes avec cette vision, et surtout faire applaudir ses suiveurs lors des meetings. Mais en réalité il ne saurait tromper les âmes bien pensantes et les vrais témoins de la récente crise ivoirienne. C’est moins le courageux Gbagbo qui a quitté Rome pour la Côte d’Ivoire en début de crise que le belliqueux qui s’est précipité sur les bords de la Lagune Ebrié pour venir couper la tête à une dissidence armée. En rentrant, il l’a dit lui-même qu’il venait se battre épée contre épée avec ceux qui ont pris les armes. Mais très vite, il a du se résoudre à la réalité et comprendre que son faux courage et surtout sa grande envie de faire la guerre et d’écraser ses ennemis étaient insuffisants. Mieux, qu’il devait, pour sauver son fauteuil, composer avec les fils de la Côte d’Ivoire qui se sont rebellés contre l’injustice. Aujourd’hui, se faire passer pour ce brave peut prospérer mais seulement sur les planches ou les écrans de cinéma. Sinon, si Laurent Gbagbo avait été ce courageux, pendant les dix ans de son règne, il se serait attaqué, courageusement, aux maux qui minent la Côte d’Ivoire et qui plongent la société dans une misère indicible. Sans entrer véritablement dans les détails de certaines couardises du camarade frontiste, expliquons tout simplement qu’un leader courageux prend à bras-le-corps les problèmes de sa société. Pourtant, c’est tout le contraire avec le candidat du FPI. Il lui a manqué de courage pour attaquer l’injustice criante qui gangrène la société. Les détournements, dénis d’initié, enrichissements illicites, assassinats, enlèvements, meurtres, etc. sont autant de fléaux qui ont eu pignon sur rue sous la nébuleuse refondation dirigée par le candidat Gbagbo. Que dire du racket ? Il n’a jamais eu le courage de regarder les FDS en face et leur demander de mettre fin à cette pratique honteuse. Bien au contraire, il leur a apporté son soutien de manière à peine voilée. Celui qui veut se coller une étiquette d’homme courageux n’a jamais su empêcher le bateau empoisonneur (Probo Koala) de venir vider sa saleté sur les terres Ebriés d’Abidjan et banlieues. Son faux courage l’a d’ailleurs amené à en tirer profit en réussissant à extorquer 100 milliards à Trafigura qui ont servi à enrichir lui et sa cour. Le vrai faux courageux Gbagbo n’a jamais su affronter les problèmes de santé, de l’école, des PME, de l’emploi. Il les a toujours déplacés en s’adossant au fallacieux argument de « la guerre m’a empêché de travailler ». Et pourtant c’est dans la contrainte et la difficulté qu’on voit le courageux. Que celui ci se démarque pour prendre des décisions difficiles et qu’il assume avec courage et responsabilité. Ce n’est pas en sautant dans un avion pour venir à Abidjan sous la protection de toute l’armée ivoirienne qu’on devient courageux. Le courageux ne se proclame pas. Le peuple connait ses enfants courageux et Gbagbo n’en est pas un. Koné Lassiné
Politique Publié le mardi 19 octobre 2010 | Le Patriote