Décidément, avec le refondateur en chef, une promesse en chasse toujours une autre. Créateur autoproclamé de l'emploi dans le vent, l'omni-président-candidat, vient, avant même la date du 1er anniversaire du contrat qu'il a signé avec la jeunesse ivoirienne, de renier sa propre signature. Les jeunes, qui ont signé ce contrat avec le champion de la refondation, ont certainement l'air malin à présent et doivent raser les murs dans leur quartier. Eux qui viennent de se faire rouler dans la farine et qui ont dû avoir froid dans le dos en entendant les nouvelles promesses de celui avec qui ils ont signé un contrat à Yopougon l'année dernière. Petit rappel des faits : le samedi 31 octobre 2009, à l'initiative de Charles Blé Goudé, directeur national de campagne adjoint, chargé de la jeunesse, le candidat-président Gbagbo avait rencontré les jeunes de la plus grande commune de Côte d'Ivoire (Yopougon) au complexe sportif Jesse Jackson de ladite commune. Devant plusieurs milliers de jeunes rassemblés, le candidat de la refondation, sans doute conscient de ce que les jeunes n'accordaient plus assez de crédit à ses promesses (échaudés qu'ils étaient par l'histoire des 10 milliards pour régler tous les problèmes de l'université et que nul n'a jamais vus), avait, sous l'objectif des caméras de la Rti et des chaînes de télé internationales, pris cinq engagements fermes et irrévocables dans un contrat, non pas verbal mais écrit, bien écrit et dûment signé. Citons, pour le plaisir ou plutôt à titre posthume, le quatrième engagement pris par le candidat président : " Je m'engage, quatrièmement, à mettre en œuvre un programme d'emploi, à créer 830.000 emplois directs sur 5 ans, à raison de 166.000 emplois par an qui peuvent générer 332.000 emplois indirects chaque année. ". Et à côté de la signature du candidat-président, se trouvaient celles de Aguih Christ Tékpo, étudiant et qui représentait selon Blé Goudé, les jeunes dont l'âge varie entre zéro et 25 ans et Assi Brou Joël qui représentait lui, les jeunes dont l'âge varie entre 25 et 40 ans. Devant ce contrat historique, Blé Goudé déclara quelques jours plus tard sur les antennes de la Rti : " Mon candidat est le seul qui a signé un contrat dans lequel il a pris des engagements fermes pour les jeunes. Est-ce que les autres candidats ont pris des engagements pour les jeunes ?". Et sur le site officiel de Clotilde Ohouochi Yapi, ancienne ministre et disciple du refondateur en chef, l'on a pu lire et l'on peut lire encore les louanges suivantes : " Les cinq engagements du Président Laurent Gbagbo en faveur des jeunes est une nouvelle donne, un contrat social auquel adhèrent tous les jeunes de Côte d'Ivoire sans distinction de partis politiques. L'objectif essentiel, c'est de soutenir les jeunes, leur donner un nouvel espoir. Le contenu de ce projet de société est réaliste et progressiste, voire révolutionnaire au sens noble du terme en ce qu'il brise les obstacles à la réussite sociale. Loin des grandes théories et de la doctrine utopique, il s'agit d'un programme pragmatique dont l'idée centrale est la mise en pratique d'une nouvelle donne car le champion des jeunes est convaincu de la véritable nécessité de mettre en place une nouvelle politique très audacieuse mais porteuse d'espoir et d'espérance pour les jeunes ". Bien dit mais voilà ! Les promesses non tenues étant un métier sous la refondation, le candidat-président vient de déchirer le contrat signé avec les jeunes. Il vient de trahir de nouveau tous les jeunes de Côte d'Ivoire. En effet, en meeting de campagne à Daloa le samedi 16 octobre dernier, soit à exactement 15 jours de la 1ère date anniversaire du contrat, le cocontractant a modifié de façon unilatérale la clause 4 : " Il y a 4 millions de jeunes sans emploi, ça sera ma priorité… pour lutter contre le chômage, je créerai 40.000 emplois par an. Donnez-moi ce mandat pour que je vous remette l'emploi ". 40.000 emplois par an, cela fera 200.000 emplois en 5 ans. A ce rythme-là, il faudra exactement 100 ans, c'est-à-dire en 2110, pour que les 4 millions de jeunes chômeurs trouvent du travail. Pourtant, dans le contrat, il avait pris l'engagement de créer 830.000 emplois directs sur 5 ans soit 166.000 emplois par an sans compter 332.000 emplois indirects chaque année. Si " le candidat de la Côte d'Ivoire " n'accorde aucune valeur à un engagement écrit, on se demande bien quel compte les jeunes pourraient lui demander sur la base d'une promesse en l'air. Combien, sur les 4 millions de jeunes au chômage ont vraiment envie d'attendre 100 ans pour trouver du travail ? Réponse le 31 octobre prochain, date anniversaire du contrat déchiré…
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO