La 3e conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac qui s'est tenue à Niamey, au Niger du 25 au 28 septembre 2010, a rendu public son verdict. Devant les 100 délégués représentant 26 pays, dont 22 pays d'Afrique francophone, le constat a été triste, les conclusions difficiles à accepter. Selon l'Organisation mondiale de la santé, ce sont plus de 8 millions de décès par an à partir de 2030 que la consommation de la cigarette provoquera à travers ses différentes maladies, dont le diabète. Et près de 80% de ces morts concerneront les pays en développement, cibles dorénavant prioritaires des industries du tabac. Cette information, à vous couper le souffle, a été apportée de Niamey par M. Lacina Tall, président de l'Ong Clucod, dont le siège est à Abobo. Selon M. Tall qui a suivi de bout en bout les assises de Niamey, au lourd fardeau ci-dessus évoqué, s'ajoute celui de l'économie. Le Tabac, constituant un facteur d'appauvrissement des individus et des familles. Dans les pays à faible revenu, de nombreux ménages consacrent une trop importante partie de leur avoir au tabac. Et cela, au détriment des besoins essentiels comme l'alimentation, l'éducation et les soins de santé. De l'avis du président de l'ONG Clucod, la consommation du tabac constitue un frein au développement des Etats. Elle accroît les coûts des soins et un détournement des terres cultivables vers la culture du tabac. En clair, le tabac constitue un handicap au développement économique et social. Et à notre interlocuteur de conclure que dans cette perspective, la Convention- Cadre pour la lutte anti-tabac, premier traité international de santé publique sous l'égide de l'OMS, adopté en 2003, ratifiée par plus de 170 pays, ne joue pas seulement un rôle majeur de politique sanitaire, mais constitue aussi un puissant instrument de politique de développement.
Koné Seydou
Koné Seydou