Le candidat Laurent Gbagbo voulait expliquer sa vision pour la Côte d’Ivoire à l’électorat de San Pedro ce 19 octobre. C’est plutôt la population qui lui réservé un vrai show. Le stade Auguste Dénise, lieu du meeting, ressemblait au stade de Wembley en Angleterre pour un concert live de pop musique. Ecrans géants et artistes ont vite transformé la campagne en un festival digne de celui du Rio de Janero au Brésil. Les troupes de danses traditionnelles représentant toutes les composantes du peuple de Côte d’Ivoire ont donné un cachet spécial au ‘festival’. Pour un meeting programmé à 16 h, déjà à 11h, les gradins et la pelouse refusaient du monde. Quand Gbagbo est là tout marche bien pourrait-on dire, vu le petit commerce qui s’est créé autour du stade. Les gadgets à l’effigie de l’homme sont vendus comme de petits pains. Jeunes vieux et femmes attendaient patiemment d’écouter le candidat qui a fait de la libération totale de l’Afrique son cheval de bataille. ‘Gbagbo on est au kohi,’, ‘Gbagbo, les peuples du nord avec toi’ ou encore ‘le 31 octobre, c’est Gbagbo ou Gbagbo’ pouvait-on lire sur quelques-unes des banderoles placées dans le stade. «Je me crois à un carnaval. C’est la première fois que je participe à un rassemblement politique. Je suis malade, et j’ai perdu mon portable tout à l’heure mais je suis là, monsieur le journaliste !», a lancé Mlle Laurence Kéi; étreinte par l’émotion. Lorsqu’à 17 heures le candidat de la Côte d’Ivoire fait son entrée dans le stade, c’est l’hystérie. Le stade remplie comme un oeuf reprend en chœur le refrain de la musique des artistes Zouglou pour Gbagbo : ‘C’est comment, comment, Laurent Gbagbo, il est sur terrain. Devant c’est maïs !’. Il n’y avait pas meilleur moyen pour accueillir celui que le peuple attendait. Dans l’euphorie, Laurent Gbagbo rejoint le mouvement et l’on découvre ses talents de bon danseur. En un mot, il fait corps avec son peuple. Son discours simple et ses propositions réalistes font dire à Seu Loua Stéphane, élève : «Je crois en ses chances pour ces élections. Il a une bonne méthode de travail. Voyez, malgré la crise il développe comme s’il n’y avait rien. Je ne sais pas comment il y arrive.» Sangaré Ba Souleymane, commerçant ajoute : «J’aime Gbagbo depuis ma tendre enfance. C’est une idole dans ma famille». Le constat est net. Il existe un amour profond et honnête entre Gbagbo et les ivoiriens. Les chefs Kroumen ont offert à l’occasion 1 million 15 mille Fcfa au candidat. Y a pas match ! Avec Mlle Yoroba Ange Michelle, secrétaire au port, on arrive à saisir clairement ce que Gbagbo représente pour la jeunesse et la Côte d’Ivoire : «C’est une icône. Une vrai star, il reste un symbole et un modèle pour la jeunesse Africaine tout entière» Y a pas match ! Avant de prendre congé de la population il a laissé une consigne. «Les héritiers d’Houphouët viendront. Demandez leur. Où étaient-ils quand la Côte d’Ivoire brûlait et qu’on tuait les ivoiriens? Où étaient-ils quand Yamoussoukro d’Houphouët pourrissait?» Gbagbo à San Pédro, c’était phénoménal. Y a vraiment pas match !. A. Dadge Debolley (adadge@live.fr)
Politique Publié le jeudi 21 octobre 2010 | Notre Voie