Gnoan M’Bala Roger, premier conseiller du roi des N’Zima Kôtôkô de Côte d’Ivoire estime que l’Abissa n’est pas une danse d’adoration. Bien que l’on veuille lui donner un caractère sacré. L’Abissa, c’est la rencontre du peuple N’Zima Kôtôko. Et chaque fois qu’un peuple se réunit, il implore Dieu, il implore les mânes pour que les ancêtres leur portent secours. « L’’Abissa n’est pas un système d’adoration que les N’Zima pratiquent toute l’année. Pour une fête d’une telle ampleur, il faut qu’elle soit sacrée. La sacralisation vient des hommes. L’Abissa est un moyen très fort de rassemblement, d’unité à travers lequel l’on n’adore aucun génie. Il y a un mythe, certes. La particularité est que, pendant une semaine, le peuple N’Zima se retrouve pour évacuer les soucis, les stress et faire un bilan de la société. C’est purement social. » Car, selon lui, la société N’Zima est l’une des rares sociétés dans lesquelles on juge publiquement sans qu’il n y ait confrontation, ni d’affrontements. Une dénonciation publique en vue de corriger les tares par la moralisation sans rancœur et sans rancune. « Nous faisons des vœux comme on le fait pendant la nouvelle année en occident », insiste-t-il. « Raison pour laquelle l’Abissa n’est pas une société secrète », pense-t-il.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam