Alassane Ouattara, le candidat du RDR, tient tellement à cette élection présidentielle à laquelle il se présente de façon exceptionnelle qu’il commet de graves fautes partout où il passe. La semaine dernière et en début de cette semaine, il était à Korhogo et Bassam. Devant les populations venues l’écouter, il a dressé le portrait robot de celui qui doit être le prochain président de la République de Côte d’Ivoire. A l’écouter, on croirait entendre un citoyen ivoirien qui a vécu au quotidien, les dernières crises qui ont secoué le pays. Mais on se croirait surtout en face d’un Affi Nguessan, un Mamadou Koulibaly ou une Marie-Odette Lorougnon, parlant de Laurent Gbagbo. Voici les deux principaux critères relevés par Ouattara. Selon lui, le nouveau chef de l’Etat ivoirien doit être une femme ou un homme courageux et il doit avoir l’amour de son pays. Et le candidat RDR de faire son choix : “Alassane Ouattara est un homme courageux et il a l’amour de son pays”. Appliquons ces deux critères, à savoir le courage et l’amour du pays, aux trois candidats les plus en vue pour savoir si le choix de Ouattara est censé ou pas. Commençons par Henri Konan Bédié. De lui, et c’est connu de tous, on peut dire sans aucun risque de se tromper, qu’il peut avoir tout sauf le courage. Qui ne se souvient qu’il a pris ses jambes à son cou en 1999 pour se réfugier à l’ambassade de France, laissant ainsi le pays aux mains des aventuriers qui en ont profité pour défigurer à jamais le pays ? Premier responsable de la sécurité de ses administrés que nous étions cette année-là et des biens du pays, il a choisi de sauver sa tête et celle de sa famille nucléaire quand les jeunes militaires fâchés contre lui, ont pris les armes pour manifester dans la rue. Subséquemment, s’il avait l’amour du pays, il se serait dressé et aurait fait front pour respecter la Constitution ivoirienne sur laquelle il a juré de ne jamais trahir la nation avant de devenir officiellement chef de l’Etat. Comme il n’a pas l’amour de la Côte d’Ivoire, pendant la seconde crise qu’elle a connue, il était du côté de ceux qui demandaient la mise à mort des institutions du pays et sa mise sous tutelle qui devrait passer par la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est encore lui qui a bataillé dur, caché derrière les armes que brandissaient les rebelles, pour écarter l’Institut national de la statistique (INS) de l’organisation pratique des élections (confection de la liste électorale, des documents électoraux, etc.) pour confier cette tâche à une entreprise française, marchant ainsi sur la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Pour tous ces faits qui se passent de commentaire et pour bien d’autres, le candidat du PDCI est disqualifié. Que dire de celui-là même qui a édicté lesdits critères, que les Ivoiriens ne savent pas encore de lui ? Rappelons tout de même. Un ex-chef rebelle a coutume de dire de Ouattara que le jour où Dieu le fabriquait, il n’y avait pas à côté du seigneur, le matériau courage. De sorte qu’Alassane Ouattara a été conçu sans aucune goutte ou trace de courage. Un petit craquement de bois ou un ptit bruit d’une feuille sèche suffit à le faire fuir. Et, comme un alpiniste ou un spécialiste du 100 m haie, il escalade tout sur son passage même les clôtures les plus hautes. Peu importe pour lui qu’il ait des collaborateurs ou des intimes à protéger. Le plus important pour lui est sa propre tête. Si elle est à l’abri, c’est suffisant. D’ailleurs, comme il se sait poltron, il ne prend jamais le risque de vivre avec ses enfants. Ils sont ailleurs où il peut, à tout moment, les rejoindre ( ?). Or, quand on est chef d’Etat et spécialement dans nos Etats où les bruits de bottes se font entendre à tout bout de champ, il faut avoir non un courage mais un courage exceptionnel pour affronter toutes sortes de difficultés.
S’il est prouvé que Henri Konan Bédié, père de l’Ivoirité, n’a pas l’amour du pays, ce n’est pas Alassane Ouattara, l’homme de la violence verbale et physique (Je frapperai ce régime moribond et il tombera, je vais mélanger ce pays), des coups d’Etat (1999, 2002), de la rébellion (2002) et des massacres de près de 10.000 Ivoiriens dont des gendarmes et militaires égorgés par ses “soldats”, qui va être retenu dans ce critère.
Sur ce point précis, tous les reproches faits à Bédié sont bien entendu valables pour Ouattara. On voit bien donc qu’Alassane Ouattara a commis une grave faute en édictant ces deux principaux critères pour franchir la porte du palais présidentiel. Qui, en Côte d’Ivoire et ailleurs, ne sait-il pas que Laurent Gbagbo s’appelle “le Woody de Mama” ? Ce nom lui a été donné depuis fort longtemps pour sanctionner le courage exceptionnel dont il fait preuve pour refuser de marcher dans la combine du PDCI qui voulait faire “manger”les opposants et les faire taire. Laurent Gbagbo a réussi avec dextérité, à se sortir des pièges de l’argent que lui tendait partout Houphouet-Boigny. C’est ce même courage qui lui a permis de rentrer d’exil pour affronter le Vieux dans une élection démocratique, après avoir pris le risque, longtemps avant, de réclamer à cor et à cri, le multipartisme à un Houphouet qui crachait encore du feu.
En 1993, à la mort du Vieux, il a pris son courage à deux mains pour exiger des funérailles dignes d’Houphouet et demander à ses héritiers qui se battaient déjà autour du corps encore chaud de l’ancien président, de mettre balle à terre. En 1995, lorsqu’après le boycott actif qu’il a fait faire, le pouvoir arrêtait des militants de l’opposition, il a demandé solennellement l’arrêt de ces poursuites et s’est présenté comme le premier responsable du boycott actif. Au lendemain du coup d’Etat de 1999, il a, devant la presse nationale et étrangère, dénoncé les manœuvres des militaires et les manipulations du président du RDR dans la formation du gouvernement d’union nationale. En 2000, après l’élection présidentielle et devant les basses manœuvres des militaires pour lui arracher la victoire, il a osé appeler ses partisans et les Ivoiriens à descendre dans la rue pour revendiquer leur victoire. Il était à Abidjan, au siège de son QG de campagne. A-t-on besoin de rappeler aussi qu’il a tenu à rentrer au pays en septembre 2002 alors que les armes tonnaient encore dans la ville d’Abidjan, à la suite d’une tentative de coup d’Etat pendant qu’il était en mission en Italie ? Que n’a-t-il pas fait, que de risque n’a-t-il pas pris pour son pays qu’il a défendu corps et âme pendant la dernière crise armée ? N’a-t-il pas osé affronter la France pour garder et préserver la souveraineté de son pays ? Dans la nuit du 7 novembre 2004, au moment où l’armée française tirait sur sa résidence privée de Cocody et que certains de ses partisans lui demandaient de se sauver, n’est-ce pas lui qui a dit cette phrase qui retentit encore aujourd’hui dans de nombreuses oreilles ? “Il ne sera jamais dit que Gbagbo a fuit son domicile sous les chars de l’armée française et qu’il a été abattu comme un poussin”.
Cet homme-là mérite notre respect et celui de la nation. C’est pourquoi, comme l’autre, je pense que “pour moi, c’est lui.
Abdoulaye Villard Sanogo
S’il est prouvé que Henri Konan Bédié, père de l’Ivoirité, n’a pas l’amour du pays, ce n’est pas Alassane Ouattara, l’homme de la violence verbale et physique (Je frapperai ce régime moribond et il tombera, je vais mélanger ce pays), des coups d’Etat (1999, 2002), de la rébellion (2002) et des massacres de près de 10.000 Ivoiriens dont des gendarmes et militaires égorgés par ses “soldats”, qui va être retenu dans ce critère.
Sur ce point précis, tous les reproches faits à Bédié sont bien entendu valables pour Ouattara. On voit bien donc qu’Alassane Ouattara a commis une grave faute en édictant ces deux principaux critères pour franchir la porte du palais présidentiel. Qui, en Côte d’Ivoire et ailleurs, ne sait-il pas que Laurent Gbagbo s’appelle “le Woody de Mama” ? Ce nom lui a été donné depuis fort longtemps pour sanctionner le courage exceptionnel dont il fait preuve pour refuser de marcher dans la combine du PDCI qui voulait faire “manger”les opposants et les faire taire. Laurent Gbagbo a réussi avec dextérité, à se sortir des pièges de l’argent que lui tendait partout Houphouet-Boigny. C’est ce même courage qui lui a permis de rentrer d’exil pour affronter le Vieux dans une élection démocratique, après avoir pris le risque, longtemps avant, de réclamer à cor et à cri, le multipartisme à un Houphouet qui crachait encore du feu.
En 1993, à la mort du Vieux, il a pris son courage à deux mains pour exiger des funérailles dignes d’Houphouet et demander à ses héritiers qui se battaient déjà autour du corps encore chaud de l’ancien président, de mettre balle à terre. En 1995, lorsqu’après le boycott actif qu’il a fait faire, le pouvoir arrêtait des militants de l’opposition, il a demandé solennellement l’arrêt de ces poursuites et s’est présenté comme le premier responsable du boycott actif. Au lendemain du coup d’Etat de 1999, il a, devant la presse nationale et étrangère, dénoncé les manœuvres des militaires et les manipulations du président du RDR dans la formation du gouvernement d’union nationale. En 2000, après l’élection présidentielle et devant les basses manœuvres des militaires pour lui arracher la victoire, il a osé appeler ses partisans et les Ivoiriens à descendre dans la rue pour revendiquer leur victoire. Il était à Abidjan, au siège de son QG de campagne. A-t-on besoin de rappeler aussi qu’il a tenu à rentrer au pays en septembre 2002 alors que les armes tonnaient encore dans la ville d’Abidjan, à la suite d’une tentative de coup d’Etat pendant qu’il était en mission en Italie ? Que n’a-t-il pas fait, que de risque n’a-t-il pas pris pour son pays qu’il a défendu corps et âme pendant la dernière crise armée ? N’a-t-il pas osé affronter la France pour garder et préserver la souveraineté de son pays ? Dans la nuit du 7 novembre 2004, au moment où l’armée française tirait sur sa résidence privée de Cocody et que certains de ses partisans lui demandaient de se sauver, n’est-ce pas lui qui a dit cette phrase qui retentit encore aujourd’hui dans de nombreuses oreilles ? “Il ne sera jamais dit que Gbagbo a fuit son domicile sous les chars de l’armée française et qu’il a été abattu comme un poussin”.
Cet homme-là mérite notre respect et celui de la nation. C’est pourquoi, comme l’autre, je pense que “pour moi, c’est lui.
Abdoulaye Villard Sanogo