Banny très inquiet : « Il faut confier le pays à ceux qui savent construire »

C’est un Charles Konan Banny, très inquiet pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, qui est rentré d’une tournée de campagne qui l’a conduit du 15 au 22 octobre dernier, dans les régions des Montagnes et du Bafing, dans l’extrême ouest du pays. Le dimanche 24 octobre 2010, à sa résidence de Yamoussoukro, il a accepté de situer la presse sur ce qu’il y a vu et entendu. « J’ai observé que dans cette atmosphère de pauvreté, ici et là, les pillages des ressources continuent. Les ressources forestières, les abattages clandestins, la déforestation sauvage, des scieries sauvages, des exportations non contrôlées », a déploré Charles Konan Banny qui, choqué par cette situation, a fait savoir que pour un ancien Premier ministre et un ancien gouverneur de la Bceao qu’il est, cela est inacceptable et doit interpeller la conscience de tous les Ivoiriens. « Les tenants actuels du pouvoir ont démontré qu’ils ne sont forts que dans l’opposition. Les Ivoiriens doivent donc remettre les choses en ordre. Confiez le pays à ceux qui savent construire et confier la critique à ceux qui savent critiquer. Je souhaite qu’au-delà de la lutte politique, les Ivoiriens prennent conscience que leur pays est en train de leur échapper, ou du moins échapper à l’ordre républicain », a-t-il ajouté, non sans indiquer que c’est un véritable problème que devra résoudre les vainqueurs de cette élection, afin que les Ivoiriens s’approprient leur pays et se mettent ensemble pour le construire. Il a d’ailleurs promis d’en faire personnellement son affaire si Bédié était élu. Outre ce constat, Banny, qui était en campagne dans cette zone ex-assiégée pour le compte du candidat du PDCI-RDA, a dit avoir constaté que la Côte d’Ivoire va très mal. Et ce, du fait de la pauvreté extrême qu’il a pu voir, caractérisée, entre autres, par le manque et la dégradation inqualifiable d’infrastructures scolaires, sanitaires et surtout routières. Fort de ces constats, l’ex-Premier ministre dit avoir fait comprendre à toutes les populations rencontrées qu’il apparaît très urgent de ramener le PDCI-RDA au pouvoir. Malgré ces tristes constats, l’envoyé du candidat Henri Konan Bédié s’est tout de même réjoui de ce que, a-t-il souligné, les régions qu’il a visitées demeurent des bastions du PDCI-RDA.

Blaise BONSIE à Yamoussoukro