La décision du Pdci-Rda de ne pas faire participer son candidat à l'émission de la Rti a suscité, assurément, l'émoi au sein de la population ivoirienne, et tout particulièrement au sein des militants et sympathisants du Pdci-Rda. Comme ils ont raison car, en ces heures d'incertitudes, toute parole qui vient du président Bédié est un médicament qui soulage et guérit. Etre sevré des propos du guide, plein de sagesse, qui met son expérience au service de l'avenir est un manque à gagner pour les populations qui ont besoin d'être constamment désintoxiquées des manquements graves du Fpi à l'éthique. Toutefois, quand un guide, de la carrure du président Bédié, prend une décision aussi importante, il y a lieu de s'interroger sur ce qui a motivé cette prise de décision. Au demeurant, le président Bédié, respectueux de l'opinion de ses compatriotes, s'est expliqué lors de son meeting de clôture de campagne, le mercredi 27 octobre 2010 au stade Félix Houphouët-Boigny : " La télévision est prise en otage et aux ordres pour fausser le jeu et la libre confrontation des idées et des projets de société des différents acteurs politiques (…) Pour la campagne électorale en cours, nous avons décidé de marquer le coup en dénonçant l'inégalité de traitement dont nous avons été constamment l'objet. Nous ne voulons pas être complice du Cnca qui a tout mis en œuvre pour assurer au candidat-président une présence massive sur les antennes (…) A cette fin, le Cnca a refusé le tirage au sort décidé par la commission des débats qu'il a lui-même mise en place. Il a également récusé l'ordre de dépôt des dossiers de candidature adopté par la Cei et l'ordre alphabétique indiqué par le Conseil constitutionnel. Tout ceci, pour aménager au candidat-président une date de passage qui ne laisse à ses adversaires aucune possibilité d'exercer leur droit de réponse. De plus, le Cnca s'est permis non seulement de censurer arbitrairement notre spot au motif qu'il y est fait référence au président Félix Houphouët-Boigny, mais encore le Cnca a saboté sa diffusion en rendant inaudibles et invisibles des passages entiers relatifs à des témoignages de chefs traditionnels en notre faveur ". Pour toutes ces raisons et pour bien d'autres, le Pdci-Rda a décidé que " Henri Konan Bédié, le candidat de la majorité nationale, ne se présentera pas sur le plateau de la première chaîne de la Rti ", dit un communiqué signé du Pr. Djédjé Mady. A l'analyse, Bédié n'a pas tort d'avoir pris une telle décision. En effet, on se rappelle qu'en 2002, le Général Guéi avait souhaité rencontrer le président du Pdci-Rda. Bédié avait refusé après de multiples interventions. N'eût été cette sage décision de Bédié, assurément, il aurait connu le même sort que Guéi que le Fpi a tué, faisant croire qu'il allait faire une déclaration de prise de pouvoir à la télévision, en jogging. Le pouvoir a taxé le Général d'être l'un des instigateurs du coup d'Etat qui s'est mué en rébellion. Le 15 mai 2010, les jeunes de l'opposition s'en allaient marcher contre le pouvoir Fpi. Le 11 mai, Bédié demandait aux jeunes de surseoir à cette marche. Nombre d'entre nous ne l'avaient pas compris. Quelques jours, tous lui donnaient raison et le remerciaient pour sa clairvoyance et sa préscience. Nous sommes dans un cas similaire. En refusant de se présenter sur le plateau de la Rti, Bédié sait ce qu'il fait. Il maîtrise des paramètres qui échappent à nombre d'entre nous. Mais une chose est sûre, nous découvrons le vrai visage du Cnca, particulièrement de son président Franck Anderson Kouassi qui est un militant avéré du Fpi. On ne peut pas accuser le président Bédié de ne pas vouloir s'adresser à ses compatriotes. A preuve, il accorde interview sur interviews à Rfi, Bbc, Africa 24, France 24, etc. Il est des moments où il faut savoir dire " non " à des personnes comme Franck Anderson Kouassi qui fait souvent preuve d'un zèle excessif quand il s'agit de défendre les intérêts de son parti. On se rappelle son arrogance vis-à-vis du Premier ministre. Ce dernier s'en allait prendre des mesures appropriées en pareille situation. On sait qu'il a fait défiler à la primature pour échapper à un limogeage. Et le président Bédié conclut en ces termes : " Le Cnca a démontré qu'il est en service commandé pour fausser le jeu démocratique au profit du candidat de la minorité présidentielle aux abois ". Le temps nous dira que le président Bédié a raison d'avoir refusé cette invitation empoisonnée de la Rti et du Cnca.
Gnamantêh
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