Pendant cette campagne électorale, nombreux sont les bus qui ont été mis à la disposition des candidats à la course présidentielle.
En allant à Bouaflé, le 17 octobre pour sa campagne, Laurent Gbagbo, candidat de La majorité présidentielle (Lmp) n’a pas fait dans la dentelle. En plus des véhicules personnels qui composaient le convoi, il y avait une dizaine d’autobus remplis de monde venus d’Abidjan. Lors de sa visite d’Etat transformée en campagne à Bouaké il y a environ deux semaines, l’on a encore remarqué la présence des autobus de la Société de transport urbain de Bouaké (Sotub). Tout comme à Yamoussoukro et à Daoukro avec Henriette Lagou, directrice de campagne du candidat de la Lmp, l’on a encore vu des autobus de la Sotra transporter les populations d’Abidjan vers ces différentes localités. Toute chose qui suscite des interrogations. Comment ces autobus, censés transporter la population, les élèves, étudiants et travailleurs abidjanais, ont-ils pu être mis à la disposition d’un candidat aux élections présidentielles en pleine année scolaire ? Et pendant ce temps, comment la Sotra parvient-elle à assurer le transport de la population abidjanaise?
Les bus réquisitionnés par la Lmp
Nombreux sont les Ivoiriens qui se demandent, si ce n’est pas par favoritisme qu’on attribue les bus à ce candidat. « Convaincu que les cris des jeunes patriotes ne porteront pas fruit, certains organisateurs de meeting, pour faire croire qu’il y a beaucoup de monde n’hésitent pas à mettre les moyens de l’Etat à leur disposition. Ils utilisent les bus de la Sotra pour convoyer des centaines d’inconditionnels sur les lieux de meeting d’Abidjan et de l’intérieur ». Ce sont, en substance, les propos tenus par des personnes décriant la gestion frauduleuse du régime sortant. A en croire ces personnes, ce candidat ne ménage aucun effort pour s’approprier les bus. Selon Désiré Yves Kouandi, coordonnateur de la dite structure, Sotra Tourisme est à la disposition de toutes les couches socio professionnelles, sans distinction de partis politiques. Comme toute entreprise, cette structure vise le marché. Elle est donc en concurrence avec tous les prestataires de voyage. Pour ce responsable, tous leurs services sont payables au comptant. « Rien n’est gratuit à Sotra tourisme», dit-il. A moins que quelques largesses viennent de sa hiérarchie.
La Sotra se justifie
C’est à la faveur des élections que les bus urbains sont mis à la disposition des uns et des autres. Cela s’explique par l’attribution des bus en semaine. Habituellement, c’est pendant le week-end que la majorité des bus sont disponibles. Parce qu’en semaine les étudiants, les travailleurs et la population abidjanaise en général utilisent pour la plupart les autobus pour leurs déplacements. Hormis la situation électorale, l’attribution des bus ne peut se faire que pour des motifs justifiant d’une importance capitale. Selon Yves Kouandi, sa structure n’attribue pas plus de cinquante (50) bus en semaine pour la campagne dans la ville d’Abidjan. Concernant l’intérieur du pays, seul une trentaine de bus peuvent être mis à disposition du demandeur. De ces dernières visites d’Etat jusqu`à la campagne électorale, en passant par la flamme de la paix et le match Côte d’Ivoire-Madagascar à Bouaké, beaucoup d’encre et de salive ont coulé sur l’utilisation abusive des bus par le camp présidentiel. Selon le coordonnateur, il serait intéressant de préciser les choses. Car nombreux sont ceux qui ne savent pas faire la distinction entre les visites d’Etat du président et ses tournées de campagne électorale. Pourtant nous savons que certaines visites récentes du chef de l’Etat dans la plupart des régions ont eu des allures de campagne. Ce qui n’est pas du goût de beaucoup d’Ivoiriens. Pour lui, lorsque le président va en visite dans les régions ou départements, ce sont les conseils généraux ou les fils de la région qui se mobilisent pour l’accueillir. Ainsi, voulant lui réserver un accueil chaleureux, ils ont le plus souvent recours à la Sotra pour le transport des ressortissants. S’agissant de la campagne du candidat Fpi, ce sont les institutions qui en font la commande. Notamment la présidence et la primature. Cela est paradoxal, en ce sens que ces dernières ne sont pas des patrimoines du Fpi, mais plutôt de l’Etat de Côte d’Ivoire. Comme par coïncidence, au moment où nous échangions avec le responsable de cette structure, des commandes de bus étaient en cours. Notamment, une vingtaine de Bus de la part de Christine Adjobi, ministre de la Lutte contre le sida et membre du Fpi, et une dizaine de la part du rassemblement Gagnant-Gagnant, au nom du Fpi pour le meeting de Gbagbo à Grand-Bassam.
Le Rhdp se déplace avec ses propres moyens
« Le Rhdp préfère mobiliser des militants sur place quand ils vont en tournée à l’intérieur du pays. C’est dire que c’est une manière à eux de maîtriser leurs cotes de popularité dans ces régions », révèle le coordonnateur. Quant au Pdci, il précise que ce parti ne sollicite les bus que pendant les meetings dans la ville d’Abidjan. Cela leur permet de convoyer tous ceux qui ont des problèmes de transport sur les lieux de rassemblement. Quant au Rdr, il compte beaucoup de transporteurs dans ses militants. Ce qui leur permet de rallier facilement les différents meetings. Yves Kouandi dit entretenir des relations amicales avec la plupart des responsables de la jeunesse des trois grands partis politiques. Il ne peut en aucun cas refuser une quelconque aide à ces derniers. Surtout que nous sommes en période électorale, il préfère ne pas avoir de penchant pour un parti politique, car comme il l’a dit un peu plus haut, sa structure a pour objectif de faire du profit.
Dakoury Vincent
En allant à Bouaflé, le 17 octobre pour sa campagne, Laurent Gbagbo, candidat de La majorité présidentielle (Lmp) n’a pas fait dans la dentelle. En plus des véhicules personnels qui composaient le convoi, il y avait une dizaine d’autobus remplis de monde venus d’Abidjan. Lors de sa visite d’Etat transformée en campagne à Bouaké il y a environ deux semaines, l’on a encore remarqué la présence des autobus de la Société de transport urbain de Bouaké (Sotub). Tout comme à Yamoussoukro et à Daoukro avec Henriette Lagou, directrice de campagne du candidat de la Lmp, l’on a encore vu des autobus de la Sotra transporter les populations d’Abidjan vers ces différentes localités. Toute chose qui suscite des interrogations. Comment ces autobus, censés transporter la population, les élèves, étudiants et travailleurs abidjanais, ont-ils pu être mis à la disposition d’un candidat aux élections présidentielles en pleine année scolaire ? Et pendant ce temps, comment la Sotra parvient-elle à assurer le transport de la population abidjanaise?
Les bus réquisitionnés par la Lmp
Nombreux sont les Ivoiriens qui se demandent, si ce n’est pas par favoritisme qu’on attribue les bus à ce candidat. « Convaincu que les cris des jeunes patriotes ne porteront pas fruit, certains organisateurs de meeting, pour faire croire qu’il y a beaucoup de monde n’hésitent pas à mettre les moyens de l’Etat à leur disposition. Ils utilisent les bus de la Sotra pour convoyer des centaines d’inconditionnels sur les lieux de meeting d’Abidjan et de l’intérieur ». Ce sont, en substance, les propos tenus par des personnes décriant la gestion frauduleuse du régime sortant. A en croire ces personnes, ce candidat ne ménage aucun effort pour s’approprier les bus. Selon Désiré Yves Kouandi, coordonnateur de la dite structure, Sotra Tourisme est à la disposition de toutes les couches socio professionnelles, sans distinction de partis politiques. Comme toute entreprise, cette structure vise le marché. Elle est donc en concurrence avec tous les prestataires de voyage. Pour ce responsable, tous leurs services sont payables au comptant. « Rien n’est gratuit à Sotra tourisme», dit-il. A moins que quelques largesses viennent de sa hiérarchie.
La Sotra se justifie
C’est à la faveur des élections que les bus urbains sont mis à la disposition des uns et des autres. Cela s’explique par l’attribution des bus en semaine. Habituellement, c’est pendant le week-end que la majorité des bus sont disponibles. Parce qu’en semaine les étudiants, les travailleurs et la population abidjanaise en général utilisent pour la plupart les autobus pour leurs déplacements. Hormis la situation électorale, l’attribution des bus ne peut se faire que pour des motifs justifiant d’une importance capitale. Selon Yves Kouandi, sa structure n’attribue pas plus de cinquante (50) bus en semaine pour la campagne dans la ville d’Abidjan. Concernant l’intérieur du pays, seul une trentaine de bus peuvent être mis à disposition du demandeur. De ces dernières visites d’Etat jusqu`à la campagne électorale, en passant par la flamme de la paix et le match Côte d’Ivoire-Madagascar à Bouaké, beaucoup d’encre et de salive ont coulé sur l’utilisation abusive des bus par le camp présidentiel. Selon le coordonnateur, il serait intéressant de préciser les choses. Car nombreux sont ceux qui ne savent pas faire la distinction entre les visites d’Etat du président et ses tournées de campagne électorale. Pourtant nous savons que certaines visites récentes du chef de l’Etat dans la plupart des régions ont eu des allures de campagne. Ce qui n’est pas du goût de beaucoup d’Ivoiriens. Pour lui, lorsque le président va en visite dans les régions ou départements, ce sont les conseils généraux ou les fils de la région qui se mobilisent pour l’accueillir. Ainsi, voulant lui réserver un accueil chaleureux, ils ont le plus souvent recours à la Sotra pour le transport des ressortissants. S’agissant de la campagne du candidat Fpi, ce sont les institutions qui en font la commande. Notamment la présidence et la primature. Cela est paradoxal, en ce sens que ces dernières ne sont pas des patrimoines du Fpi, mais plutôt de l’Etat de Côte d’Ivoire. Comme par coïncidence, au moment où nous échangions avec le responsable de cette structure, des commandes de bus étaient en cours. Notamment, une vingtaine de Bus de la part de Christine Adjobi, ministre de la Lutte contre le sida et membre du Fpi, et une dizaine de la part du rassemblement Gagnant-Gagnant, au nom du Fpi pour le meeting de Gbagbo à Grand-Bassam.
Le Rhdp se déplace avec ses propres moyens
« Le Rhdp préfère mobiliser des militants sur place quand ils vont en tournée à l’intérieur du pays. C’est dire que c’est une manière à eux de maîtriser leurs cotes de popularité dans ces régions », révèle le coordonnateur. Quant au Pdci, il précise que ce parti ne sollicite les bus que pendant les meetings dans la ville d’Abidjan. Cela leur permet de convoyer tous ceux qui ont des problèmes de transport sur les lieux de rassemblement. Quant au Rdr, il compte beaucoup de transporteurs dans ses militants. Ce qui leur permet de rallier facilement les différents meetings. Yves Kouandi dit entretenir des relations amicales avec la plupart des responsables de la jeunesse des trois grands partis politiques. Il ne peut en aucun cas refuser une quelconque aide à ces derniers. Surtout que nous sommes en période électorale, il préfère ne pas avoir de penchant pour un parti politique, car comme il l’a dit un peu plus haut, sa structure a pour objectif de faire du profit.
Dakoury Vincent
