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Politique Publié le vendredi 29 octobre 2010 | Le Nouveau Réveil

Le président Bédié (candidat du Pdci) à la presse, hier : “Je veux un face-à-face télévisé avec Gbagbo s’il a la chance d’aller au 2è tour”

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Campagne du candidat du PDCI-RDA : Le président Henri Konan Bédié à San Pedro
Samedi 23 Octobre 2010. San-Pedro
Monsieur le président, au cours de votre meeting au stade Houphouët-Boigny, vous avez insisté sur le respect que vous avez pour le peuple ivoirien. Ce même peuple vous attendait à l`émission face aux électeurs que vous avez boycottée. N`avez-vous pas failli à ce profond respect que vous avez pour le peuple ?
Je ne sais pas si vous voulez parler des animateurs actuels de la télévision ou de la politique actuelle du pouvoir dans le domaine des médias d`Etat. Mais pour ce qui nous concerne, je le répète, nous avons un profond respect de notre peuple. Cette question que vous me posez a été longuement traitée dans la presse. Et comme cela semble focaliser l`attention de quelques-uns dans les médias, j`ai tenu à rappeler la réponse succinctement dans l`émission que vous venez de voir (le film censuré a été projeté). C`est une longue histoire pour vous qui êtes accrédités en Côte d`Ivoire ou qui vivez en Côte d`Ivoire, que les manquements du pouvoir actuel et de la Rti à l`égard des partis de l`opposition. Le dernier fait qui a fait déborder le vase, c`est celui qui vous a été présenté. Mais en réalité, il s`agit de tous les manquements, de tous les manques de respect à l`égard de l`ancien président de la République que je suis même si j`anime un parti politique d`opposition. Voyez-vous, le traitement qui a été fait aux candidats, lors de l`organisation de leurs passages à la télévision. Vous avez vu d`abord les candidats dits indépendants, ensuite vous avez vu les candidats présentés par des partis politiques autres que ceux du Cpc. et ensuite, les candidats faisant partie du Cpc. Mais, vous voyez que le choix ou l`ordre de passage pour ces candidats, contre toute attente, reste quelque chose d`opaque. Nous pensions que cet ordre de passage serait donné par l`ordre alphabétique qui est celui préconisé par le Conseil constitutionnel, mais rien de tout cela. Je crois que c`est fait selon la tête du candidat. Et en ce qui concerne les candidats du Cpc, que s`est-il passé ? Au lieu de cet ordre alphabétique ou d`un tirage au sort, qui aurait évité toute contestation, on a fait les choses en sorte que le candidat-président ait le dernier passage c`est-à-dire le 29 au soir et après quoi, il n`y aurait plus de possibilité d`intervenir. C`est dire que tout était fait en sorte de donner la parole au candidat-président afin qu`il ait le dernier mot. Nous ne pouvions pas pour d`autres raisons que vous savez, accepter la censure faite dans l`irrespect vis-à-vis de l`ancien président que je suis et vis-à-vis du premier président de la Côte d`Ivoire. Et c`est compte tenu de tout cela que nous avons décidé. Ce serait comme je vous l`ai dit une longue histoire. Pendant toute la campagne, nous avons beau protester, ils ont continué leur pratique, à savoir de ne pas faire entendre le candidat directement pendant ses meetings, lorsqu`il parle à la population mais c`est d`interpréter ce qui a été fait et cela pour le passage qui les intéresse. Cela avec des intermédiaires plus ou moins compétents en la matière. Voilà les raisons pour lesquelles, nous avions dit que nous ne pouvions plus cautionner cette façon de faire. Mais dans tous les cas, rassurez-vous, nos électeurs, ce matin (hier matin), m`ont téléphoné. Si hier (mercredi dernier), certains étaient contrariés, depuis ce matin (hier matin), la situation est tout à fait à l`inverse. D`ailleurs tous relèvent le peu d`importance à accorder au sujet pour la bonne raison que par leur manque de professionnalisme, leur manque d`impartialité, la Rti aujourd`hui, quand elle commence ses émissions, rencontre purement et simplement le boycott de la population qui ferme le poste.

Il est dit que le Cnca a indiqué que pour diffuser des propos d`une personne dans un élément réalisé, il fallait d`abord avoir l`autorisation de cette dernière. Il fallait donc avoir l`autorisation de Félix Houphouët Boigny. Deuxième question, je voudrais savoir si au cas où vous ne seriez pas au second tour, est-ce que vous appelleriez à voter Alassane Ouattara ?
Merci. Je crois que lorsque vous faites une intervention, ce qui est permis en tout temps et dans tous les pays, c`est de faire des citations. Il s`agit là de citations directes. Mais dans tous les cas, le Pdci dont je suis le président est un parti fondé par le président Félix Houphouët Boigny. Et le Pdci a toujours été fidèle à la pensée politique du président Félix Houphouët Boigny. Vous voyez d`ailleurs que ce qu`il disait est souvent repris par nos porte-parole. C`est dans cette fidélité à la pensée d`Houphouët-Boigny que nous avons utilisé cette phrase. Je ne pense pas et vous le savez vous-mêmes qu`on ne peut demander l`autorisation à un mort. Ce n`est pas sérieux, c`est une mauvaise plaisanterie.
Vous demandez si, au deuxième tour, je ne suis pas élu, ce que je ferai avec Alassane. Écoutez, vous êtes dans une hypothèse qui n`est pas la nôtre. Au Pdci, nous nous présentons pour gagner. Mais, Alassane dont vous parlez est le président du Rassemblement des républicains et ce parti a signé un pacte avec nous, une alliance que nous formons et qui dure depuis quelques années. Et il est écrit dans ce pacte que celui d`entre nous qui est le mieux placé en cas de second tour, recevra le soutien de l`autre. Par conséquent, la question que vous posez a sa réponse toute faite.

A mesure qu`on approche du scrutin du 31 octobre, on remarque que le ton se durcit au niveau de la campagne. Au cours d`un meeting qu`il a tenu à Dabou, le candidat-président a indiqué qu`il ne peut pas accepter que de faux héritiers (il fait allusion à vous et Monsieur Ouattara) soient à la tête de ce pays. Pour enfoncer le clou, au cours d`une conférence de presse, le chef d`Etat-major des Armées a dit qu`il va fermer les frontières aériennes et terrestres. Et que ceux qui se hasarderaient à mettre le feu au pays, seront là pour l`éteindre. N`avez-vous pas peur que l`armée soit le 15e candidat de cette élection ?
Non, je ne pense pas et je n`ai pas peur avec mes amis du Pdci. D`abord fermer les frontières à la veille d`une campagne électorale, intervenir pour déconseiller qu`on mette le feu, tout cela ne concerne pas le Pdci. D`abord, fermer les frontières c`est courant dans les pays africains. Ce n`est pas le moment de voyager pour ce qui concerne les candidats que nous sommes. Vous avez, au début de votre question, cité des phrases dures du président-candidat. Je lui laisse l`entière responsabilité de ces déclarations. Dans tous les cas, nous aussi nous faisons des déclarations. Je crois que plus une campagne est dure, plus elle montre qu`elle a du nerf. Je crois que le fait que vous constatez que le ton monte n`est pas une inquiétude pour les élections à venir.

L`une des conditions de certification des élections, c`est l`impartialité des médias d`Etat et vous vous plaignez régulièrement de ce fait. Pensez-vous que les conditions de certification de ces élections sont réunies ?
Les médias d`Etats, depuis les rencontres de Marcoussis, Prétoria, ont fait l`objet de résolution. C`est par l`entêtement, l`obstination de la Rti que ces résolutions n`ont jamais été appliquées. Donc comme je l`ai dit, il fallait à un moment donné, réagir. Ceci étant, nous pensons que les conditions générales pour tenir l`élection du 31 octobre sont réunies. Et comme je vous ai dit d`ailleurs, ce n`est pas forcement par la Rti que la décision des Ivoiriens se forme. Au contraire, la Rti a fini par dégoûter tout le monde.

Monsieur le président, nous sommes à un jour près de la clôture de la campagne électorale. Quel est votre sentiment sur la façon dont s`est déroulée cette campagne ? Présage-t-elle, selon vous, un scrutin apaisé et transparent ?
Je constate que la campagne s`est déroulée jusqu`ici dans des conditions de paix. Chaque candidat a pu parcourir le pays dans tous les sens. Nous même au pays, nous avons parcouru plus des trois quarts du territoire. Donc si ça ne tenait qu`à la possibilité de faire campagne, je dirais que les meilleures conditions ont été réunies. Bien sûr, nous avons souffert de l`état de dégradation avancée des routes et des pistes.

Avez-saisi le facilitateur de la censure dont vous avez l`objet ? Si oui, quelle a été sa réaction ?
Même si c`était cela mon intention, quel temps nous reste-t-il pour saisir le facilitateur ? Comme je vous l`ai dit, depuis que la Rti s`est mise aux ordres de l`un d`entre nous candidats, à plusieurs reprises au niveau du Cpc, c`est-à-dire avec la participation du facilitateur, nous avons lancé un tas de messages, signé des résolutions qui n`ont pas eu d`effet. Par conséquent, le facilitateur reste en dehors de cette affaire.

Vous avez toujours dénoncé la partialité de la Rti. Si vous êtes élu au soir du 31 octobre, envisagez-vous des sanctions contre la Rti ?
Ecoutez, nous n`en sommes pas là. Ce que nous ferons, c`est de faire les choses au mieux que la Rti actuelle.

Vous avez refusé de participer à l`émission de la Rti. Si vous allez au second tour, participerez-vous au face-à face-avec votre adversaire ?
Nous aviserons en ce moment-là. Il s`agira d`un vrai débat, un face-à-face en direct. En ce moment-là, il sera plus difficile de tricher.

Monsieur le président, à votre meeting de clôture, vous avez parlé de toilettage de la Constitution. Vous avez également dit que vous comptez reformer l`armée. Quels aspects de la Constitution voulez-vous nettoyer ? Que reprochez-vous à l`actuelle Constitution ?
Merci. Depuis la rencontre de Marcoussis en passant par Prétoria et les autres villes où nous nous sommes rencontrés pour le dialogue, la révision de la Constitution est à l`ordre du jour. A Marcoussis, nous nous sommes préoccupés à rédiger les articles qui devraient faire l`objet d`intégration dans cette nouvelle Constitution. Mais malheureusement, avec l`Assemblée nationale que nous avons eue, tout a été fait pour empêcher cela. Je cite en exemple, nous avons à Marcoussis, porté l`âge de la candidature pour le plancher à 35 ans et pour l`âge limite, nous l`avons purement et simplement supprimé. Ensuite, les conditions d`accès à la candidature concernant la nationalité, la citoyenneté ont été modifiées. Mais cela n`a pas été soumis à l`Assemblée nationale. Mais quoi qu`il en soit, à l`heure actuelle, nous suivons les prescriptions de Marcoussis. Et depuis Prétoria, nous avons demandé que par l`article 48, une décision soit prise pour faire en sorte que certains candidats qui avaient des difficultés à se présenter, le soient. C`est ce qui a été fait. Donc, il y a d`une part des indications qui ont été faites et qui n`ont pas été suivies, et d`autre part, des procédés utilisés dans le cadre de cette élection qui doivent figurer dans la nouvelle Constitution. Il n`y a pas que cela. Il y a notre projet de révision de la Constitution. Pour ce qui concerne par exemple le parlement, nous parlons d`un parlement à deux chambres, l`Assemblée nationale et le Sénat. Voici des exemples qui vous donnent la matière de cette révision. Pour ce qui est du deuxième volet de votre question, la réforme de l`armée devra être poursuivie, elle a commencé avec le Cci. Mais si nous sommes élu, nous l`approfondirons pour avoir une armée, complètement républicaine.

Monsieur le président, il y a la question du comptage des bulletins après le scrutin. On sait qu`il y a une certaine méfiance à votre niveau vis-à-vis du comptage électronique. Est-ce que vous êtes satisfait des propositions qui ont été faites par le Premier ministre ?
Après dix ans de vie politique passés sans élection, et après cinq ans passés également à fuir au devant de cette élection, il est normal que la méfiance existe entre les acteurs politiques. Mais la méthode du comptage manuel a toujours été celle de la Côte d`Ivoire. Et au départ, elle a été celle que nous avions adoptée tous de façon consensuelle. C`est au dernier moment que le comptage électronique, qui viendrait d`ailleurs après les comptages dans les démembrements de la Cei, s`est posé. Il semble qu`aujourd`hui, un consensus soit trouvé, à savoir que le comptage manuel sera le comptage qui fera foi et que le comptage électronique ne viendrait que pour une vérification.

Conclusion
Je voudrais vous remercier de votre participation. Je pense que les quelques éclairages que nous avons donnés vous permettront de mieux suivre le processus électoral qui n`est pas terminé parce qu`il se poursuit jusqu`au dimanche 31 octobre. Merci de votre participation et de votre présence.
Propos recueillis par Paul Koffi et Diarrassouba Sory




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