Chers amis,
Comme vous le savez, pendant la campagne électorale, la loi accorde 5 minutes de temps d’antenne, par jour, à chaque candidat.
Ce temps d’antenne, nous avons choisi de vous le donner. Cela fait dix ans en effet que la parole du peuple est bâillonnée. Dix ans de manipulation et d’interdiction. Ce régime porte atteinte aux libertés fondamentales de tout un peuple, depuis son avènement.
Vous avez pu voir, hier soir, que je n’étais pas sur les ondes de la radio télévision ivoirienne.
D’entrée, je voudrais dire à mes compatriotes du pays profond, des localités urbaines, et de la diaspora, que j’ai été très sensible à toutes leurs réactions, après l’annonce que je ne me rendrais pas sur le plateau de Rti 1ère chaîne.
Frères et sœurs,
De quoi aurais- je peur ? Me prêter à un entretien en direct avec des journalistes ? C’est un banal exercice auquel je me suis adonné cette semaine en accordant des interviews à six télévisions internationales, et à Radio France Internationale.
Chers frères et sœurs,
Par vos appels, vos visites et vos messages, ainsi qu’à travers les informations qui me sont parvenues, j’ai compris combien mon absence de la télé a été une épreuve de plus, dans la situation que vous vivez depuis 2010.
Ce puissant désir de me revoir et de m’entendre sur le petit écran, dont j’ai été privé depuis dix ans est l’expression de votre refus de la confiscation des médias d’Etat et des libertés. Nous devons mettre fin à cette situation le 31 octobre prochain dès le petit matin.
Tenant compte de cet élan d’affection, j’ai décidé de faire cette conférence de presse pour vous exprimer les motivations profondes de ma résistance.
Mesdames, messieurs, il s’agit pour moi d’une question de principe : depuis dix ans, les plateaux de la Rti sont monopolisés par le pouvoir en place. Plusieurs fois déjà, nous avons manifesté notre désaccord. Nos femmes et nos jeunes ont marché sur la télévision pour la libérer, pour permettre un accès égal à cet espace public qui appartient à tous.
Résultat, rien n’a changé. La Rti est toujours à la botte de « l’homme de la situation » catastrophique du pays. Et si rien n’est tenté, rien ne changera.
Nous avons refusé de participer à cette émission de télévision parce que la censure dont a été victime le père de la nation a été la goutte d’eau qui a fait déborder notre colère. Trop, c’est trop.
Le combat pour la liberté, le combat pour le respect des droits commence parfois par un « NON » ferme et définitif. Nous avons subi trop de manipulation, trop de privation de liberté, trop d’abus.
Dans cette campagne, il était prévu des débats entre représentants des candidats pour éclairer les Ivoiriens sur les enjeux, et les défis de la nation. Sans consultation préalable, et sans discussion, ils ont été supprimés sur décision du CNCA.
De la même manière, les entretiens télévisés avec la presse ont été décidés unilatéralement par le pouvoir en place. Les conditions même en ont été imposées. Rien n’avait été conclu sur le contenu, le cadre et l’ordre de passage sur les antennes de la RTI. Le président actuel s’est arrogé le droit de passer en dernier, juste avant la date des élections, alors qu’il n’est qu’un candidat parmi tant d’autres. Cette rencontre télévisée n’avait aucun sens, aucune justification tant les conditions pour un vrai débat démocratique en étaient absentes.
Malgré toutes ces manipulations, nous étions quand même prêts à débattre pour nos électeurs et nos sympathisants.
Or donc, ce pardi, le CNCA a purement et simplement censuré le Président Houphouët-Boigny, l’homme qui a bâti ce pays, et l’a conduit à l’indépendance. Trop, c’est trop !
Et que disait donc le Président Houphouët-Boigny dans notre message qui a tant effrayé les refondateurs ? Le père de la nation disait ceci : « Le combat des indépendances est dépassé, la lutte pour le pouvoir est vide de sens si ce combat n’a pas le bien-être des populations pour finalité. »
Voilà l’unique et le véritable sens de l’action politique : le bien-être de tous, l’amélioration du sort des hommes qui se sont confiés à notre vigilance.
De la même manière que la lumière éclipse les ténèbres, la parole d’un sage ruine tranquillement les arguments d’un agité. Ce que le pouvoir en place ne peut supporter est simple : le message d’Houphouët est sans appel, ce message met à nu l’incompétence et la malhonnêteté du régime en place.
Chers amis, vous l’aurez compris, il s’agit pour moi d’une affaire de principe. Etre présent en milieu hostile, aux conditions de l’adversaire, c’est être soumis. Ce qui est contraire au génie du Pdci-Rda.
Je ne suis pas là pour flatter les foules, mais pour vous défendre. Je suis un chef, j’ai dirigé ce pays et je suis là pour le diriger à nouveau. Je ne suis pas là pour afficher un sourire narcissique et méprisant sur tous les murs de la capitale ou à la télévision mais pour remettre ce pays en route et l’Etat au service des citoyens.
Ivoiriens, Ivoiriennes, chers amis, nous sommes engagés dans un combat qui sera difficile.
Ce combat nous le gagnerons !
Henri Konan Bédié
Président du PDCI-RDA
Comme vous le savez, pendant la campagne électorale, la loi accorde 5 minutes de temps d’antenne, par jour, à chaque candidat.
Ce temps d’antenne, nous avons choisi de vous le donner. Cela fait dix ans en effet que la parole du peuple est bâillonnée. Dix ans de manipulation et d’interdiction. Ce régime porte atteinte aux libertés fondamentales de tout un peuple, depuis son avènement.
Vous avez pu voir, hier soir, que je n’étais pas sur les ondes de la radio télévision ivoirienne.
D’entrée, je voudrais dire à mes compatriotes du pays profond, des localités urbaines, et de la diaspora, que j’ai été très sensible à toutes leurs réactions, après l’annonce que je ne me rendrais pas sur le plateau de Rti 1ère chaîne.
Frères et sœurs,
De quoi aurais- je peur ? Me prêter à un entretien en direct avec des journalistes ? C’est un banal exercice auquel je me suis adonné cette semaine en accordant des interviews à six télévisions internationales, et à Radio France Internationale.
Chers frères et sœurs,
Par vos appels, vos visites et vos messages, ainsi qu’à travers les informations qui me sont parvenues, j’ai compris combien mon absence de la télé a été une épreuve de plus, dans la situation que vous vivez depuis 2010.
Ce puissant désir de me revoir et de m’entendre sur le petit écran, dont j’ai été privé depuis dix ans est l’expression de votre refus de la confiscation des médias d’Etat et des libertés. Nous devons mettre fin à cette situation le 31 octobre prochain dès le petit matin.
Tenant compte de cet élan d’affection, j’ai décidé de faire cette conférence de presse pour vous exprimer les motivations profondes de ma résistance.
Mesdames, messieurs, il s’agit pour moi d’une question de principe : depuis dix ans, les plateaux de la Rti sont monopolisés par le pouvoir en place. Plusieurs fois déjà, nous avons manifesté notre désaccord. Nos femmes et nos jeunes ont marché sur la télévision pour la libérer, pour permettre un accès égal à cet espace public qui appartient à tous.
Résultat, rien n’a changé. La Rti est toujours à la botte de « l’homme de la situation » catastrophique du pays. Et si rien n’est tenté, rien ne changera.
Nous avons refusé de participer à cette émission de télévision parce que la censure dont a été victime le père de la nation a été la goutte d’eau qui a fait déborder notre colère. Trop, c’est trop.
Le combat pour la liberté, le combat pour le respect des droits commence parfois par un « NON » ferme et définitif. Nous avons subi trop de manipulation, trop de privation de liberté, trop d’abus.
Dans cette campagne, il était prévu des débats entre représentants des candidats pour éclairer les Ivoiriens sur les enjeux, et les défis de la nation. Sans consultation préalable, et sans discussion, ils ont été supprimés sur décision du CNCA.
De la même manière, les entretiens télévisés avec la presse ont été décidés unilatéralement par le pouvoir en place. Les conditions même en ont été imposées. Rien n’avait été conclu sur le contenu, le cadre et l’ordre de passage sur les antennes de la RTI. Le président actuel s’est arrogé le droit de passer en dernier, juste avant la date des élections, alors qu’il n’est qu’un candidat parmi tant d’autres. Cette rencontre télévisée n’avait aucun sens, aucune justification tant les conditions pour un vrai débat démocratique en étaient absentes.
Malgré toutes ces manipulations, nous étions quand même prêts à débattre pour nos électeurs et nos sympathisants.
Or donc, ce pardi, le CNCA a purement et simplement censuré le Président Houphouët-Boigny, l’homme qui a bâti ce pays, et l’a conduit à l’indépendance. Trop, c’est trop !
Et que disait donc le Président Houphouët-Boigny dans notre message qui a tant effrayé les refondateurs ? Le père de la nation disait ceci : « Le combat des indépendances est dépassé, la lutte pour le pouvoir est vide de sens si ce combat n’a pas le bien-être des populations pour finalité. »
Voilà l’unique et le véritable sens de l’action politique : le bien-être de tous, l’amélioration du sort des hommes qui se sont confiés à notre vigilance.
De la même manière que la lumière éclipse les ténèbres, la parole d’un sage ruine tranquillement les arguments d’un agité. Ce que le pouvoir en place ne peut supporter est simple : le message d’Houphouët est sans appel, ce message met à nu l’incompétence et la malhonnêteté du régime en place.
Chers amis, vous l’aurez compris, il s’agit pour moi d’une affaire de principe. Etre présent en milieu hostile, aux conditions de l’adversaire, c’est être soumis. Ce qui est contraire au génie du Pdci-Rda.
Je ne suis pas là pour flatter les foules, mais pour vous défendre. Je suis un chef, j’ai dirigé ce pays et je suis là pour le diriger à nouveau. Je ne suis pas là pour afficher un sourire narcissique et méprisant sur tous les murs de la capitale ou à la télévision mais pour remettre ce pays en route et l’Etat au service des citoyens.
Ivoiriens, Ivoiriennes, chers amis, nous sommes engagés dans un combat qui sera difficile.
Ce combat nous le gagnerons !
Henri Konan Bédié
Président du PDCI-RDA