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Politique Publié le samedi 30 octobre 2010 | Notre Voie

Laurent Gbagbo hier à son meeting de clôture de la campagne - “Demain, nous gagnons les élections”

© Notre Voie Par DR
Présidentielle du 31 octobre : Laurent Gbagbo au stade Félix Houphouët Boigny.
«Demain, nous gagnons les élections». C’est en ces termes que Laurent Gbagbo a mis fin, hier, au stade Félix Houphouet-Boigny, à sa campagne électorale pour l’élection présidentielle démarrée le 15 octobre dernier à Man, dans la région des montagnes. On ne pourra jamais dire avec exactitude le nombre de partisans, sympathisants et d’anonymes qui ont pris, hier, d’assaut le stade Félix Houphouet-Boigny pour assister au meeting de clôture du candidat de La majorité présidentielle. Ils sont venus par milliers de tous les quartiers d’Abidjan. Mais aussi de certaines villes de l’intérieur. Le Félicia a simplement refusé du monde tellement il était plein comme un œuf. Et quand, à 14 h 30, Laurent Gbagbo fait son entrée dans la bonbonnière, il est accueilli par une explosion de joie. Le délire est extrême. Dans les tribunes, officielle et lagunaire, les latérales connues sous le nom de virages et l’aire de jeu occupée totalement par des jeunes gens en liesse. Le tour d’honneur dure facilement un peu plus d’un quart d’heure. Et “l’enfant du peuple” comme l’appellent les Ivoiriens, Laurent Gbagbo, peut se permettre une gestuelle qui rime bien avec la chanson Kapa du chanteur zouglou Poignon. Même quand Laurent Gbagbo foule le sol du stade Félix Houphouet-Boigny, le nombreux public n’arrêtera pas de l’applaudir et lui crier comme une symphonie à plusieurs rythmiques : «On va installer Gbagbo”, on va installer Gbagbo». C’est donc tout naturellement, une fois à la loge officielle, que le candidat de la Côte d’Ivoire va remercier Dieu, qui a permis au peuple de Côte d’Ivoire de vivre et de faire face à ses ennemis. Lui qui a permis, selon Laurent Gbagbo, que le 19 septembre 2002 ne soit pas un jour funeste, un jour d’enterrement de son pays. Et qui a aujourd’hui permis que la campagne électorale pour l’élection présidentielle du dimanche se déroule dans un climat apaisé. A ses compatriotes, Laurent Gbagbo a dit sa gratitude et sa satisfaction pour l’élection présidentielle qu’ils vont gagner ensemble demain. «Je voudrais remercier le Seigneur, lui qui a permis que la Côte d’Ivoire sorte de la crise et vous, les Ivoiriens, mon peuple, vous qui ne l’avez pas voulu. Je vous remercie d’avoir tenu, je vous remercie de m’avoir aidé à tenir, je vous remercie de m’avoir soutenu. Grâce à vous, nous sommes aujourd’hui là ; grâce à vous, la Côte d’Ivoire is back. Oui, la Côte d’Ivoire est de retour plus forte qu’avant ; la Côte d’Ivoire est de retour plus brillante qu’avant ; la Côte d’Ivoire est de retour plus libre qu’avant. Vous êtes là, je suis là ; nous gagnons demain». Le meeting de clôture a été aussi l’occasion pour le président de la République de Côte d’Ivoire, candidat à sa propre succession, de saluer les artistes, les animateurs, la Cedeao et ses collaborateurs du Dr. Issa Malick Coulibaly, son directeur national de campagne, Pascal Affi N’Guessan, son porte-parole et Abou Drahamane Sangaré qu’il appelle affectueusement la force tranquille. Il a surtout saisi cette occasion pour remercier l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki. «Au moment où on pensait que la Côte d’Ivoire était finie, que nous étions un groupement d’assassins à la tête de l’Etat, Thabo Mbeki est venu ici. Il a été le premier à faire un discours à l’Onu pour dire que Gbagbo n’est pas l’homme que vous décrivez. Il a parlé au président français pour lui dire : “je ne te laisserai pas perdre la Côte d’Ivoire», a révélé Laurent Gbagbo. Ses remerciements sont aussi allés au président angolais Eduardo Dos Santos pour les mêmes raisons. Il a dit aussi toute sa gratitude au président burkinabè Blaise Compaoré avec qui il a fait la paix qui a permis de signer l’Accord politique de Ouagadougou avec Guillaume Soro, alors chef de la rébellion armée. Laurent Gbagbo a remercié ce brave garçon qui a accepté de faire la paix pour redonner une chance à la Côte d’Ivoire. «Il y a gens qui ont dirigé des rébellions et qui n’ont jamais voulu faire la paix. Ils ont été tués. Alors si nous avons eu en Côte d’Ivoire Guillaume Soro qui a accepté de faire la paix, je lui tire mon chapeau. Parce qu’au lieu de nous condamner à la guerre, son acceptation nous conduit à la paix», s’est-il réjoui. Et, à ses adversaires, il a demandé pardon si, au cours de la campagne électorale, il en a blessé ou humilié par ses propos. «Mais qu’ils sachent que ce qu’ils ont dit sur moi, de mon côté, c’est déjà oublié», a-t-il, par ailleurs, déclaré. Le candidat de La majorité présidentielle a surtout expliqué que son pays revient de loin. Il a indiqué que la Côte d’Ivoire est rentrée en guerre contre elle-même dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002. Et qu’il a fallu faire beaucoup d’efforts pour ramener la paix dans le pays. Mais, dira-t-il, la seule leçon à retenir, c’est que les Ivoiriens ne laisseront plus jamais leurs problèmes être réglés par d’autres personnes. Il invite alors ses compatriotes à retenir qu’après les élections, le soleil se lèvera sur la Côte d’Ivoire. «Je vais travailler pour la Côte d’Ivoire, dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire», a également promis Laurent Gbagbo. A la jeunesse qui est au chômage, il affirme que le point principal de son programme, une fois élu, sera l’emploi. Il voit trois voies. Au niveau administratif, il va recruter 8.000 instituteurs et 4.000 enseignants pour le secondaire. Il promet qu’au bout de 2 ans, ces chiffres seront multipliés par 3. Des recrutements sont aussi prévus au niveau de la santé publique. La deuxième voie est le secteur privé où il est prévu la création, dans les chefs-lieux de département produisant du cacao, des unités de transformation du produit pour l’emploi des jeunes. Et le troisième volet concerne l’auto-emploi avec la création d’une banque pour l’emploi qui permettra de développer l’initiative privée en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo a fini par inviter les Ivoiriens à lui donner leurs suffrages pour le scrutin présidentiel du dimanche. «Le fauteuil présidentiel a un propriétaire. Le propriétaire du fauteuil présidentiel, c’est le peuple. Donnez-moi ce fauteuil parce que je sais ce qu’on doit faire quand on est assis dedans. Je compte sur vous pour que nous reprenions notre marche là où la guerre nous l’a fait laisser», a déclaré le candidat de La Majorité présidentielle. Convaincu qu’après cette crise, on ne prendra plus le fusil pour résoudre un problème en Côte d’Ivoiren . Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
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