Excellence monsieur le président Henri Konan Bédié, ce dimanche 31 octobre 2010, cela fait presque onze (11) ans que vous avez, sous la contrainte de mutins manipulés, décidé de quitter le pouvoir. L'on a encore en mémoire les faits qui ont marqué cette tragique journée du 24 décembre 1999. Des individus ont sauté de joie, dansé dans les rues pour saluer votre éviction du pouvoir parce qu'on leur avait faire croire qu'il y avait des coups d'Etat qui faisaient avancer la démocratie.
Excellence monsieur le président, vous êtes parti sans donner l'ordre à l'armée, à la gendarmerie qui vous était restée encore fidèle de mater la mutinerie. Vous avez horreur du sang et vous n'avez jamais voulu que des Ivoiriens versent le sang d'autres Ivoiriens sur cette terre de Côte d'Ivoire. Certains de vos proches collaborateurs ne vous ont pas compris et ils vous ont condamné pour cette décision pleine de sagesse et d'humanité. Des politiciens, adorateurs de la paresse intellectuelle, tricheurs et opportunistes, vous ont même taxé de poltron. Comme le Christ, vous avez accepté de porter votre croix, de suivre votre calvaire. Vous avez accepté d'être humilié, de partir sous les huées et la raillerie de vos adversaires. Qui pouvait imaginer, monsieur le président, votre état d'âme, votre souffrance, votre peine en ces douloureuses circonstances ? Vous avez connu le froid de l'exil, vous avez assisté, sans mot dire, à l'humiliation de vos proches, à la décapitation de votre régime. Vous avez été témoin, depuis votre lieu d'asile à Paris, comment l'on se bagarrait ici à Abidjan pour se partager le pouvoir qui vous a été arraché. Certains estimaient que la part du gâteau qui leur était réservée n'était pas conforme au rôle qu'ils ont joué dans votre chute et à leur poids politique.
Au sein du Pdci-Rda, vous avez également vécu des situations difficiles que nous n'allons pas rappeler ici. Aujourd'hui, l'on se demande comment un homme, avec un cœur d'homme, a pu surmonter tant d'épreuves. Car, combien sont-ils les hommes qui peuvent subir ce que vous avez connu et revenir au premier plan comme vous l'êtes aujourd'hui ? Dieu a horreur de l'injustice et il relève toujours les justes.
En effet, monsieur le président, ceux qui ont pensé à votre mort politique après ce coup d'Etat ne savaient pas pourquoi l'on vous surnommait le "Sphinx de Daoukro". Comme le roseau, vous avez plié mais vous n'avez pas rompu. Aux élections d'octobre 2000, vous n'avez pas été autorisé à compétir dans le cadre de la présidentielle.
Un an plus tard, soit le 15 octobre 2001, la nation cherche à se réconcilier après des élections qui ont été "calamiteuses". Forum de réconciliation nationale. Pour la Côte d'Ivoire, vous êtes toujours disponible. Vous rentrez au pays, accueilli par le peuple. Plus d'un million d'Ivoiriens vous font une haie d'honneur de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouet à votre résidence de Cocody sous une pluie battante. Comme si la providence avait décidé de laver cette terre souillée de sang avant que vous n'y remettiez les pieds. Une autre incroyable aventure commence. Vous êtes le premier des grands leaders à venir parler à la tribune du Forum. Au cours de votre intervention, des mots forts, que vous avez prononcé dès votre descente d'avion le 15 octobre, "Je suis sans haine, je n'ai aucune rancune". Mais au nom de la justice et du devoir de vérité qui s'impose à toute nation à un moment donné de son histoire, vous plaidez pour que la lumière soit faite sur les évènements de décembre 99, lesquels ont entrainé le pays dans une spirale de violence. L'on refuse de vous écouter. A la fin du forum, vous refusez de trinquer le champagne avec les autres leaders. Par la suite, les faits vous donnent raison. La réconciliation entre les frères-ennemis n'était que de façade. Des attaques répétées contre le pouvoir Gbagbo débouchant sur la crise de septembre 2002 avec son lot d'assassinats. Le pays est déchiré, divisé en deux.
En homme d'expérience, excellence monsieur le président, vous êtes le premier à inviter le président Gbagbo à engager des négociations avec les insurgés. Il refuse de suivre vos conseils avant de se raviser cinq ans plus tard avec les pourparlers inter-ivoiriens de Ouaga sous la médiation du président Compaoré. Entre-temps, aux négociations de Marcoussis, c'est vous qui vous opposez à la destitution du Président Gbagbo. Estimant qu'il fallait le maintenir en place jusqu'aux élections. Montrant ainsi que vous étiez animé d'aucun sentiment de vengeance à son égard.
Par la suite vous avez, de par votre sagesse, éclairé toutes les discussions pour sortir la Côte d'ivoire de la crise. Vous n'avez jamais renoncé à voyager dans les capitales africaines et même aux USA pour que le pays retrouve la paix.
Excellence monsieur le président, autant vous avez souffert pour le pays, autant le combat fut aussi rude pour faire admettre votre leadership au sein du Pdci. Le hasard a voulu que ce soient vos plus proches collaborateurs d'hier qui vous livrent bataille. On a vous a dénigré, insulté parce qu'on voulait vous arracher le contrôle du Pdci-Rda.
En avril 2002, vous êtes obligé de passer par le feu des élections pour reconquérir votre légitimité à la tête du Pdci. Le congrès vous plébiscite et vous recommande d'être son candidat à la future élection présidentielle.
En dépit de cette recommandation essentielle, vous serez encore combattu. Et c'est par la porte des élections que vous passerez encore une fois pour vous faire investir comme le candidat du Pdci-Rda.
Un autre chantier important a été de recoller les morceaux d'un Pdci objet de toutes les convoitises et toutes les manœuvres de débauchage. Là-encore, vous avez réussi. Car pour un parti victime d'un coup d'Etat, ce ne fut pas chose évidente et facile. Et aujourd'hui, votre parti affiche un beau visage, la cohésion est de retour au point où l'on vous cite parmi les prétendants les plus sérieux de la course à la présidentielle. Mais ce n'est pas tout.
Excellence monsieur le président, vous avez aussi favorisé la réconciliation avec vos frères du Rhdp, afin d'une part de maximiser vos chances de reconquérir le pouvoir d'Etat, mais aussi de rebâtir ensemble la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny.
Assurément, monsieur le président, vous revenez de loin et même très loin. C'est une incroyable historique, une résurrection politique qui est en marche. Au cours de cette campagne, vous avez parcouru plus des trois quart du territoire national. Partout, c'était l'effervescence, la ferveur des populations, heureuses de vous retrouver. Un nouveau vent souffle sur la Côte d'Ivoire.
Demain dimanche 31 octobre fera date dans les annales politiques de notre pays. Demain, excellence monsieur le président, les Ivoiriens feuillèteront les pages de votre cahier de retour glorieux au pouvoir. Les Ivoiriens sont convaincus que quand Dieu commence quelque chose, il l'achève toujours. Les difficultés et épreuves que vous avez connues rendront cette histoire encore plus exaltante, plus glorieuse. Tous ces Ivoiriens qui ont pleuré votre départ, qui nous ont accueilli avec faste en 2001 et qui ont vécu l'enfer sous la refondation du Fpi iront demain dans les urnes pour célébrer votre retour aux affaires. Pour son avenir, la Côte d'Ivoire a besoin de votre expérience.
Excellence monsieur le président, ils sont des milliers, les Ivoiriens qui vous voient déjà assis sur ce fauteuil que vous n'auriez jamais dû quitter. Et ils vous disent en chœur, "Bonjour excellence monsieur le président Henri Konan Bédié !".
Par Akwaba Saint-Clair
Excellence monsieur le président, vous êtes parti sans donner l'ordre à l'armée, à la gendarmerie qui vous était restée encore fidèle de mater la mutinerie. Vous avez horreur du sang et vous n'avez jamais voulu que des Ivoiriens versent le sang d'autres Ivoiriens sur cette terre de Côte d'Ivoire. Certains de vos proches collaborateurs ne vous ont pas compris et ils vous ont condamné pour cette décision pleine de sagesse et d'humanité. Des politiciens, adorateurs de la paresse intellectuelle, tricheurs et opportunistes, vous ont même taxé de poltron. Comme le Christ, vous avez accepté de porter votre croix, de suivre votre calvaire. Vous avez accepté d'être humilié, de partir sous les huées et la raillerie de vos adversaires. Qui pouvait imaginer, monsieur le président, votre état d'âme, votre souffrance, votre peine en ces douloureuses circonstances ? Vous avez connu le froid de l'exil, vous avez assisté, sans mot dire, à l'humiliation de vos proches, à la décapitation de votre régime. Vous avez été témoin, depuis votre lieu d'asile à Paris, comment l'on se bagarrait ici à Abidjan pour se partager le pouvoir qui vous a été arraché. Certains estimaient que la part du gâteau qui leur était réservée n'était pas conforme au rôle qu'ils ont joué dans votre chute et à leur poids politique.
Au sein du Pdci-Rda, vous avez également vécu des situations difficiles que nous n'allons pas rappeler ici. Aujourd'hui, l'on se demande comment un homme, avec un cœur d'homme, a pu surmonter tant d'épreuves. Car, combien sont-ils les hommes qui peuvent subir ce que vous avez connu et revenir au premier plan comme vous l'êtes aujourd'hui ? Dieu a horreur de l'injustice et il relève toujours les justes.
En effet, monsieur le président, ceux qui ont pensé à votre mort politique après ce coup d'Etat ne savaient pas pourquoi l'on vous surnommait le "Sphinx de Daoukro". Comme le roseau, vous avez plié mais vous n'avez pas rompu. Aux élections d'octobre 2000, vous n'avez pas été autorisé à compétir dans le cadre de la présidentielle.
Un an plus tard, soit le 15 octobre 2001, la nation cherche à se réconcilier après des élections qui ont été "calamiteuses". Forum de réconciliation nationale. Pour la Côte d'Ivoire, vous êtes toujours disponible. Vous rentrez au pays, accueilli par le peuple. Plus d'un million d'Ivoiriens vous font une haie d'honneur de l'aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouet à votre résidence de Cocody sous une pluie battante. Comme si la providence avait décidé de laver cette terre souillée de sang avant que vous n'y remettiez les pieds. Une autre incroyable aventure commence. Vous êtes le premier des grands leaders à venir parler à la tribune du Forum. Au cours de votre intervention, des mots forts, que vous avez prononcé dès votre descente d'avion le 15 octobre, "Je suis sans haine, je n'ai aucune rancune". Mais au nom de la justice et du devoir de vérité qui s'impose à toute nation à un moment donné de son histoire, vous plaidez pour que la lumière soit faite sur les évènements de décembre 99, lesquels ont entrainé le pays dans une spirale de violence. L'on refuse de vous écouter. A la fin du forum, vous refusez de trinquer le champagne avec les autres leaders. Par la suite, les faits vous donnent raison. La réconciliation entre les frères-ennemis n'était que de façade. Des attaques répétées contre le pouvoir Gbagbo débouchant sur la crise de septembre 2002 avec son lot d'assassinats. Le pays est déchiré, divisé en deux.
En homme d'expérience, excellence monsieur le président, vous êtes le premier à inviter le président Gbagbo à engager des négociations avec les insurgés. Il refuse de suivre vos conseils avant de se raviser cinq ans plus tard avec les pourparlers inter-ivoiriens de Ouaga sous la médiation du président Compaoré. Entre-temps, aux négociations de Marcoussis, c'est vous qui vous opposez à la destitution du Président Gbagbo. Estimant qu'il fallait le maintenir en place jusqu'aux élections. Montrant ainsi que vous étiez animé d'aucun sentiment de vengeance à son égard.
Par la suite vous avez, de par votre sagesse, éclairé toutes les discussions pour sortir la Côte d'ivoire de la crise. Vous n'avez jamais renoncé à voyager dans les capitales africaines et même aux USA pour que le pays retrouve la paix.
Excellence monsieur le président, autant vous avez souffert pour le pays, autant le combat fut aussi rude pour faire admettre votre leadership au sein du Pdci. Le hasard a voulu que ce soient vos plus proches collaborateurs d'hier qui vous livrent bataille. On a vous a dénigré, insulté parce qu'on voulait vous arracher le contrôle du Pdci-Rda.
En avril 2002, vous êtes obligé de passer par le feu des élections pour reconquérir votre légitimité à la tête du Pdci. Le congrès vous plébiscite et vous recommande d'être son candidat à la future élection présidentielle.
En dépit de cette recommandation essentielle, vous serez encore combattu. Et c'est par la porte des élections que vous passerez encore une fois pour vous faire investir comme le candidat du Pdci-Rda.
Un autre chantier important a été de recoller les morceaux d'un Pdci objet de toutes les convoitises et toutes les manœuvres de débauchage. Là-encore, vous avez réussi. Car pour un parti victime d'un coup d'Etat, ce ne fut pas chose évidente et facile. Et aujourd'hui, votre parti affiche un beau visage, la cohésion est de retour au point où l'on vous cite parmi les prétendants les plus sérieux de la course à la présidentielle. Mais ce n'est pas tout.
Excellence monsieur le président, vous avez aussi favorisé la réconciliation avec vos frères du Rhdp, afin d'une part de maximiser vos chances de reconquérir le pouvoir d'Etat, mais aussi de rebâtir ensemble la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny.
Assurément, monsieur le président, vous revenez de loin et même très loin. C'est une incroyable historique, une résurrection politique qui est en marche. Au cours de cette campagne, vous avez parcouru plus des trois quart du territoire national. Partout, c'était l'effervescence, la ferveur des populations, heureuses de vous retrouver. Un nouveau vent souffle sur la Côte d'Ivoire.
Demain dimanche 31 octobre fera date dans les annales politiques de notre pays. Demain, excellence monsieur le président, les Ivoiriens feuillèteront les pages de votre cahier de retour glorieux au pouvoir. Les Ivoiriens sont convaincus que quand Dieu commence quelque chose, il l'achève toujours. Les difficultés et épreuves que vous avez connues rendront cette histoire encore plus exaltante, plus glorieuse. Tous ces Ivoiriens qui ont pleuré votre départ, qui nous ont accueilli avec faste en 2001 et qui ont vécu l'enfer sous la refondation du Fpi iront demain dans les urnes pour célébrer votre retour aux affaires. Pour son avenir, la Côte d'Ivoire a besoin de votre expérience.
Excellence monsieur le président, ils sont des milliers, les Ivoiriens qui vous voient déjà assis sur ce fauteuil que vous n'auriez jamais dû quitter. Et ils vous disent en chœur, "Bonjour excellence monsieur le président Henri Konan Bédié !".
Par Akwaba Saint-Clair