Laurent Gbagbo, le propriétaire d’Abidjan

Abidjan, la capitale économique, pour son poids, environ 33% de l’électorat nationale, représentait un important enjeu pour les candidats. Laurent Gbagbo, le candidat de La Majorité présidentielle (LMP), s’est imposé en maître dans le district d’Abidjan. Le président-candidat a remporté dix communes sur treize. Dramane Ouattara, le challenger de Laurent Gbagbo a remporté les communes de Treichville, Adjamé et Abobo.

Laurent Gbagbo a gagné, mais il a surtout gagné avec assurance. Dans la plupart des communes, il s’est imposé avec plusieurs milliers de voix de différence. A Yopougon, il a remporté le scrutin avec près de 100000 voix de différence sur le candidat du Rassemblement des républicains (RDR). A Marcory, il a eu 31 404 voix contre 16 805 pour Aimé Henri Konan Bédié.

A l’analyse, on voit bien que le chef de l’Etat est un candidat qui transcende les clivages ethniques. En s’imposant à Abidjan, dans une agglomération à forte densité, et où on retrouve les Ivoiriens de toutes les couches sociales, avec leurs diversités ethniques et culturelles, Laurent Gbagbo a démontré qu’il est au-dessus des clans.

L’autre remarque qu’il convient de faire est la débâcle du candidat du vieux parti. Non seulement Bédié ne remporte aucune commune, mais il perd ses bases traditionnelles et historiques, comme c’est le cas pour Treichville. L’histoire de cette commune se confond avec celle du parti d’Houphouet-Boigny. Et, depuis plusieurs années, c’est une commune qui est restée fidèle au parti.

César Ebrokié