La bataille du second tour a déjà commencé dans le camp de Laurent Gbagbo. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée hier, vendredi 5 novembre, au Qg de campagne de Laurent Gbagbo, Affi N’guessan a en effet annoncé les couleurs. Le président du Fpi et porte-parole du candidat Gbagbo a donné une idée du discours de campagne que le camp présidentiel délivrera tout au long de ce second tour. Mais avant, il a souligné que le résultat du premier tour ne saurait être considéré comme un échec pour son camp. « Nous ne considérons pas ce résultat comme un échec. Nous arrivons largement en tête devant nos adversaires. La préférence de la majorité relative des Ivoiriens est allée à Laurent Gbagbo », s’est-il félicité. Pour lui, c’est au second tour que les Ivoiriens vont véritablement se déterminer. Et pour les amener à opérer le bon choix, le camp de Laurent Gbagbo a déjà son message tout préparé. Pour le porte-parole du président-candidat, le second tour va opposer « deux hommes, deux ambitions ( l’une nationale, l’autre personnelle), deux combats, deux histoires avec la Côte d’Ivoire. ». Au dire du président du Fpi, le duel Gbagbo-Ouattara se présente comme un « face à face (entre) l’homme des conquêtes démocratiques et celui des complots politiques, par qui les malheurs du Pdci-Rda et de la Côte d’Ivoire se sont amplifiés ; le bâtisseur face au liquidateur ; le rempart de la république face au parrain de la violence politique, de la déstabilisation et de la rébellion ; l’homme de l’ouverture, de l’unité et de la renaissance nationale face à l’artisan de la division, de la dévaluation et de la décadence nationale ». Pour cette ultime bataille, les partisans de Gbagbo entendent donc jouer à fond la carte des stéréotypes qu’une certaine opinion colle au candidat du Rdr. Affi N’guessan et les siens espèrent ainsi le voir sanctionné au soir du second tour. « Dieu a voulu que la source de l’instabilité de notre pays, celui qui depuis son irruption sur la scène politique ivoirienne a ouvert la boîte de pandore par son cynisme politique et économique, se retrouve devant le jugement des Ivoiriennes et des Ivoiriens », a-t-il ajouté, avant d’appeler les Ivoiriens à barrer la route du palais présidentiel à l’adversaire, lequel est, selon lui, la source des malheurs de Bédié. Affi s’est dit par ailleurs étonné des scores « soviétiques » enregistrés par Alassane Ouattara au Nord. Un résultat qu’il explique par le gonflage de l’électorat dans cette partie du pays où, selon lui, « la sécurité n’est pas suffisamment renforcée ».
Assane NIADA
Assane NIADA