Un jour après le premier tour de l'élection présidentielle, après le dépouillement des bulletins, certains membres de la communauté baoulé de Gnalégribouo, dans le canton Pacolo, à Gagnoa, sont accusés par des membres de la communauté autochtone bété d'avoir porté leur choix sur le candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié. La tension règne dans la localité et vire à la bagarre. C'est à cette occasion que Mathieu Koffi N'Guessan, 28 ans, planteur de cacao, est victime d'une agression à la bouteille cassée. L'homme l'a échappé belle. Des tessons de bouteille se sont logés dans la région du poumon. Il a subi une opération chirurgicale dont les traces, à notre passage, à Gagnoa, le dimanche dernier, étaient encore visibles. Ci-dessous, son témoignage.
Que s'est-il passé ?
C'était le lundi, au lendemain de l'élection à Gnalégribouo. Des frères bété disaient aux baoulé qu'ils ont voté Bédié et que cela ne leur plaisait pas. Vers 13h, un groupe de frères bété est venu dans notre quartier, en chantant. Nous étions réunis quelque part, ils nous ont dépassés puis se sont dirigés vers une cour où un jeune homme préparait sa bouillie d'igname. Peu de temps après, des femmes sont venues nous dire que le groupe qui venait de passer était en train de frapper notre frère. Nous nous sommes déportés sur les lieux. Nos vieux nous ont demandé de ne pas réagir, mais de séparer plutôt ceux qui se battaient. C'est ce que nous tentions de faire, quand un membre du groupe m'a lancé un coup de poing que j'ai esquivé. Il y avait un qui était derrière moi qui m'a alors poignardé avec une bouteille cassée. Voici ce qui s'est passé.
Que s'est-il passé par la suite ?
Je saignais beaucoup. Un homme qui est dans notre quartier m'a pris sur sa moto pour m'envoyer à l'hôpital.
Qui supporte vos frais d'hospitalisation ?
C'est mon père qui vit à Soubré.
Que souhaitez-vous ?
Je ne suis pas mort et je rends grâce à Dieu. Je souhaite vite me rétablir pour retourner dans mon champ de cacao. Je veux la paix. Je veux que nos frères bété comprennent que nous sommes tous des frères. Je ne veux pas que la politique nous divise.
Propos recueillis à Gagnoa par André Silver Konan
Que s'est-il passé ?
C'était le lundi, au lendemain de l'élection à Gnalégribouo. Des frères bété disaient aux baoulé qu'ils ont voté Bédié et que cela ne leur plaisait pas. Vers 13h, un groupe de frères bété est venu dans notre quartier, en chantant. Nous étions réunis quelque part, ils nous ont dépassés puis se sont dirigés vers une cour où un jeune homme préparait sa bouillie d'igname. Peu de temps après, des femmes sont venues nous dire que le groupe qui venait de passer était en train de frapper notre frère. Nous nous sommes déportés sur les lieux. Nos vieux nous ont demandé de ne pas réagir, mais de séparer plutôt ceux qui se battaient. C'est ce que nous tentions de faire, quand un membre du groupe m'a lancé un coup de poing que j'ai esquivé. Il y avait un qui était derrière moi qui m'a alors poignardé avec une bouteille cassée. Voici ce qui s'est passé.
Que s'est-il passé par la suite ?
Je saignais beaucoup. Un homme qui est dans notre quartier m'a pris sur sa moto pour m'envoyer à l'hôpital.
Qui supporte vos frais d'hospitalisation ?
C'est mon père qui vit à Soubré.
Que souhaitez-vous ?
Je ne suis pas mort et je rends grâce à Dieu. Je souhaite vite me rétablir pour retourner dans mon champ de cacao. Je veux la paix. Je veux que nos frères bété comprennent que nous sommes tous des frères. Je ne veux pas que la politique nous divise.
Propos recueillis à Gagnoa par André Silver Konan