Il comptait parmi les favoris mais, au finish, il ne s’en sort qu’avec un poste secondaire, de coordonnateur de la campagne d’Alassane Ouattara, à Abidjan. Annoncé par plusieurs sources comme le porte-parole principal du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Alassane Ouattara, Patrick Achi doit se contenter d’un poste qui ne figure pas (encore) dans l’organigramme de campagne du champion du Rhdp. Que s’est-il passé pour que l’ancien ministre des Infrastructures économiques ne figure pas dans les hautes instances dirigeantes de la campagne d’ADO ? De sources proches des houphouétistes, le fils du pays Akyé fait, tout simplement, les frais de la guerre de positionnement qui fait déjà rage au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) et qui met aux prises, les jeunes loups du parti. Ses adversaires qui ont conscience qu’il est travailleur, ont vite entrepris de le ‘’descendre’’, arguant notamment qu’il serait sur les tablettes de La majorité présidentielle ou qu’il serait comptable, avec le directeur national de campagne, de la chute d’Henri Konan Bédié. Ces armes de combat utilisées contre lui, visent surtout à l’éloigner du nouvel appareil qui se construit. « Il était l’un des ministres les plus offensifs contre Laurent Gbagbo. Ce qui m’autorise à dire que son recrutement par Lmp est exclu », rassure un membre du directoire du Rhdp. Selon des indiscrétions, c’est parce qu’il serait un sérieux prétendant au poste de Premier ministre (qu’Alassane Ouattara consentirait à laisser au Pdci-Rda s’il est élu) que ses adversaires ont décidé de ne pas lui faire de cadeau. Nonobstant l’admiration qu’il a pour lui, le président du Rassemblement des républicains (Rdr) a été presque contraint de laisser la bataille des coulisses se faire et surtout laisser son allié lui proposer les cadres qu’il faut, pour animer sa campagne. « Le ministre n’a pas à en rougir. Il a fait ce qu’il avait à faire. Ce serait une erreur si les gens ne lui confient pas un rôle important dans la nouvelle équipe parce que c’est un pion essentiel », regrette pourtant un de ses proches. Mais, lui, en bon stratège, a encore replié comme il l’avait déjà fait lors du congrès qui a porté Alphonse Djédjé Mady au secrétariat général du Pdci-Rda.Entré en politique par le truchement du mouvement de rénovation du parti, il avait eu affaire à la vieille garde parce que voulant s’opposer à la mainmise de celle-ci sur l’ancien parti au pouvoir. Sans doute dans le souci de calmer ses ardeurs, Henri Konan Bédié l’a proposé, en 2000, comme ministre du Pdci-Rda, dans le premier gouvernement d’ouverture de Laurent Gbagbo. Depuis lors, les caciques du parti, notamment les pro-Bédié ont toujours été durs avec lui, l’accusant de collusion avec le chef de file du Front populaire ivoirien qui avait fait de lui le porte-parole du gouvernement. C’est seulement lorsqu’il s’est brouillé avec le chef de l’Etat que ses relations avec le sphinx de Daoukro se sont raffermies. Au point que pour la présidentielle, il s’est investi dans la campagne de son candidat. Aujourd’hui, avec les attaques souterraines dont il est l’objet, il a préféré se replier sur lui-même, pour attendre le temps opportun de rebondir. Et pour sûr, Alassane Ouattara qui est admiratif de son dévouement à la tâche, ne pourrait pas l’ignorer s’il accède à la magistrature suprême.
Marc Dossa
Marc Dossa