Lors de la rencontre qu’ils ont eu avec le candidat Ouattara, trois souscripteurs ont livré leurs témoignages. Nous vous les proposons - Mme Kehi Henriette « j’ai sacrifié la vie de mon époux »
« Alassane est né d’une femme. Il écoute les femmes. Il est un enfant sage, poli. Il y a beaucoup de femmes dans cette salle. Dieu fera quelque chose pour cet enfant. J’ai souscrit parce que ne voyais les hommes de Dieu en face de moi. J’ai pris confiance par leur présence. Mon époux a été paralysé. Ces collègues de service se sont cotisés et sont venus lui remettre 300.000 FCFA pour ses soins. J’ai été approchée. Je me suis dit que si je place les 300.000 FCFA, en un mois, cela me fera 600.000FCFA, je pourrai ainsi faire face à mes problèmes. J’ai été grugée, puisque, non seulement je n’ai pas reçu les 600.000 auxquels je m’attendais mais je n’ai pas non plus reçu les 300.000 FCFA que j’ai placés. Voila comment j’ai perdu ce que vous savez. Mon époux qui ne savait rien de ce que je faisais a demandé à voir l’argent que ses collègues lui ont envoyé. Je suis restée bouche bée parce que je n’avais pas d’explication a donner. Il a fallu que j’aille voir Joël N’Guessan, qui est mon beau-frère pour qu’il me remette 200.000 FCFA afin que je puisse acheter les médicaments de mon époux. J’ai été grugé parce que j’ai fait confiance aux hommes de Dieu qui étaient en tête de ligne. Pour moi, les hommes de Dieu méritaient confiance. Voila comment j’ai été grugée… »
Mme Yao épouse Kouamé Aya :
« J’ai fait faillite »
« J’ai eu par l’intermédiaire de certains amis, la nouvelle de l’existence des maisons de placement. Je ne suis qu’une simple couturière. J’ai tout de même réussi à économiser un million de FCFA. On m’a dit qu’en plaçant 500.000 FCFA, j’aurai 1.650.000 FCA. En plaçant mon million, j’aurai 3 millions. Pour moi, cette somme me permettrait d’ouvrir une mercerie et de mener tranquillement mes activités. Je me suis rendue à la banque pour retirer mon million. La caissière, m’avait pourtant demandé de ne pas retirer tout mon argent. Je suis restée sourde et j’ai retiré tout le million. J’ai justifié ce retrait par le faible taux de l’intérêt que me rapportait le million. J’ai préféré faire un placement qui me ramènerait 3 millions en quelques mois, qui me rendraient riche et me permettrais de faire mes affaires. J’ai placé mon argent. On m’a dit de patienter. J’ai patienté 1 mois, 2 mois, 3 mois, 1 ans, 2 ans et toujours rien. J’ai patienté jusqu’à l’heure où je vous parle. Je ne suis jamais rentrée en possession de mon argent. Monsieur le président, si vous pouvez faire quelque chose pour nous, vous sauverez des familles entières. Moi j’ai fait faillite. C’est toute mon économie que j’ai placée. Je l’ai fait sans en informer mon époux. Depuis, je ne fais plus rien. Je passe tout mon temps à me promener. Si vous pouvez faire quelque chose pour moi, pour mes sœurs et mes frères dont certains se sont endettés pour placer leur argent, nous serons bienheureux »
Kambiré Sié Ezéchiel :
«J’ai été grugé »
«Bonjour monsieur le Président de la République. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. Je me nomme Kambiré Sié Ezéchiel. J’étais à Méagui dans une église des Assemblée de Dieu. Mon Pasteur m’a approché et m’a dit qu’une structure de la place était capable de fructifier notre argent. Il a conseillé à ceux qui avaient les moyens d’y souscrire. J’ai mis ma confiance en l’homme de Dieu. J’étais à Méagui pour six mois en tant que chauffeur. J’avais une économie évaluée à 860.000 FCFA. J’ai placé ces 860.000 FCFA dans les caisses de la filiale de l’agence en question, qui était à Méagui. Six mois après, je me suis rendu à Abidjan pour récupérer et mon argent et les intérêts que devraient rapporter cet argent. Les responsables de l’agence où je me suis rendu un vendredi m’ont demandé de patienter et passer la semaine prochaine. Le jour du rendez-vous, nous nous sommes rendus en masse, à peu près 100 personnes. La structure dénommée «INA MICI » avaient son siège social à Abobo, non loin du centre social de ce quartier. Nous y avons rencontré le Directeur général, qui nous a fait espérer. Malheureusement, quelques jours après, j’apprends que le siège est fermé. Il n’ y avait donc plus de solutions pour moi. Comme mes camarades, je me retourne vers vous pour vous demander de trouver une solution à notre situation. Entretemps, j’ai eu du mal à renouveler mon permis de conduire qui était périmé. Je me suis endetté pour le faire. J’étais dans mon sommeil quand j’ai vu un homme qui a des solutions pour résoudre mon problème. Cet homme, c’est vous monsieur le Président. Je sais monsieur le président que la situation est difficile, mais je vous en prie, trouvez une solution pour nous. »
TL
A propos du meeting de Samedi/ Hamed Bakayoko (DNC-Jeunesse) :
“Ce sera une mobilisation jamais vue en Côte d’Ivoire”
Peu avant le refus du stade Houphouët-Boigny au RHDP, le directeur national de campagne chargé de la jeunesse du candidat du RHDP, a lancé un appel à tous les Ivoiriens pour une mobilisation historique, sans précédent. Nous vous proposons l’intervention du ministre Hamed Bakayoko.
Je me tiens devant vous pour confirmer l’information qui a été donnée par les porte-paroles, de la tenue du grand meeting de rassemblement des quatre leaders du RHDP. Ça va être un moment fort de la campagne. Car ça va être la première activité du lancement de la campagne. Les présidents Bédié, Ouattara, Mabri et Anaky seront présents. Il y aura à ce grand rendez-vous, beaucoup d’animations, de grands artistes de renom qui vont égayer les populations. Il y aura également des messages forts qui seront prononcés par le candidat du RHDP et par son parrain, le président du RHDP, le président Henri Konan Bédié. A cette occasion, nous allons faire la démonstration de ce que nous sommes la majorité en Côte d’Ivoire. Nous lançons un appel à tous les Ivoiriens, militants, sympathisants du RHDP qu’ils viennent montrer que c’est nous la vraie majorité en Côte d’Ivoire, c’est nous la vraie Côte d’Ivoire. Nous allons montrer à la face du monde la plus grande démonstration, la plus grande mobilisation jamais vue en Côte d’Ivoire. (…) Nous allons mettre un podium ultramoderne qui a été spécialement conçu pour l’événement. Chaque fois que nous avons un rendez-vous avec la Côte d’Ivoire, nous essayons de démontrer notre savoir-faire dans tous les domaines. Nous essayons de faire les choses qui soient à la grandeur de la Côte d’Ivoire, pour que les Ivoiriens aient un avant-goût de ce que nous voulons faire pour la Côte d’Ivoire (…). Que les uns soient vêtus en blanc, signe de paix, en orange, signe de la candidature, en vert, signe du parti fondateur de notre histoire commune. Il y aura des sites spécialement dédiés à la presse pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions.
Nous avons écrit aux autorités policières pour leur dire que nous avons à organiser cet événement qui va mobiliser beaucoup de personnes et leur demander de nous accompagner dans leur domaine de compétence qui est la sécurité. Le préfet de police lui-même va rencontrer nos experts pour harmoniser les points de vue pour que la sécurité ne fasse pas défaut à cet événement.
ADO devant les souscripteurs
“Je suis outré de voir ce qui vous est arrivé”
«Chers frères et sœurs, avant toute chose, je commencerai par vous dire «yako !». Je suis extrêmement peiné d’entendre tout ce que vous m’avez dit ce matin. Hamed Bakayoko m’avait informé des rencontres que vous avez eues par le passé. Je voudrais avant toute chose vous exprimer ma sympathie. Je voudrais vous dire de tenir bon. Vous savez, on dit que la souffrance est difficile et plus cela dure plus nous devons mettre notre foi en Dieu. Et nous dire qu’il y a une solution qui va nous permettre d’en sortir. Je peux vous dire que par la grâce de Dieu et par votre détermination, je pense que dans deux semaines, nous allons sortir des souffrances. Nous allons sortir des souffrances, parce que ce n’est pas en vain qu’on m’appelle ADO Solutions. C’est parce que j’ai des solutions à vous proposer. Je peux vous rassurer qu’avec moi, nous allons résoudre ces problèmes. Nous trouverons une solution aux problèmes que vous venez d’exposer.
Monsieur le président du Directoire du RHDP,
Messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais commencer par vous dire que l’escroquerie financière est une affaire qui date de bien longtemps. Je vois que nous avons découvert récemment des Bernard Madoff ivoiriens. Vous connaissez l’histoire de Madoff qui a escroqué des gens aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il se trouve en prison. Ils sont en train de vendre tous ses biens pour rembourser ceux qui ont été grugés. Mais malheureusement dans notre pays, comme vous l’avez dit, il n’y a pas de justice. Vous continuez de souffrir. Je voudrais aussi vous dire qu’il y a bien longtemps, je tiens à vous le dire parce qu’il y a l’homme politique que je suis mais il y a aussi le banquier que je suis, je comprends bien malheureusement ce phénomène qui a été utilisé pour vous gruger. Parce que quand j’étais jeune économiste en 1973, je me souviens, je m’occupais d’un pays qui était très pauvre en ce moment et qui s’appelait le Botswana et qui maintenant est l’un des pays les plus prospères en Afrique. Le Botswana est quasiment à l’intérieur de l’Afrique du Sud. J’étais jeune économiste chargé de ce pays. Un jour, le Directeur général du Fonds monétaire international m’a envoyé un courrier du ministre des Finances du Botswana dans lequel le ministre m’informait de ce qu’une société financière proposait au Botswana un prêt de 100 millions de dollars de l’époque. Aujourd’hui cela représente un milliard de dollars. La société proposait de lui faire un prêt de 100 millions de dollars, 100 millions qui ne devraient être remboursés qu’après 20 ans. J’ai étudié le courrier et j’ai fait une correspondance au ministre des Finances à qui j’ai demandé un rendez-vous et un autre au Président du Botswana. J’ai dit au Président et au ministre que c’était de l’escroquerie financière. Je les ai suppliés de ne pas rentrer dans cette affaire. Heureusement, ils m’ont écouté. Sinon le Botswana ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Le Botswana est un petit pays qui a à peu près 2 ou 3 millions d’habitants. Mais qui a plus de réserve de devises que tous les pays de la zone francs mis ensemble. Ils ont plus de 10 mille milliards de réserve de devises. C’est un pays qui a été bien géré. Je vous dis cela pour que vous compreniez que le problème de fond, c’est la gestion de la Côte d’Ivoire. Depuis 10 ans, la Côte d’Ivoire n’est plus gérée. La justice ne fonctionne pas. On laisse n’importe qui faire n’importe quoi. On ne sait jamais qui est responsable. Quel est ce pays où il n’y a pas de responsable ? Je vous dis que cette élection est un moment indispensable pour changer la Côte d’Ivoire, changer celui qui est à la tête de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara vous propose de voter pour lui. Je ne veux pas user de vos souffrances pour vous parler en ces termes. Mais je suis outré de voir ce qui vous est arrivé. Je condamne et les morts et les blessés. Alors que vous avez voulu faire des manifestations pacifiques. La Côte d’Ivoire doit être une démocratie. La Côte d’Ivoire doit être un Etat de droit. Nous ne pouvons pas aller tous les jours à la télévision faire de l’histoire et raconter des histoires sans tenir compte de la réalité des Ivoiriens. Mesdames et messieurs, je comprends vos souffrances. Je voudrais cependant vous dire que dans quelques semaines, nous allons régler ce problème. Parce que vous allez changer de Président. Je me rends compte que beaucoup de personnes ont été grugées, des mères de famille, des jeunes, des jeunes cadres et même de jeunes chômeurs, des agents des Forces de l’ordre. Ce n’est pas possible. C’est toute la Côte d’Ivoire qui a été grugée. 2 millions de souscripteurs, cela représente 10 % de la population ivoirienne. Tout cela se passe sans que l’Etat ne prenne une décision fondamentale pour protéger ceux qui ont été grugés. On me dit que certains ont été mis à la MACA, mais très tôt, ils ont été relâchés et se trouvent actuellement à l’étranger. Ils vont rendre compte de ce qu’ils ont fait. Je vous fais cette promesse. Je voudrais que vous sachiez que moi, je n’aime pas l’injustice. Je ne tolère pas l’escroquerie. Les Ivoiriens en ont assez. Nous en avons assez d’être escroqués. Cela fait des années. On nous a tout promis. On n’a rien vu malheureusement. Non seulement, on n’a rien vu, mais on vient prendre le peu que vous avez. Cela n’est pas acceptable. Je voudrais vous dire que comme au Bénin et au Niger, nous ferons un audit de ce qui a été fait et nous prendrons la responsabilité de l’Etat de résoudre cette affaire. L’Etat de Côte d’Ivoire et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont une responsabilité dans ce qui est arrivé. N’oublions pas que j’ai été gouverneur de la BCEAO et je suis gouverneur honoraire de la BCEAO. On ne peut pas demander à des structures, à des institutions financières de s’installer, d’avoir un agrément et ne pas demander qu’elles rendent compte de leur gestion. Il y a donc une responsabilité de l’Etat. Cette responsabilité sera clarifiée. Et les souscripteurs seront remboursés. Vous serez remboursés.
Je voudrais profiter de l’occasion pour m’adresser aux frères FDS qui ont été également grugés. Ils ont non seulement été grugés mais leurs épouses également ont été grugées. Je voudrais m’adresser à vous. A mes frères et sœurs des FDS, je vous invite à ne pas céder à l’intoxication. 26 mille d’entre vous ont été grugés et l’Etat n’a rien pu faire pour vous. Souvenez-vous que moi, quand j’étais Premier ministre et que le Président Houphouët était un peu fatigué, j’ai trouvé des solutions aux problèmes des FDS. A cause de son âge, le Président Houphouët ne pouvait pas mener certaines activités. C’est moi qui ai présidé la sortie de plusieurs générations. De l’EFA à Bouaké, de l’école de Gendarmerie ici à Abidjan, de l’Ecole de police également. Je respecte les FDS. Avec moi, vous serez bien traités et ces problèmes spécifiques que vous avez comme celui de tous les Ivoiriens trouveront des solutions avec ADO. Je crois qu’il est temps d’arrêter de dire que la guerre a fait ceci, la guerre a fait cela. Il n’y a eu pas la guerre à Abidjan et pourtant vous avez été grugés ici. Qu’on nous dise ce qu’on veut faire pour les Ivoiriens, ce qu’on a fait pour eux depuis 10 ans. C’est ce qui nous intéresse. Moi, j’ai dit ce que je vais faire pour chaque Ivoirien. J’ai visité les 19 régions de la Côte d’Ivoire pendant la pré campagne. Je suis allé dans chaque département, dans chaque sous-préfecture, dans tous les gros villages. Partout, j’ai dit ce que j’allais faire pour les populations en matière d’écoles, de centres de santé, d’eau, d’électricité, de routes. A vous qui êtes en face de moi, je vous dis avec la plus grande solennité que je vais résoudre ce problème d’escroquerie qui vient de m’être exposé. Je considère que la responsabilité de l’Etat est engagée. Moi, je m’engage à trouver les voies et moyens pour rembourser ce qui vous a été volé. Parce que cela a été du vol.
Chers frères et sœurs, je ne voudrais pas vous prendre trop de temps, mais je voudrais vous exprimer ma compassion. La situation actuelle de notre pays demande un changement, il faut que l’Etat se mette au travail. Il faut que l’Etat protège les citoyens. L’Etat ne doit pas être là pour protéger quelques escrocs. Ce n’est pas cela le rôle de l’Etat. Les escrocs doivent se trouver en prison. L’Etat n’est pas là pour protéger les escrocs. L’Etat est là pour protéger les citoyens honnêtes que vous êtes. Vous avez cru en ces gens. Certains ont même été recommandés par des hommes de Dieu, qui eux-mêmes ne savaient pas qu’ils avaient affaire à des escrocs. Je prends donc l’engagement de trouver une solution et vous serez remboursés comme cela a été fait au Bénin et au Niger. Si cela a été fait au Bénin et au Niger, pourquoi ne peut-on pas le faire en Côte d’Ivoire ? Les coupables seront poursuivis comme cela a été fait ailleurs. Ils seront poursuivis et la justice fera son travail. Je voudrais à nouveau vous dire «yako», à chacun et à chacune de vous. Je suis peiné. J’estime fort heureusement que dans deux semaines, nous en aurons terminé avec cette situation. Ce sera l’un des premiers dossiers que je m’engage à prendre à bras-le-corps. Vous savez qu’un engagement d’Alassane Ouattara est quelque chose qui est déjà fait. Moi, je ne fais pas de promesses que je ne tiens pas. En vous disant solennellement devant les caméras et surtout devant vous : ce problème, je vais le régler et ce sera l’un des problèmes que je règlerai. Vous allez rentrer dans vos fonds, car cela est de la responsabilité de l’Etat.
Chers frères et sœurs merci d’être venus et de m’avoir exposé ce problème d’urgence, ce problème important. Je suis très honoré de la confiance que vous me faites. Je demande à chacun et à chacune de vous, de retourner dans sa famille et je vous dis que dans quelques semaines, la Côte d’Ivoire trouvera quelqu’un qui va résoudre les problèmes des Ivoiriens. Je vous remercie.
Recueillis par Thiery Latt
« Alassane est né d’une femme. Il écoute les femmes. Il est un enfant sage, poli. Il y a beaucoup de femmes dans cette salle. Dieu fera quelque chose pour cet enfant. J’ai souscrit parce que ne voyais les hommes de Dieu en face de moi. J’ai pris confiance par leur présence. Mon époux a été paralysé. Ces collègues de service se sont cotisés et sont venus lui remettre 300.000 FCFA pour ses soins. J’ai été approchée. Je me suis dit que si je place les 300.000 FCFA, en un mois, cela me fera 600.000FCFA, je pourrai ainsi faire face à mes problèmes. J’ai été grugée, puisque, non seulement je n’ai pas reçu les 600.000 auxquels je m’attendais mais je n’ai pas non plus reçu les 300.000 FCFA que j’ai placés. Voila comment j’ai perdu ce que vous savez. Mon époux qui ne savait rien de ce que je faisais a demandé à voir l’argent que ses collègues lui ont envoyé. Je suis restée bouche bée parce que je n’avais pas d’explication a donner. Il a fallu que j’aille voir Joël N’Guessan, qui est mon beau-frère pour qu’il me remette 200.000 FCFA afin que je puisse acheter les médicaments de mon époux. J’ai été grugé parce que j’ai fait confiance aux hommes de Dieu qui étaient en tête de ligne. Pour moi, les hommes de Dieu méritaient confiance. Voila comment j’ai été grugée… »
Mme Yao épouse Kouamé Aya :
« J’ai fait faillite »
« J’ai eu par l’intermédiaire de certains amis, la nouvelle de l’existence des maisons de placement. Je ne suis qu’une simple couturière. J’ai tout de même réussi à économiser un million de FCFA. On m’a dit qu’en plaçant 500.000 FCFA, j’aurai 1.650.000 FCA. En plaçant mon million, j’aurai 3 millions. Pour moi, cette somme me permettrait d’ouvrir une mercerie et de mener tranquillement mes activités. Je me suis rendue à la banque pour retirer mon million. La caissière, m’avait pourtant demandé de ne pas retirer tout mon argent. Je suis restée sourde et j’ai retiré tout le million. J’ai justifié ce retrait par le faible taux de l’intérêt que me rapportait le million. J’ai préféré faire un placement qui me ramènerait 3 millions en quelques mois, qui me rendraient riche et me permettrais de faire mes affaires. J’ai placé mon argent. On m’a dit de patienter. J’ai patienté 1 mois, 2 mois, 3 mois, 1 ans, 2 ans et toujours rien. J’ai patienté jusqu’à l’heure où je vous parle. Je ne suis jamais rentrée en possession de mon argent. Monsieur le président, si vous pouvez faire quelque chose pour nous, vous sauverez des familles entières. Moi j’ai fait faillite. C’est toute mon économie que j’ai placée. Je l’ai fait sans en informer mon époux. Depuis, je ne fais plus rien. Je passe tout mon temps à me promener. Si vous pouvez faire quelque chose pour moi, pour mes sœurs et mes frères dont certains se sont endettés pour placer leur argent, nous serons bienheureux »
Kambiré Sié Ezéchiel :
«J’ai été grugé »
«Bonjour monsieur le Président de la République. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. Je me nomme Kambiré Sié Ezéchiel. J’étais à Méagui dans une église des Assemblée de Dieu. Mon Pasteur m’a approché et m’a dit qu’une structure de la place était capable de fructifier notre argent. Il a conseillé à ceux qui avaient les moyens d’y souscrire. J’ai mis ma confiance en l’homme de Dieu. J’étais à Méagui pour six mois en tant que chauffeur. J’avais une économie évaluée à 860.000 FCFA. J’ai placé ces 860.000 FCFA dans les caisses de la filiale de l’agence en question, qui était à Méagui. Six mois après, je me suis rendu à Abidjan pour récupérer et mon argent et les intérêts que devraient rapporter cet argent. Les responsables de l’agence où je me suis rendu un vendredi m’ont demandé de patienter et passer la semaine prochaine. Le jour du rendez-vous, nous nous sommes rendus en masse, à peu près 100 personnes. La structure dénommée «INA MICI » avaient son siège social à Abobo, non loin du centre social de ce quartier. Nous y avons rencontré le Directeur général, qui nous a fait espérer. Malheureusement, quelques jours après, j’apprends que le siège est fermé. Il n’ y avait donc plus de solutions pour moi. Comme mes camarades, je me retourne vers vous pour vous demander de trouver une solution à notre situation. Entretemps, j’ai eu du mal à renouveler mon permis de conduire qui était périmé. Je me suis endetté pour le faire. J’étais dans mon sommeil quand j’ai vu un homme qui a des solutions pour résoudre mon problème. Cet homme, c’est vous monsieur le Président. Je sais monsieur le président que la situation est difficile, mais je vous en prie, trouvez une solution pour nous. »
TL
A propos du meeting de Samedi/ Hamed Bakayoko (DNC-Jeunesse) :
“Ce sera une mobilisation jamais vue en Côte d’Ivoire”
Peu avant le refus du stade Houphouët-Boigny au RHDP, le directeur national de campagne chargé de la jeunesse du candidat du RHDP, a lancé un appel à tous les Ivoiriens pour une mobilisation historique, sans précédent. Nous vous proposons l’intervention du ministre Hamed Bakayoko.
Je me tiens devant vous pour confirmer l’information qui a été donnée par les porte-paroles, de la tenue du grand meeting de rassemblement des quatre leaders du RHDP. Ça va être un moment fort de la campagne. Car ça va être la première activité du lancement de la campagne. Les présidents Bédié, Ouattara, Mabri et Anaky seront présents. Il y aura à ce grand rendez-vous, beaucoup d’animations, de grands artistes de renom qui vont égayer les populations. Il y aura également des messages forts qui seront prononcés par le candidat du RHDP et par son parrain, le président du RHDP, le président Henri Konan Bédié. A cette occasion, nous allons faire la démonstration de ce que nous sommes la majorité en Côte d’Ivoire. Nous lançons un appel à tous les Ivoiriens, militants, sympathisants du RHDP qu’ils viennent montrer que c’est nous la vraie majorité en Côte d’Ivoire, c’est nous la vraie Côte d’Ivoire. Nous allons montrer à la face du monde la plus grande démonstration, la plus grande mobilisation jamais vue en Côte d’Ivoire. (…) Nous allons mettre un podium ultramoderne qui a été spécialement conçu pour l’événement. Chaque fois que nous avons un rendez-vous avec la Côte d’Ivoire, nous essayons de démontrer notre savoir-faire dans tous les domaines. Nous essayons de faire les choses qui soient à la grandeur de la Côte d’Ivoire, pour que les Ivoiriens aient un avant-goût de ce que nous voulons faire pour la Côte d’Ivoire (…). Que les uns soient vêtus en blanc, signe de paix, en orange, signe de la candidature, en vert, signe du parti fondateur de notre histoire commune. Il y aura des sites spécialement dédiés à la presse pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions.
Nous avons écrit aux autorités policières pour leur dire que nous avons à organiser cet événement qui va mobiliser beaucoup de personnes et leur demander de nous accompagner dans leur domaine de compétence qui est la sécurité. Le préfet de police lui-même va rencontrer nos experts pour harmoniser les points de vue pour que la sécurité ne fasse pas défaut à cet événement.
ADO devant les souscripteurs
“Je suis outré de voir ce qui vous est arrivé”
«Chers frères et sœurs, avant toute chose, je commencerai par vous dire «yako !». Je suis extrêmement peiné d’entendre tout ce que vous m’avez dit ce matin. Hamed Bakayoko m’avait informé des rencontres que vous avez eues par le passé. Je voudrais avant toute chose vous exprimer ma sympathie. Je voudrais vous dire de tenir bon. Vous savez, on dit que la souffrance est difficile et plus cela dure plus nous devons mettre notre foi en Dieu. Et nous dire qu’il y a une solution qui va nous permettre d’en sortir. Je peux vous dire que par la grâce de Dieu et par votre détermination, je pense que dans deux semaines, nous allons sortir des souffrances. Nous allons sortir des souffrances, parce que ce n’est pas en vain qu’on m’appelle ADO Solutions. C’est parce que j’ai des solutions à vous proposer. Je peux vous rassurer qu’avec moi, nous allons résoudre ces problèmes. Nous trouverons une solution aux problèmes que vous venez d’exposer.
Monsieur le président du Directoire du RHDP,
Messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais commencer par vous dire que l’escroquerie financière est une affaire qui date de bien longtemps. Je vois que nous avons découvert récemment des Bernard Madoff ivoiriens. Vous connaissez l’histoire de Madoff qui a escroqué des gens aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il se trouve en prison. Ils sont en train de vendre tous ses biens pour rembourser ceux qui ont été grugés. Mais malheureusement dans notre pays, comme vous l’avez dit, il n’y a pas de justice. Vous continuez de souffrir. Je voudrais aussi vous dire qu’il y a bien longtemps, je tiens à vous le dire parce qu’il y a l’homme politique que je suis mais il y a aussi le banquier que je suis, je comprends bien malheureusement ce phénomène qui a été utilisé pour vous gruger. Parce que quand j’étais jeune économiste en 1973, je me souviens, je m’occupais d’un pays qui était très pauvre en ce moment et qui s’appelait le Botswana et qui maintenant est l’un des pays les plus prospères en Afrique. Le Botswana est quasiment à l’intérieur de l’Afrique du Sud. J’étais jeune économiste chargé de ce pays. Un jour, le Directeur général du Fonds monétaire international m’a envoyé un courrier du ministre des Finances du Botswana dans lequel le ministre m’informait de ce qu’une société financière proposait au Botswana un prêt de 100 millions de dollars de l’époque. Aujourd’hui cela représente un milliard de dollars. La société proposait de lui faire un prêt de 100 millions de dollars, 100 millions qui ne devraient être remboursés qu’après 20 ans. J’ai étudié le courrier et j’ai fait une correspondance au ministre des Finances à qui j’ai demandé un rendez-vous et un autre au Président du Botswana. J’ai dit au Président et au ministre que c’était de l’escroquerie financière. Je les ai suppliés de ne pas rentrer dans cette affaire. Heureusement, ils m’ont écouté. Sinon le Botswana ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Le Botswana est un petit pays qui a à peu près 2 ou 3 millions d’habitants. Mais qui a plus de réserve de devises que tous les pays de la zone francs mis ensemble. Ils ont plus de 10 mille milliards de réserve de devises. C’est un pays qui a été bien géré. Je vous dis cela pour que vous compreniez que le problème de fond, c’est la gestion de la Côte d’Ivoire. Depuis 10 ans, la Côte d’Ivoire n’est plus gérée. La justice ne fonctionne pas. On laisse n’importe qui faire n’importe quoi. On ne sait jamais qui est responsable. Quel est ce pays où il n’y a pas de responsable ? Je vous dis que cette élection est un moment indispensable pour changer la Côte d’Ivoire, changer celui qui est à la tête de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara vous propose de voter pour lui. Je ne veux pas user de vos souffrances pour vous parler en ces termes. Mais je suis outré de voir ce qui vous est arrivé. Je condamne et les morts et les blessés. Alors que vous avez voulu faire des manifestations pacifiques. La Côte d’Ivoire doit être une démocratie. La Côte d’Ivoire doit être un Etat de droit. Nous ne pouvons pas aller tous les jours à la télévision faire de l’histoire et raconter des histoires sans tenir compte de la réalité des Ivoiriens. Mesdames et messieurs, je comprends vos souffrances. Je voudrais cependant vous dire que dans quelques semaines, nous allons régler ce problème. Parce que vous allez changer de Président. Je me rends compte que beaucoup de personnes ont été grugées, des mères de famille, des jeunes, des jeunes cadres et même de jeunes chômeurs, des agents des Forces de l’ordre. Ce n’est pas possible. C’est toute la Côte d’Ivoire qui a été grugée. 2 millions de souscripteurs, cela représente 10 % de la population ivoirienne. Tout cela se passe sans que l’Etat ne prenne une décision fondamentale pour protéger ceux qui ont été grugés. On me dit que certains ont été mis à la MACA, mais très tôt, ils ont été relâchés et se trouvent actuellement à l’étranger. Ils vont rendre compte de ce qu’ils ont fait. Je vous fais cette promesse. Je voudrais que vous sachiez que moi, je n’aime pas l’injustice. Je ne tolère pas l’escroquerie. Les Ivoiriens en ont assez. Nous en avons assez d’être escroqués. Cela fait des années. On nous a tout promis. On n’a rien vu malheureusement. Non seulement, on n’a rien vu, mais on vient prendre le peu que vous avez. Cela n’est pas acceptable. Je voudrais vous dire que comme au Bénin et au Niger, nous ferons un audit de ce qui a été fait et nous prendrons la responsabilité de l’Etat de résoudre cette affaire. L’Etat de Côte d’Ivoire et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont une responsabilité dans ce qui est arrivé. N’oublions pas que j’ai été gouverneur de la BCEAO et je suis gouverneur honoraire de la BCEAO. On ne peut pas demander à des structures, à des institutions financières de s’installer, d’avoir un agrément et ne pas demander qu’elles rendent compte de leur gestion. Il y a donc une responsabilité de l’Etat. Cette responsabilité sera clarifiée. Et les souscripteurs seront remboursés. Vous serez remboursés.
Je voudrais profiter de l’occasion pour m’adresser aux frères FDS qui ont été également grugés. Ils ont non seulement été grugés mais leurs épouses également ont été grugées. Je voudrais m’adresser à vous. A mes frères et sœurs des FDS, je vous invite à ne pas céder à l’intoxication. 26 mille d’entre vous ont été grugés et l’Etat n’a rien pu faire pour vous. Souvenez-vous que moi, quand j’étais Premier ministre et que le Président Houphouët était un peu fatigué, j’ai trouvé des solutions aux problèmes des FDS. A cause de son âge, le Président Houphouët ne pouvait pas mener certaines activités. C’est moi qui ai présidé la sortie de plusieurs générations. De l’EFA à Bouaké, de l’école de Gendarmerie ici à Abidjan, de l’Ecole de police également. Je respecte les FDS. Avec moi, vous serez bien traités et ces problèmes spécifiques que vous avez comme celui de tous les Ivoiriens trouveront des solutions avec ADO. Je crois qu’il est temps d’arrêter de dire que la guerre a fait ceci, la guerre a fait cela. Il n’y a eu pas la guerre à Abidjan et pourtant vous avez été grugés ici. Qu’on nous dise ce qu’on veut faire pour les Ivoiriens, ce qu’on a fait pour eux depuis 10 ans. C’est ce qui nous intéresse. Moi, j’ai dit ce que je vais faire pour chaque Ivoirien. J’ai visité les 19 régions de la Côte d’Ivoire pendant la pré campagne. Je suis allé dans chaque département, dans chaque sous-préfecture, dans tous les gros villages. Partout, j’ai dit ce que j’allais faire pour les populations en matière d’écoles, de centres de santé, d’eau, d’électricité, de routes. A vous qui êtes en face de moi, je vous dis avec la plus grande solennité que je vais résoudre ce problème d’escroquerie qui vient de m’être exposé. Je considère que la responsabilité de l’Etat est engagée. Moi, je m’engage à trouver les voies et moyens pour rembourser ce qui vous a été volé. Parce que cela a été du vol.
Chers frères et sœurs, je ne voudrais pas vous prendre trop de temps, mais je voudrais vous exprimer ma compassion. La situation actuelle de notre pays demande un changement, il faut que l’Etat se mette au travail. Il faut que l’Etat protège les citoyens. L’Etat ne doit pas être là pour protéger quelques escrocs. Ce n’est pas cela le rôle de l’Etat. Les escrocs doivent se trouver en prison. L’Etat n’est pas là pour protéger les escrocs. L’Etat est là pour protéger les citoyens honnêtes que vous êtes. Vous avez cru en ces gens. Certains ont même été recommandés par des hommes de Dieu, qui eux-mêmes ne savaient pas qu’ils avaient affaire à des escrocs. Je prends donc l’engagement de trouver une solution et vous serez remboursés comme cela a été fait au Bénin et au Niger. Si cela a été fait au Bénin et au Niger, pourquoi ne peut-on pas le faire en Côte d’Ivoire ? Les coupables seront poursuivis comme cela a été fait ailleurs. Ils seront poursuivis et la justice fera son travail. Je voudrais à nouveau vous dire «yako», à chacun et à chacune de vous. Je suis peiné. J’estime fort heureusement que dans deux semaines, nous en aurons terminé avec cette situation. Ce sera l’un des premiers dossiers que je m’engage à prendre à bras-le-corps. Vous savez qu’un engagement d’Alassane Ouattara est quelque chose qui est déjà fait. Moi, je ne fais pas de promesses que je ne tiens pas. En vous disant solennellement devant les caméras et surtout devant vous : ce problème, je vais le régler et ce sera l’un des problèmes que je règlerai. Vous allez rentrer dans vos fonds, car cela est de la responsabilité de l’Etat.
Chers frères et sœurs merci d’être venus et de m’avoir exposé ce problème d’urgence, ce problème important. Je suis très honoré de la confiance que vous me faites. Je demande à chacun et à chacune de vous, de retourner dans sa famille et je vous dis que dans quelques semaines, la Côte d’Ivoire trouvera quelqu’un qui va résoudre les problèmes des Ivoiriens. Je vous remercie.
Recueillis par Thiery Latt