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Politique Publié le vendredi 19 novembre 2010 | Le Patriote

Me Ahoussou Jeannot (DNC du RHDP) - “Que Gbagbo accepte sa défaite au soir du 28 novembre”

A 24 h du giga meeting de lancement de la campagne du candidat du RHDP, nous avons rencontré le Directeur national de campagne, le ministre Jeannot Ahoussou Kouadio.
Le Patriote: Monsieur le ministre, le RDHP a prévu lancer la campagne de son candidat, ce samedi au stade Houphouët-Boigny. Mais il semble que ce site vous ait été refusé. Pourquoi?
Ahoussou Jeannot: Effectivement, je viens juste d’apprendre, il y a à peine cinq minutes, que le stade nous est refusé pour le meeting de lancement de la campagne du candidat du RHDP, le Dr Alassane Ouattara. Je cherche à savoir quelles sont les raisons. Il y a un courrier qui nous a été adressé par le directeur général de l’ONS (Office national du sport). Je n’ai pas encore eu connaissance de ce courrier. Mais on m’a donné lecture du contenu. Il fait état de ce que, suite aux meetings effectués en octobre 2010 par le PDCI et LMP, le stade Houphouët-Boigny aurait connu des dégradations. Et que des travaux seraient en cours. Voici les motifs du refus. Et le Directeur général de l’ONS nous propose le Parc des sports pour réaliser ce meeting. Mais vous savez, le RHDP, c’est plus des _ de la population ivoirienne. Le RHDP, c’est pratiquement sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire. Le RHDP, c’est Félix-Houphouët avec tout ce qu’il y a de grand et de beau. Nous proposer donc le Parc des sports ne peut pas nous permettre de lancer la campagne de notre candidat. Mais d’ici demain (aujourd’hui, ndlr), nous aviserons utilement. Je pense que la sagesse va nous visiter tous. Et que le Directeur général de l’ONS va être certainement désavoué par son ministre. Car, dans ce climat où nous sommes sur le schéma de la paix, nous pensons que nous pourrons obtenir le stade Houphouët-Boigny pour y tenir le meeting du candidat Alassane Ouattara.

LP : Ne pensez-vous pas qu’il s’agit là de tracasseries pour tenter de casser l’élan de votre rassemblement ?
AJ : Le RHDP a vu pire que cela. C’est une situation qui ne nous fait pas peur. Nous avons surmonté des obstacles plus graves que celui-là. N’oublions pas que personne n’avait cru au RHDP. Mais c’était une question de volonté ferme. Regardez le Président Bédié. C’aurait été quelqu’un d’autre, les choses se seraient passées différemment. Revenu d’exil, il participe aux élections au cours desquelles, on lui vole sa victoire. Mais il est là. Il constitue le ciment fort du RHDP. Vous savez qu’au RHDP, nous avons de grands hommes. Cette situation n’est donc rien du tout. Nous allons la surmonter pour aller de l’avant, pour sortir les Ivoiriens de l’impasse dans laquelle ils se trouvent.

LP : Si d’aventure, votre requête pour la tenue effective de votre meeting au stade Houphouët-Boigny ne prospérait pas, quels seront les enjeux de cette cérémonie ?
AJ : D’abord, vous avez vu lundi dernier, que nous étions à Yamoussoukro pour célébrer la paix. Les enjeux de la cérémonie de lancement de la campagne du candidat Alassane Ouattara, c’est qu’elle annonce le retour de la paix, la paix des cœurs, la paix entre les Ivoiriens et tous leurs frères qui vivent sur cette terre de paix qu’est la Côte d’Ivoire, la paix entre la Côte d’Ivoire et le monde entier. Voici l’enjeu majeur de cette cérémonie. La campagne d’Alassane Ouattara est placée sous le sceau de la paix. La paix, seconde religion du Président Félix Houphouët-Boigny. La paix, seconde religion des militants du RHDP. Voici le sens de la cérémonie de lancement de la campagne d’Alassane Ouattara. La victoire dans la paix. La victoire en chantant. La victoire en jouant. La victoire dans la joie de tous les Ivoiriens. On doit pouvoir, très rapidement, mettre fin à l’angoisse quotidienne, à toute cette hantise de la peur du lendemain qui hante les Ivoiriens. On doit pouvoir mettre fin à cette crainte que vivent les Ivoiriens. On doit pouvoir leur ouvrir cet avenir radieux qui les attend, que Félix Houphouët-Boigny a construit pour eux. Il faut ouvrir cet avenir radieux qui a été mis en parenthèse par la Refondation, qui sera bientôt un triste souvenir pour les Ivoiriens.

LP : Les Président Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Mabri Toikeusse et Anaky Kobenan réunis en un même lieu. Cela nécessite beaucoup de précautions au plan sécuritaire. Alors, avez-vous pris des dispositions à ce niveau?
A.J : Vous savez, la sécurité pour le chrétien que je suis, est d’abord une affaire de Dieu. Il n’y a pas de sécurité absolue. Je crois qu’il y a un comité d’organisation qui est là. Ce comité va prendre les dispositions nécessaires pour que tout se passe bien. Ce n’est pas la première fois que ces quatre leaders se retrouvent sur un même plateau. Le lundi dernier, ils se sont tous retrouvés à Yamoussoukro. Après la rencontre familiale avec les chefs traditionnels du grand centre. Ils se sont retrouvés à un meeting de campagne sur la place Jean-Paul II en toute sécurité. Après leur meeting, chacun est rentré tranquillement chez lui. Je crois que la situation actuelle de la Côte d’Ivoire appelle à ce que tout un chacun puisse faire la politique sans être inquiété. L’implantation de la démocratie en Côte d’Ivoire nous interpelle tous. Tout un chacun, leaders d’opinion, politiciens et simples citoyens, chacun d’entre nous devrait pouvoir aller se rassembler, critiquer et proposer un programme sans être inquiété. Je crois que tout cela sera à l’honneur du dirigeant actuel, Laurent Gbagbo. Il faut que nous puissions aller résolument vers une élection libre, transparente, apaisée. Ce meeting n’est qu’un processus qui a commencé dès le premier tour. Ce sera donc à l’honneur du Président Gbagbo, chef de l’Etat, de voir qu’ici dans son pays, on peut critiquer, on peut ne pas être d’accord, mais l’essentiel est d’être Ivoirien. L’essentiel, c’est d’aimer et servir la Côte d’Ivoire dans l’amour. L’essentiel, c’est que les Ivoiriens puissent vivre sur ce territoire, se retrouver pour célébrer la fraternité et la paix.

LP : Monsieur le ministre, sans faire de meeting avant le jour «J », peut-on avoir une idée des grands axes autour desquels ce meeting va dérouler ?
AJ : Ce sera l’occasion pour nous de présenter notre champion, un compagnon de la victoire, le candidat Alassane Ouattara. Nous le connaissons tous. Il n’est pas à présenter, en tout cas au point de vue technique, au point de vue de la valeur humaine. Je crois que les Ivoiriens doivent se réjouir d’avoir un de leur fils qui, après avoir été gouverneur de la BCEAO, après avoir été directeur général adjoint du FMI, après avoir pris en gestion sur le plan international, sur le plan macroéconomique, plusieurs pays, se retrouve bientôt à la tête de la Côte d’Ivoire pour la diriger. Les programmes qu’il a appliqués dans les pays d’Asie du Sud-est, qui ont permis à ces pays d’être aujourd’hui parmi les pays émergents, il n’y a pas de raison qu’il n’en fasse pas autant pour la Côte d’Ivoire pour qu’en l’espace d’une décennie, nous soyons au rendez-vous de ces grands pays où il fait bon vivre, de ces grands pays qu’on cite en exemple. De ces pays, où on n’a pas besoin de prendre un avion pour aller se faire soigner ailleurs. Il faut faire en sorte que la Côte d’Ivoire devienne un pays où on peut soigner toutes les maladies, où on peut aller à l’école, fréquenter de grandes universités pour être bien formé. Je crois que nous les Ivoiriens avons la chance d’avoir un des nôtres qui va apporter son expérience, son expertise. Je crois qu’à ce meeting, c’est cet Ivoirien-là, c’est ce frère qui va parler, qui va s’adresser aux Ivoiriens. Nous qui sommes au RHDP, qui possédons un vivier de ressources humaines, un vivier d’intelligence, un vivier de savoir-faire, tout cela ensemble, il n’y a pas de raison que les Ivoiriens n’aient pas l’espoir qu’avec Alassane Ouattara, le pays va s’en sortir. Avec Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire va prendre rendez-vous avec le beau, le grand, avec les pays en voie de développement. Nous allons quitter le stade des pays très pauvres et faire un pas pour aller vers les pays très riches.

LP : Monsieur le ministre, selon vos adversaires, le report de voix ne serait pas systématique. Etes-vous, à votre niveau, certain de dépasser les 50 % de voix pour accéder au pouvoir d’Etat ?
AJ : On ne peut pas empêcher quelqu’un qui va à une bataille de se faire des illusions. Au premier tour, il parlait d’un coup KO. Bientôt, ce sera rien. Si nous devons nous situer au stade des arguments, dans le profil des deux candidats, dans le background des deux candidats, nous disons qu’il y a maïs en face. Il n’ y a rien, il y a « fohi » ! Parce que j’ai cité tantôt le background d’Alassane Ouattara, c’est un président, un économiste, un financier aguerri. Il a aussi eu la chance de travailler avec le Président Houphouët-Boigny. Nous nous réclamons tous de Félix Houphouët-Boigny. Gbagbo était là, Houphouët-Boigny n’est jamais allé chercher Gbagbo pour lui demander d’être son Premier ministre. C’est son fils Alassane Ouattara qu’il est allé chercher. Il l’a fait en connaissance de cause. Les arguments avancés par nos adversaires de la minorité perdue, ce sont des arguments tels que Alassane n’est pas Ivoirien, il est le père de la rébellion, il est le père du coup d’Etat et tout. Ce disque est dépassé. Dès lors où il y a eu les accords de Marcoussis, des accords de Ouagadougou, cela veut dire qu’on a tourné la page. Si nous devrions remuer dans ces plaies, Soro Guillaume ne se retrouverait pas Premier ministre. Celui qui, aux premières heures de la rébellion, s’est réclamé le père de la rébellion, et cela courageusement, est aujourd’hui Premier ministre. Les gens reviennent sur des faits qui ne sont pas des arguments pour sauver la Côte d’Ivoire. Qu’est-ce que le candidat d’en face a comme programme pour régler le problème de l’insalubrité à Abidjan ? Quand vous regardez le carrefour «Melkro», c’est la honte de la Côte d’Ivoire! Qu’est-ce que le candidat de LMP a comme programme pour permettre à l’école ivoirienne de retrouver ses lettres de noblesse? Qu’a-t-il comme argument, comme moyens d’action pour régler le problème de l’emploi ? Parce que l’enjeu de demain, c’est le problème de l’emploi. Comment absorber tous nos frères qui sortent de l’université et veulent travailler. Comment créer l’emploi ? Cela fait dix ans que le Président Gbagbo est là.
Comment est-ce que le candidat de «LMP» va faire pour régler les problèmes de santé publique en Côte d’Ivoire. On nous a parlé de l’AMU. Mais jusque-là, l’AMU est restée muette comme une carpe. Oui, chaque fois qu’on les écoute, ce sont des incantations : on va faire ça, on va faire ceci. Nous avons en face de nous un spécialiste de projets inachevés. Autoroute inachevée, mémorial Houphouët Boigny inachevé, Palais présidentiel inachevé. En dix ans, Gbagbo n’a achevé aucun projet. Le président Bédié en six ans, la réfection de l’aéroport Houphouët Boigny est de son œuvre et beaucoup bien d’autre.

L.P. Laurent Gbagbo face à son bilan évoque toujours l’argument de la guère, qu’en pensez-vous ?
A J. : La guerre fait partie de la gestion d’un pays. Le Président de la République prête serment de garantir l’intégrité du territoire national. Quand tu n’as pas pu garantir cela tu dois partir. On ne doit pas te redonner le pays. Sous les présidents Félix Houphouët, Henri Konan Bédié, Robert Guéi, le territoire ivoirien n’a jamais été fractionné. Le président de la République prête serment, comme je l’ai dit plus haut, pour garantir l’intégrité du territoire national. Aujourd’hui, on a porté atteinte à l’intégrité nationale. Cela fait partie du crime de haute trahison. Dans d’autres pays, certaines personnes allaient démissionner face à la gravité de ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. Cela, par honnêteté intellectuelle. Quand Bédié était là, le budget de la Côte d’Ivoire était de 1250 milliards pour un territoire de 322.000 Km2. Gbagbo est arrivé au pouvoir, le budget grimpe à 2.500 milliards pour un tiers du territoire que Gbagbo lui-même a appelé la Côte d’Ivoire utile. Il aurait pu rendre belle cette partie du territoire ; de sorte à faire regretter nos frères qui ont pris les armes. Pour que les gens comprennent que lorsqu’on prend les armes, on reste en retard. Comparaison pour comparaison, il n’y a pas eu de différences entre le Nord où il y a eu des combats et le Sud où il n’y a pas eu de combat. Le constat est net. Je dis que nos frères de la Refondation ont montré leur incapacité à gérer et gouverner ce pays. Ils ont pris ce qu’ils devaient prendre. Qu’ils acceptent le 28 novembre d’aller paître dans leur pâturage. S’ils perdent, qu’ils se retirent tranquillement. Nous sommes les enfants d’Houphouët-Boigny, nous n’allons leur rien faire. Car, en dehors de la politique, nous avons des amitiés, des fraternités. Moi j’ai des frères qui sont du FPI, des amis également. Je dis, au soir du 28 novembre, quand Ouattara va gagner, que Gbagbo reconnaisse sa défaite. Nous sommes les enfants d’Houphouët-Boigny, fondamentalement des hommes de paix. Le président du RHDP Henri Konan Bédié symbolise la paix dans toute sa dimension. On le traitait de rancunier, il l’a démontré aux yeux du monde que parmi tous les politiciens, il est un grand homme. D’ailleurs, il va falloir le proposer au prix Nobel de la paix. Il a quitté le pouvoir sans verser de sang. Souvenons-nous, s’il n’avait pas freiné les jeunes gens, le pays allait s’embraser. Sa base réclame le recomptage des voix, elle veut bouger, il dit non. Je suis un homme de parole. J’ai signé un accord avec Ouattara, mon frère, je le soutiens au second tour. Il est parti le confier à ses parents biologiques. Le président Alassane Ouattara a dit. ‘’Je vais travailler sous l’autorité du Président Bédié, à ce titre, le Président Henri Konan Bédié veillera sur les Intérêts de tous les Ivoiriens’’. Les intérêts moraux de la Côte d’Ivoire, il saura le porter. Nous, enfant d’Houphouët-Boigny saurons nous mobiliser autour de Bédié avec son jeune Alassane Ouattara qui sera à la tête du pays pour résoudre les problèmes d’existence des Ivoiriens. Pour aider à faire baiser le prix du riz, le prix du sucre, l’huile, etc. Nous avons les cadres compétents dans tous les domaines. Nous avons trois anciens Premiers ministres RHDP. Les anciens ministres, on ne les compte pas. Nous sommes des hommes d’expérience. Nous appartenons à une race de bâtisseurs de Nation; parce que nous sommes de la famille d’Houphouët-Boigny, bâtisseur de la nation. Nous lançons un appel à tous les Ivoiriens, quelques soient les familles politiques, qu’ils se comportent en hommes de paix. Qu’ils parlent avec des mots qui apaisent. Nous demandons à nos frères de LMP d’arrêter de diffuser ce film horrible. Qu’ils arrêtent de tricher en allant habiller des militants du FPI avec des tee-shirts PDCI en disant:«je suis PDCI, je vote Gbagbo». Cela est de la tricherie. Tout ce que tu obtiens par la tricherie, par la tromperie, ne te profite pas. En droit, la fraude corrompt tout. Election calamiteuse, victoire calamiteuse, gestion calamiteuse. Que le candidat de LMP accepte sa défaite au soir du 28 novembre. Leur sécurité physique sera assurée.
Bakary Nimaga et Yves-M. ABIET

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