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Politique Publié le vendredi 19 novembre 2010 | Partis Politiques

Me Séry Kossougro, Pdci, à propos du mot d’ordre de son parti : “Bédié ne peut pas nous mépriser…“

© Partis Politiques Par DR
Presse : Célébration du 2000ème numéro de l`Intelligent D`Abidjan.
Le Quotidien D`Abidjan a célébré sa 2000ème parution, le vendredi 18 juin 2010 à sonc siège. Photo : Me Séry Kossougro Christophe.
www.gbagbo.ci - Me Séry Christophe Kossougro ,maire de Daloa et ponte du Pdci Rda, le parti que dirige Henri Konan Bédié, le candidat du parti créé par Houphouet Boigny, qui n’a pas pu franchir le 1er tour de l’électioon présidentielle du 31 octobre dernier, hésite. Si on s’en tient à ses propos tenus dans les colonnes d’un confrère, il hésite pour l’instant, à suivre le mot d’ordre lancé par le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié à voter Alassane Ouattara. A l’entendre, « si en l’état le président du Pdci ne nous convoque pas officiellement pour nous dire le contenu de cet accord et qu’on doit se contenter seulement de ce qui a été dit, le militant du Pdci que je suis, houphouétiste, je ne peux que regarder les programmes des candidats en présence.»

Quel sera l’avenir du Pdci après ces élections ?

La réponse du baron du parti plus que cinquantenaire est sans équivoque : « Si nous partons tel que maintenant, c’est la mort du parti. Si c’est pour ériger le Rhdp en parti politique et si cela abouti, le Rdr, l’Udpci, le Mfa et le Pdci vont mourir.

Que s’est-il passé au Pdci après le 1er tour de la présidentielle ?

Après la proclamation des résultats par la Cei (Commission électorale indépendante) tout le monde, surtout le Pdci, a crié à la fraude. Et M. Henri Konan Bédié a demandé un nouveau comptage des voix. A la suite de cela, le secrétaire général (Alphonse Djédjé Mady, Ndlr) a convoqué les directeurs départementaux, les directeurs locaux de campagne et les secrétaires départementaux à une réunion à son domicile. L’ordre du jour était indiqué en deux points : les preuves de la fraude et le Pdci doit-il soutenir la campagne de Laurent Gbagbo ou d’Alassane Ouattara. Le premier ordre du jour épuisé…

Des délégués ont-ils produit les preuves de cette fraude ?

La réponse du maire est cinglante : « Non, il n’y en avait pratiquement pas ; donc nous avons passé ce point sous silence. » Concernant le soutien de la campagne d’Alassane Ouattara, tout le monde a dit qu’il est le candidat du Rhdp. Et que la campagne doit être menée par une direction collégiale, le directeur de campagne doit sortir des rangs du Pdci. Certains ont proposé qu’on mette l’effigie de Bédié et celle d’Alassane sur les tee-shirts. Quand ils ont fini,rappelle le maire de Daloa, j’ai pris la parole et j’ai dit qu’il ne faut pas se leurrer. Alassane Ouattara n’est pas candidat du Rhdp, il est le candidat du Rdr (Rassemblement des républicains). Il faut reconnaître à César ce qui lui appartient, pourquoi ne pas reconnaître le mérite du Rdr ? Alassane n’a pas gagné les élections pour le Rhdp, il a été présenté comme le candidat du Rdr. Si Alassane et Bédié étaient arrivés en tête, on aurait dit le candidat du Pdci et celui du Rdr… Nous avons avancé et il nous a été demandé de faire confiance au président Bédié. Puis, nous avons été invités à nous rendre à Yamoussoukro pour la signature d’un programme de gouvernement commun. Personne ne nous a montré le contenu de ce programme. A une réunion j’ai dit : si nous devons soutenir le Rdr parce qu’il a son candidat qui est sorti d’un ensemble qu’est le Rhdp, alors jouons cartes sur table. Du point de vue du gouvernement, quel sera le nombre de ministres pour le Pdci, pour le Rdr.

Quelles sont les institutions qui reviendront au Rdr et quelles sont celles qui reviendront au Pdci ? Quelles sont les grandes directions qui reviendront au Rdr, et celles qui reviendront au Pdci…

Il faut arrêter tout cela dès maintenant pour éviter les palabres futures. Quand j’ai dit cela, c’est un tonnerre d’applaudissements qui a apprécié mon intervention. Et finalement, elle a servi de fondement au PV (procès verbal) qui a été envoyé au président Bédié. J’ai dit dès que les réponses viennent, nous sommes libres d’aller en campagne parce que chacun sait pourquoi il y va. Le secrétaire général a demandé qu’on se retrouve un autre jour, parce que le président Bédié aura eu le temps de répondre à nos questions. Nous n’avons pas eu les réponses ; et c’est dans les rues alors que je me rendais à Daloa, qu’on me dit que le président Bédié a fait une déclaration et appelé à voter Alassane Ouattara. Nos aspirations n’ont donc pas été prises en compte.

Comment réagissez-vous à cette déclaration ?

Je n’y croyais pas. Arrivé à Daloa, j’informe les militants des résultats officiels et de ce que nous nous sommes rencontrés pour apporter les preuves. Mais qu’aucun délégué n’a apporté les preuves de la fraude. Donc nous attendons le président Bédié pour clarifier la situation. Mais en ce qui me concerne, si nous ne sommes pas officiellement saisis du contenu, qu’on doit se limiter à la prestation des candidats, le programme de Gbagbo remporte ma conviction. Le président Bédié qui respecte les militants ne peut pas nous mépriser en ne convoquant pas de bureau politique, en ne répondant pas aux préoccupations des délégués départementaux. Qui, depuis dix ans, ont dépensé des millions pour repositionner le parti, financer la campagne présidentielle. Même les tee-shirts, nous les avons payés pour les donner à nos militants. Donc, avant de nous engager dans une autre bataille qui n’est pas celle du Pdci, il faut que nos avis comptent.



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