Alassane Ouattara, candidat du Rhdp, met en garde Laurent Gbagbo : “Arrête tes mensonges, si tu continues, tu m`entendras”

Je suis Alassane Ouattara, je suis Allah N'Guessan...Pour la deuxième fois, on nous a refusé le stade Félix Houphouët-Boigny. Mais vous avez prouvé, et le maire Albert François Amichia l'a dit, que le Parc des sports peut accueillir des dizaines de milliers de personnes. Je me demande combien vous êtes aujourd'hui? Cent mille ? Deux cent mille ? Je n'en sais rien. Vous démontrez par cette mobilisation exceptionnelle que le Rhdp est largement majoritaire dans notre pays. Je voudrais tout d'abord saluer très respectueusement notre aîné, le président Henri Konan Bédié et sa charmante épouse. Je salue fraternellement mon aîné Guillaume Houphouët qui a bien voulu être présent à cette manifestation. Je salue mes jeunes frères Mabri Toikeusse, Anaky Kobena et Gnamien Konan. Je salue mon aîné le président Francis Wodié qui m'a fait l'honneur de soutenir ma candidature. Oui, nous devons sauver ensemble la Côte d'Ivoire. C'est de cela qu'il s'agit aujourd'hui. Pour le faire, nous devons être unis pour sortir notre pays de l'incompétence, de la mauvaise gestion, la gabegie et la corruption. Nous devons ensemble, sortir notre pays du chômage et de la misère. Nous devons travailler main dans la main pour reconstruire la belle Côte d'Ivoire de Félix Houphouët-Boigny. Je vous le promets, ensemble nous allons changer la Côte d'Ivoire. Mon aîné et mes jeunes frères m'ont fait l'honneur de me choisir comme candidat du Rhdp. Ceci est une lourde charge. Le changement est possible et il est indispensable pour notre pays. Et face au désir de changement manifesté par la grande majorité des Ivoiriens, certains paniquent et tombent dans l'intoxication et le mensonge. Ils le font parce qu'ils n'ont aucun bilan, aucun projet de société, aucun programme pour les Ivoiriens. Quand M. Gbagbo se rend à Yamoussoukro, c'est le Gruman acheté par le président Félix Houphouët Boigny qu'il utilise. Quand il dort à Yamoussoukro, c'est dans le palais construit par le premier président. Quand il va par la route, c'est sur les voies bitumées par les présidents Félix Houphouët Boigny et Henri Konan Bédié. Il en est de même pour les voitures qu'il utilise. Voici quelqu'un qui n'a rien fait en 10 ans pour les Ivoiriens et la Côte d'Ivoire. Il pense que nous ne le savons pas mais les Ivoiriens ne sont pas naïfs. Ils savent que tout ce qui existe aujourd'hui, ce sont les œuvres des Pprésidents Houphouët et Bédié. Il s'agit de comparer le bilan des Houphouëtistes et la pagaille, le désordre, la décadence de la Côte d'Ivoire créée par les refondateurs. A cause de cela, ils veulent tirer le débat vers le bas et ne font que raconter des mensonges. Je voudrais profiter de l'ouverture officielle de la campagne pour mettre en garde Laurent Gbagbo. Je mets en garde Laurent Gbagbo et le Fpi : qu'ils arrêtent de mentir et d'insulter les Ivoiriens.
Quand on n'a aucun bilan, aucun programme, on la ferme !
Qu'ils arrêtent de raconter des mensonges sur Alassane Ouattara et le Rhdp, de diviser les Ivoiriens. Qu'ils arrêtent de mentir sur nous et de trainer nos noms dans la boue. Trop c'est trop ! Trop c'est trop ! Depuis que j'ai commencé ma précampagne et ma campagne, je n'ai insulté personne, parce que je respecte tous les Ivoiriens, y compris Laurent Gbagbo. Partout où je suis passé, j'ai prôné la paix, la réconciliation et le pardon. J'ai présenté mes solutions à mes compatriotes pour sortir de la crise. Face à cette campagne pacifique, le Fpi et son candidat racontent des mensonges aux Ivoiriens. Je voudrais leur dire ceci : quand on n'a aucun bilan, aucun programme, on la ferme ! On la ferme ! On ne va pas mentir et créer des contre-vérités sur ses adversaires. Les Ivoiriens veulent entendre la comparaison des bilans, projets et programmes. Alors quand on est incapable de gérer le pays, on quitte le pouvoir. Dans les grandes démocraties, quand on a échoué, on quitte le pouvoir. Quand on n'a pu amener la paix à son pays, on quitte le pouvoir. On ne s'accroche pas au pouvoir, à signer des accords qu'on ne respecte pas. Combien d'accords avons-nous signés qu'il n'a pas respectés ? Alors Laurent Gbagbo, calme-toi ! Calme-toi ! Calme-toi ! Pendant dix ans, tu n'as rien fait pour les Ivoiriens. Tout ce que tu as su faire, ça a été de diviser les Ivoiriens, d'emmener la guerre en Côte d'Ivoire, de piller les ressources avec un groupe d'amis, un clan et une tribu. Il faut arrêter ! Laurent Gbagbo arrête, car je suis un responsable. Et je ne veux pas traîner cette campagne dans la boue. Les Ivoiriens méritent mieux que cela. Mais si tu continues, tu m'entendras ! Je voudrais dire à M. Laurent Gbagbo que si nous ne répondons pas maintenant, c'est parce que nous voulons la paix pour notre pays. Nous voulons renouer avec les valeurs des Présidents Félix Houphouët Boigny et Henri Konan Bédié. Si nous ne cédons pas à la provocation, ce n'est pas parce que nous nous sentons coupable.
" Laurent Gbagbo, arrête tes mensonges "
Ce n'est pas parce que nous avons peur. C'est tout simplement parce que nous sommes des Houphouëtistes, des personnes éprises de paix. Nous préférons ne pas tomber dans la poubelle. Parce qu'être Houphouëtiste, c'est d'abord penser à l'intérêt de la Côte d'Ivoire, travailler au rassemblement des Ivoiriens, avoir le sens de l'honneur. C'est parce que nous sommes des hommes d'honneur que nous ne leur répondons pas. Alors, qu'ils arrêtent leurs mensonges. Oui, Laurent Gbagbo, arrête tes mensonges. Arrête tes manipulations. Ça t'a réussi pendant dix ans mais dans une semaine, tu seras out ! Tu seras out ! Car le peuple ivoirien ne veut plus de toi. Je veux dire à Laurent Gbagbo : On se connait ici en Côte d'Ivoire. On se connait ! Alors, attention ! Attention ! On se connait ! Tous les Ivoiriens savent que c'est Laurent Gbagbo et le Fpi qui ont introduit la violence verbale en politique en insultant et en humiliant le Président Félix Houphouët Boigny. C'est Gbagbo et le Fpi qui ont introduit la violence à l'école, à l'université notamment. Tous les Ivoiriens savent que c'est Laurent Gbagbo et le Fpi qui ont emmené la violence en Côte d'Ivoire en 1992 en attaquant le Palais de justice avec des machettes et des gourdins et en incendiant des véhicules. Et c'est pour cela qu'ils se sont retrouvés en prison. Donc, ne nous trompons pas : c'est toi qui as apporté la violence en politique, toi Laurent Gbagbo. C'est toi qui as apporté la violence à l'université, c'est toi qui as emmené la violence en Côte d'Ivoire. Tout le monde sait que Laurent Gbagbo n'a pas été élu en 2000. Tout le monde le sait. Tu as fait un coup d'Etat contre le général Gueï. Donc, c'est par un coup d'Etat que tu es au pouvoir. Alors il ne faudrait pas nous raconter des histoires ! Nous savons comment cela s'est passé. Et il y a des militaires qui ont été manipulés par toi, qui sont à la retraite et travaillent dans ma direction de campagne. Ils sont prêts à dévoiler tout ce que tu as fait pour manipuler les gens. Oui, que Laurent Gbagbo arrête. C'est le Fpi qui a assassiné le général Gueï. C'est le Fpi qui a assassiné le général Gueï ! Car Affi N'Guessan l'a accusé d'avoir fait une tentative et à la suite de cela, il a été assassiné. Arrêtez vos mensonges. J'ajoute que Laurent Gbagbo a dit lui-même : " si Alassane Ouattara était l'auteur du coup d'Etat de 2002, je l'aurais arrêté ". S'il ne m'a pas arrêté, c'est que je n'ai rien à voir avec ce coup d'Etat. Alors, pourquoi m'accuse-t-il aujourd'hui. Il m'accuse aujourd'hui pour des motifs politiciens. C'est déshonorant pour la Côte d'Ivoire. Heureusement pour nous, il n'a plus que six jours. Mais cela dépend de vous. La Côte d'Ivoire est fatiguée des mensonges, des SMS haineux, des DVD qui montrent le sang, des affiches de violence. La Côte d'Ivoire ne veut plus de cela. Les Ivoiriens veulent sortir des difficultés quotidiennes ; ils veulent un programme pour reconstruire la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire doit passer à autre chose. Les Ivoiriens veulent aller de l'avant dans la paix. Nous ne pouvons plus accepter qu'on se moque des Ivoiriens. Pendant que des Ivoiriens meurent dans des hôpitaux qui sont devenus des mouroirs parce qu'ils ne peuvent pas payer une ordonnance de 5000 francs Cfa, certains vont soigner leurs dents au Maroc. Oui, c'est cela être populiste ou socialiste, parait-il. Pendant que les Ivoiriens ne peuvent pas manger trois fois par jour, une minorité présidentielle gaspille sans compter et s'offre de grosses voitures et des villas de luxe aux frais de l'Etat. C'est la gabegie, le vol, la corruption depuis qu'ils sont au pouvoir. Alors qu'il y a quelques années, certains et nous les connaissons, n'avaient même pas 10.000 francs Cfa dans leur compte, aujourd'hui, ils ont des milliards en banque en Suisse et ailleurs. Alors je répète : on se connait en Côte d'Ivoire et à Abidjan. Donc vous arrêtez, autrement vous allez m'entendre. Laurent Gbagbo, tu arrêtes. Chers jeunes, je sais que vous êtes désespérés. Vous avez obtenu des diplômes et pour la plupart, vous êtes des gérants de cabine ou des chauffeurs de wôrô-wôrô. Alors qu'ils ont pris l'argent de l'Etat pour acheter des sociétés à leurs copines ou pour créer des magasins pour des petites filles. Quelle honte ! Quelle honte ! L'argent de l'Etat est utilisé pour leur plaisir personnel. Alors qu'ils arrêtent leurs mensonges et pensent à la souffrance des Ivoiriens, à la misère de nos compatriotes. Ils souffrent de l'insalubrité, du manque de logements, des déchets toxiques qu'ils ont déversés ici par cupidité et qui empoisonnent les Ivoiriens au quotidien. Les Ivoiriens ont toute sorte de problèmes. Parlons des problèmes des Ivoiriens. Dis-moi comment nous allons résoudre leurs problèmes. C'est cela le débat : qui peut sauver la Côte d'Ivoire ? C'est la vraie question. Comme il le sait, il passe à autre chose. Je dis à Laurent Gbagbo : les Ivoiriens sont fatigués des messages de haine, de violence et de division. Je demande à Laurent Gbagbo de dire ce qu'il compte faire pour les Ivoiriens. Laurent a été aux affaires pendant dix ans et il n'a rien fait. Zéro ! Zéro ! Zéro ! Pas une université, rien ! Pas un kilomètre de route ! Alors qu'il arrête de nous narguer. Celui qui n'a pas pu faire quelque chose en dix ans ne peut rien faire en cinq ans. Il ne peut rien faire en cinq ans. C'est pour cela que je vous dis : donnez cinq ans à Alassane Ouattara pour transformer la Côte d'Ivoire. Donnez-moi cinq ans et vous verrez la différence. Cinq ans pour donner des emplois aux jeunes, pour améliorer les conditions de vie des Ivoiriens. C'est de cela qu'il s'agit. Alors Laurent Gbagbo, il faut partir tranquillement le 28 novembre. Il faut arrêter les contre-vérités. Je vous demande de ne pas réagir aux provocations. Allons-y à ces élections dans la paix. Nous voulons des élections apaisées. Nous sommes sûr de gagner ces élections par la grâce de Dieu. Et je demande à Laurent Gbagbo, le 28 novembre au soir, quand nous aurons les résultats vers 22h-23h, de prendre son téléphone pour dire à Alassane Ouattara : " félicitations, tu as gagné les élections". Nous avons des projets pour les jeunes. Nous allons construire des routes, des hôpitaux, des écoles, cinq CHU et cinq universités en cinq ans. Nous allons faire en sorte que la Côte d'Ivoire reprenne le chemin de la prospérité et du bonheur. Nous savons comment trouver cet argent parce que nous sommes des banquiers, des financiers. Nous avons l'avantage d'avoir notre aîné, Henri Konan Bédié, qui a été ministre des Finances, Président de l'Assemblée nationale et Président de la République qui nous apportera son expérience pour conduire le bateau Côte d'Ivoire à bon port. Grâce à son expérience et à la cohésion des Ivoiriens, nous allons mettre fin aux souffrances des Ivoiriens, au chômage, à l'insécurité et à la faim. Nous avons géré la Côte d'Ivoire et nous l'avons bien gérée. Nous avons l'expérience de la gestion. Nous voulons que la Côte d'Ivoire soit à nouveau une terre de paix et de prospérité. Nous voulons une Côte d'Ivoire plus juste et plus solidaire, où on s'intéresse au sort des défavorisés et des plus faibles. Nous voulons une Côte d'Ivoire respectée de tous à l'intérieur comme à l'extérieur. Chers frères et sœurs, mobilisons-nous pour qu'ensemble, nous gagnions ces élections. Et toutes les autres élections car le Rhdp doit rafler les législatives, les municipales dans les six mois qui viennent. Mobilisons-nous pour barrer la route à l'imposture, aux irrégularités et aux manipulations. Je le disais au Conseil politique du Rhdp, qu'ils ont triché pour éliminer mon aîné Henri Konan Bédié. Je le disais : 1er gaou n'est pas gaou. Alors, nous les attendons cette fois-ci. Ils vont voir ! Nous allons les battre. Ils seront battus de manière lamentable. Ils seront battus parce qu'ils ne pourront plus tricher. Chers frères et sœurs, ensemble, nous allons gouverner la Côte d'Ivoire. Nous sommes des hommes de parole. Nous avons signé une plate-forme et cette plate-forme contient les éléments de notre collaboration. Ce matin, j'ai annoncé au Conseil politique que le Président Henri Konan Bédié m'a donné son accord pour que je nomme comme Premier ministre un cadre du Pdci dès que je serai élu. C'est cela le partage du pouvoir dans la responsabilité. Vous pouvez me faire confiance. Le gouvernement sera un gouvernement fort qui sera au travail et qui fera que la Côte d'Ivoire traverse cette période douloureuse. Nous allons bâtir une Côte d'Ivoire nouvelle, sans haine, sans violence. Je le répète pour la télévision en espérant qu'on va nous passer ce discours. Je le dis à ceux qui ne le savent pas : Je suis Alassane Ouattara. Je vous demande de voter pour moi le 28 novembre parce que j'ai des solutions pour les problèmes de la Côte d'Ivoire. Je vous demande de voter pour moi parce que j'ai les capacités de sortir la Côte d'Ivoire de la crise. Je vous demande de voter pour moi parce qu'avec Alassane Ouattara, la Côte d'Ivoire sera un pays respecté. Je vous demande de voter pour moi parce qu'Alassane Ouattara est un homme de paix et est pour la réconciliation et pour le pardon. Alassane Ouattara a des solutions pour changer la Côte d'Ivoire. Vive notre belle Côte d'Ivoire, que Dieu bénisse chacun de nous et chaque résident du pays!"
Propos recueillis par Paul Koffi