www.gbagbo.ci - L’histoire a la rancune tenace. Et le peuple a la mémoire des outrages. Malgré son pouvoir érosif, le temps si puissant ne saurait formater la mémoire collective d’un peuple quel qu’il soit.
Face aux errements de certains de nos leaders politiques et au triomphe de l’absurde, nous avons le devoir de nous souvenir. De nous souvenir de ce que le peuple ivoire étincelant de dignité et de patriotisme a donné naissance à ce que l’on a appelé « l’exception ivoirienne ». Nous fûmes un pays stable ; malgré nos divergences, nos querelles - des querelles de cour en somme - n’allaient pas jusqu’à la déflagration. Nous ne connaissions ni coup d’état, ni guerre, ni com’zone. Hospitaliers jusqu’au péril de notre propre vie, nous avions ouvert nos portes à tous les quêteurs de paix et de pitance, accueillant mêmes les filous et autres déshonnêtes.
Résultats : une vaste ingratitude, un dénigrement à l’échelle mondiale, un coup d’état honteux et une guerre sale, sale, sale…Notre pays convoité, pris dans l’étau des forces nébuleuses, a tangué mais le peuple éburnéen dans un sursaut patriotique a dit NON et a résisté pour sauver l’essentiel : la république.
Une guerre à nous imposée, une crise méchante entretenue, un candidat à nous imposé aux antipodes de notre Loi, une commission électorale taillée sur mesure, des résultats du premier tour d’une élection présidentielle douteux dans certaines zones…Et absurde des absurdes, une classe politique frappée de cécité, qui, mains et pieds liés, se livre au bourreau. Ah, ma Côte d’Ivoire mienne !
Comment hésiter quand il faut choisir entre le fils d’Agar et le fils de Sarah ? Comment hésiter quand il faut choisir entre la légitimité et l’imposture, la nation et la non-nation ? Allons-nous donner le pouvoir à Caen parce qu’il a exterminé Abel ?
Notre pays n’est pas à brader ! Et ce n’est pas le peuple baoulé séquestré, honni, humilié sur ses propres terres qui va céder face aux « fabricants d’apocalypse », « au grand pourvoyeur des vautours et des hyènes »! Ah notre majesté le roi des baoulés, le monarque de Sakassou, désacralisé, chassé comme un vulgaire esclave…et mort dans la honte du trône souillé par des mains sanguinolentes. Que non ! Ce n’est pas le peuple baoulé qui a vu, le cœur meurtri et impuissant, ses danseuses d’Adjanou exterminées qui va plier devant son humiliateur. Man, Petit-Duékoué, Guitrozon… « les ravins sont torrents de sang, la fontaine source de sang » (in Ethiopiques, L. Sédar Senghor)
Non, nous n’avons pas le droit d’oublier : Un prince est mort- le fils unique de la Reine Abla Pokou sacrifié – pour que le peuple baoulé s’installe sur ce territoire éburnéen. Et ce n’est pas ce peuple qui va livrer le pays aux forces nébuleuses et mafieuses. Non ! Jamais nous ne plierons ! Jamais nous n’abandonnerons notre pays – notre seul et bien commun – par la faute de cette classe politique naine, égoïste, couarde et poltronne. De même qu’il a dit NON au Grand Homme –Houphouët-Boigny – lorsque dans sa magnanimité, il a voulu remettre « la clé » de notre nationalité à tous nos amphitryons, le peuple ivoire saura dire NON à l’irresponsabilité et à l’orgueil. De même qu’il a dit NON à la France carnassière en novembre 2004 offrant son sang à la défense des institutions républicaines, le peuple ivoire saura dire NON au bradage de notre pays. Du nord au sud, de l’ouest à l’est, en passant par le centre, dans toute sa composante, elle saura dire NON.
Nous avons assez dit OUI alors même que nous ne sommes pas d’accord. Nous avons dit OUI à Marcoussis ; nous avons dit OUI à ces audiences foraines « dirigées » ; nous avons dit OUI à ces enrôlements sur présentation d’un simple acte d’extrait de naissance ; nous avons dit OUI à la candidature même de ceux que notre code électoral éliminait ; nous avons dit OUI à cette Commission électorale politisée et partisane ; nous avons dit OUI à une liste électorale infestée de non-nationaux ; nous avons dit OUI à l’élection alors que le désarmement en zone CNO n’est pas effectif. Assez !
C’est le temps de se « bander », de s’arc-bouter, de se dresser pour pousser le grand cri éburnéen du refus. Non à Henri Konan Bédié si réputé pour la ténacité de sa rancune, qui pourtant a accepté de servir de marchepied à son « tombeur » d’une nuit de Noël. Ultime humiliation du sphinx ! « Quand donc mon peuple (Bédié) cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres ou dans les champs d’autrui (ADO) l’épouvantail désuet ? » (in Ferrements, Aimé Césaire).
Non à Mabri Toikeusse, politicien nombriliste, qui ne rêve que de poste ministériel au prix de son âme. Non à Anaky Kobenan, qui n’émerge de l’anonymat qu’aux heures apocalyptiques…
Et NON à Francis Vanga Wodié, notre mythique constitutionnaliste qui a noyé ses humanités dans la marre de la haine…Pauvre Francis qui a obtenu moins de un pour cent au premier tour ! Et comme le dira le Grand Maître : « Voilà que chez nous la politique s’est pris les pieds les mains et la gueule dans ses propres déjections »(in Les Quatrains du Dégoût, B. Zadi Zaourou, page 120).
Le 28 novembre, nous démontrerons au monde entier et notamment que nous sommes une nation ; que nous sommes des patriotes téméraires ; que malgré les apparences, brûle en nos cœurs l’amour de notre pays. C’est le temps de la grande érection ! Que batte en nous le tam-tam du patriotisme humain et fécond. Que se dresse dans nos cœurs intrépides la soif de la Terre Natale comme ces baobabs séculaires de l’Afrique des Pères fondateurs ! Ils se sont battus, nos devanciers, pour la préservation de ce bout de carré de terre. Leur sang fécond a arrosé notre histoire pour que nous puissions la regarder avec la fierté d’une crête de coq.
Pour la liberté sur cette terre nôtre, elles ont marché, nos mères sur Bassam…Pour notre liberté, ils sont morts, ces combattants de la dignité : Biaka Boda, Boga Doudou…Nous n’avons pas le droit de trahir. C’est le temps de la grande érection ! Que se lève le peuple éburnéen, qu’il se dresse beau et tendu pour fermer à jamais la parenthèse de sang en votant pour lui-même.
Nous devons accoucher de cette nouvelle Côte d’Ivoire, unie et forte. Nous refusons toute interruption volontaire de notre grossesse patriotique. Nous refusons tout curetage ! Car il faut que naisse enfin cet enfant tant entendu ! Cet enfant de nos rêves ardents ! Cet enfant au nom si émouvant et si brûlant : LIBERTE.
ETTY Macaire
Professeur de lettres
Face aux errements de certains de nos leaders politiques et au triomphe de l’absurde, nous avons le devoir de nous souvenir. De nous souvenir de ce que le peuple ivoire étincelant de dignité et de patriotisme a donné naissance à ce que l’on a appelé « l’exception ivoirienne ». Nous fûmes un pays stable ; malgré nos divergences, nos querelles - des querelles de cour en somme - n’allaient pas jusqu’à la déflagration. Nous ne connaissions ni coup d’état, ni guerre, ni com’zone. Hospitaliers jusqu’au péril de notre propre vie, nous avions ouvert nos portes à tous les quêteurs de paix et de pitance, accueillant mêmes les filous et autres déshonnêtes.
Résultats : une vaste ingratitude, un dénigrement à l’échelle mondiale, un coup d’état honteux et une guerre sale, sale, sale…Notre pays convoité, pris dans l’étau des forces nébuleuses, a tangué mais le peuple éburnéen dans un sursaut patriotique a dit NON et a résisté pour sauver l’essentiel : la république.
Une guerre à nous imposée, une crise méchante entretenue, un candidat à nous imposé aux antipodes de notre Loi, une commission électorale taillée sur mesure, des résultats du premier tour d’une élection présidentielle douteux dans certaines zones…Et absurde des absurdes, une classe politique frappée de cécité, qui, mains et pieds liés, se livre au bourreau. Ah, ma Côte d’Ivoire mienne !
Comment hésiter quand il faut choisir entre le fils d’Agar et le fils de Sarah ? Comment hésiter quand il faut choisir entre la légitimité et l’imposture, la nation et la non-nation ? Allons-nous donner le pouvoir à Caen parce qu’il a exterminé Abel ?
Notre pays n’est pas à brader ! Et ce n’est pas le peuple baoulé séquestré, honni, humilié sur ses propres terres qui va céder face aux « fabricants d’apocalypse », « au grand pourvoyeur des vautours et des hyènes »! Ah notre majesté le roi des baoulés, le monarque de Sakassou, désacralisé, chassé comme un vulgaire esclave…et mort dans la honte du trône souillé par des mains sanguinolentes. Que non ! Ce n’est pas le peuple baoulé qui a vu, le cœur meurtri et impuissant, ses danseuses d’Adjanou exterminées qui va plier devant son humiliateur. Man, Petit-Duékoué, Guitrozon… « les ravins sont torrents de sang, la fontaine source de sang » (in Ethiopiques, L. Sédar Senghor)
Non, nous n’avons pas le droit d’oublier : Un prince est mort- le fils unique de la Reine Abla Pokou sacrifié – pour que le peuple baoulé s’installe sur ce territoire éburnéen. Et ce n’est pas ce peuple qui va livrer le pays aux forces nébuleuses et mafieuses. Non ! Jamais nous ne plierons ! Jamais nous n’abandonnerons notre pays – notre seul et bien commun – par la faute de cette classe politique naine, égoïste, couarde et poltronne. De même qu’il a dit NON au Grand Homme –Houphouët-Boigny – lorsque dans sa magnanimité, il a voulu remettre « la clé » de notre nationalité à tous nos amphitryons, le peuple ivoire saura dire NON à l’irresponsabilité et à l’orgueil. De même qu’il a dit NON à la France carnassière en novembre 2004 offrant son sang à la défense des institutions républicaines, le peuple ivoire saura dire NON au bradage de notre pays. Du nord au sud, de l’ouest à l’est, en passant par le centre, dans toute sa composante, elle saura dire NON.
Nous avons assez dit OUI alors même que nous ne sommes pas d’accord. Nous avons dit OUI à Marcoussis ; nous avons dit OUI à ces audiences foraines « dirigées » ; nous avons dit OUI à ces enrôlements sur présentation d’un simple acte d’extrait de naissance ; nous avons dit OUI à la candidature même de ceux que notre code électoral éliminait ; nous avons dit OUI à cette Commission électorale politisée et partisane ; nous avons dit OUI à une liste électorale infestée de non-nationaux ; nous avons dit OUI à l’élection alors que le désarmement en zone CNO n’est pas effectif. Assez !
C’est le temps de se « bander », de s’arc-bouter, de se dresser pour pousser le grand cri éburnéen du refus. Non à Henri Konan Bédié si réputé pour la ténacité de sa rancune, qui pourtant a accepté de servir de marchepied à son « tombeur » d’une nuit de Noël. Ultime humiliation du sphinx ! « Quand donc mon peuple (Bédié) cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres ou dans les champs d’autrui (ADO) l’épouvantail désuet ? » (in Ferrements, Aimé Césaire).
Non à Mabri Toikeusse, politicien nombriliste, qui ne rêve que de poste ministériel au prix de son âme. Non à Anaky Kobenan, qui n’émerge de l’anonymat qu’aux heures apocalyptiques…
Et NON à Francis Vanga Wodié, notre mythique constitutionnaliste qui a noyé ses humanités dans la marre de la haine…Pauvre Francis qui a obtenu moins de un pour cent au premier tour ! Et comme le dira le Grand Maître : « Voilà que chez nous la politique s’est pris les pieds les mains et la gueule dans ses propres déjections »(in Les Quatrains du Dégoût, B. Zadi Zaourou, page 120).
Le 28 novembre, nous démontrerons au monde entier et notamment que nous sommes une nation ; que nous sommes des patriotes téméraires ; que malgré les apparences, brûle en nos cœurs l’amour de notre pays. C’est le temps de la grande érection ! Que batte en nous le tam-tam du patriotisme humain et fécond. Que se dresse dans nos cœurs intrépides la soif de la Terre Natale comme ces baobabs séculaires de l’Afrique des Pères fondateurs ! Ils se sont battus, nos devanciers, pour la préservation de ce bout de carré de terre. Leur sang fécond a arrosé notre histoire pour que nous puissions la regarder avec la fierté d’une crête de coq.
Pour la liberté sur cette terre nôtre, elles ont marché, nos mères sur Bassam…Pour notre liberté, ils sont morts, ces combattants de la dignité : Biaka Boda, Boga Doudou…Nous n’avons pas le droit de trahir. C’est le temps de la grande érection ! Que se lève le peuple éburnéen, qu’il se dresse beau et tendu pour fermer à jamais la parenthèse de sang en votant pour lui-même.
Nous devons accoucher de cette nouvelle Côte d’Ivoire, unie et forte. Nous refusons toute interruption volontaire de notre grossesse patriotique. Nous refusons tout curetage ! Car il faut que naisse enfin cet enfant tant entendu ! Cet enfant de nos rêves ardents ! Cet enfant au nom si émouvant et si brûlant : LIBERTE.
ETTY Macaire
Professeur de lettres