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Politique Publié le lundi 22 novembre 2010 | Notre Voie

Spot télé de campagne : Ouattara encore et toujours du faux

© Notre Voie Par Aristides
2è tour de la Présidentielle 2010: les houphouétistes lancent la campagne du Dr Alassane Ouattara à Treichville
Samedi 20 novembre 2010. Abidjan. Parc des sports de Treichville. Photo: Alassane Ouattara communie avec l`immense foule venue assister au meeting
A force de vouloir polir son image gravement écornée par sa philosophie guerrière de conquête du pouvoir, à force de vouloir gommer les années noires de sa vie, à force de refuser d’assumer les actes graves qu’il pose, Alassane Ouattara passe aujourd’hui comme hier, comme un homme de peu de valeurs. Samedi, sur les antennes de la RTI, dans le cadre des 10 min à lui réservées pour faire passer son message de campagne, le candidat du RDR n’a pas failli à son devoir : mentir, mentir et mentir.

Parti du FMI le 6 juillet 1999, selon ce que le film nous montre, on le voit atterrir en Côte d’Ivoire non pas en juillet 1999 mais 6 années plus tard, en 2005, à la création du RHDP. Pourquoi ce saut de six ans qui fait un gros trou dans son cheminement vers le pouvoir qu’il veut absolument ? Serait-ce un trou de mémoire de la part de ses communicateurs ? Non, non, non ! Comme à ses habitudes, il a créé ce vide pour dissimuler un pan important de son histoire d’homme politique sur un terrain qui ne lui est pas toujours ami.

Nous sommes en pleine campagne électorale et Ouattara n’entend pas se montrer sous ses jours que l’on connaît le mieux de lui. C’est la raison pour laquelle il passe de 1999 à 2005 comme si ces six années n’avaient jamais existé dans sa vie. Comme nous avons encore heureusement la mémoire, nous allons lui rappeler les actes qu’il a posés et qu’il refuse de voir aujourd’hui.

Dès son retour au pays, il a engagé la bataille contre Bédié qui refusait de croire et d’accepter que ce monsieur se fasse passer pour un Ivoirien. C’est dans cette ambiance surchauffée faite de passe d’armes qu’il lance, lors d’un meeting politique, que le pouvoir Bédié est un pouvoir corrompu, inique et qui a des pratiques attentatoires à la liberté des individus. Et de lancer comme une fatwa : “Nous frapperons ce pouvoir au bon moment et il tombera”. Nous sommes à la mi-septembre 1999. Moins de 4 mois après, c’est-à-dire le 24 décembre 1999, le régime de Bédié est frappé comme prévu par Ouattara. Il tombe effectivement. Ouattara croit le pouvoir à portée de main. Mais il lui échappe pour n’avoir pas su manœuvrer. Pendant la transition militaire, ses soldats tentent à deux reprises d’évincer le général Guéi sans y parvenir. Clopin-clopant, on arrive aux élections.

Après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle d’octobre 2000 à laquelle il ne prend part à cause de sa nationalité sur laquelle existent beaucoup de doutes (ordonnance du président de la Cour suprême), Ouattara donne l’ordre à ses affidés de s’opposer à la victoire de Laurent Gbagbo. Les affrontements dans les rues avec les Forces de l’ordre ont fait plusieurs victimes. En juillet 2002, au moment de la campagne électorale pour l’élection des présidents des Conseils généraux, sentant sa défaite se dessiner à l’horizon, Ouattara annonce au cours d’un meeting que si l’on ne veut pas lui donner le pouvoir sur un plateau d’argent, il va mélanger le pays. Au résultat final, il termine troisième et malgré l’entrée au gouvernement de son parti, il lance l’offensive meurtrière contre la Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002. Le pays est mélangé comme il l’a promis. Le programme de la Refondation est mis de côté pour faire place nette à un programme de sortie de crise qui, au lieu de créer des richesses comme se proposait la refondation, va faire la part belle aux questions des étrangers vivant sur le territoire ivoirien. Le cauchemar des Ivoiriens commence.

Dans la foulée des revendications saugrenues entendues çà et là, Ouattara et ses rebelles demandent la dissolution de l’Assemblée nationale, la dissolution de la gendarmerie de Côte d’Ivoire et le transfert des pouvoirs du chef de l’Etat au Premier ministre. En novembre 2004, au moment où l’armée française, avec ses chars de combat et ses hommes hyper armés, écrasait les jeunes Ivoiriens dans les rues d’Abidjan et de l’intérieur du pays, Ouattara intervient sur une radio de langue française pour dire : “J’espère que cette fois-ci, l’armée française ira jusqu’au bout”.

Ce sont autant d’histoires et d’affaires que le candidat du RDR a tenté samedi soir, sur la Première, d’effacer de son parcours politique pour se présenter comme un homme vierge. Une insulte grave à notre mémoire qui ne saurait être celle d’un coq.

Abdoualye Villard Sanogo
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