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Politique Publié le lundi 22 novembre 2010 | Le Temps

Kouassi Kouame Bertin (Conseiller du chef Suprême des Baoulé) aux Baoulé: “Même si on aime l’étranger, on ne doit pas lui donner sa femme”

Kouassi Konan Bertin est le 1er Secrétaire général de la chefferie centrale des Baoulé résidant dans le District d’Abidjan, conseiller général du chef suprême des Baoulé, Nanan Kouassi Kouamé. Dans cette déclaration, il met les Baoulé face leur responsabilité. “Nous assistons à un événement qui risque de nous échapper. Ayons la tête sur les épaules. Depuis 1994, nous avons institué cette chefferie pour nous occuper de nos frères. C’était au temps de Kouassi Lenoir, de Coffi Gadeau et autres. Nous avons fait asseoir cette chefferie. Nous réalisons aujourd’hui, que nous sommes envahis par les non Ivoiriens. Il n’y a pas un pays qui est envahi comme nous. Je vais vous dire aussi que nos frères sont partis en basse côte. Mais la chefferie du roi s’étend du littoral jusqu’à Tabou. Nous avons quitus du roi que nous représentons ici à Abidjan. Nous avons eu ce mandat pour nous présenter au Président Laurent Gbagbo. Nous avons effectué le déplacement de Cocody. Malheureusement, c’est son épouse qui nous a reçus. Nous avons les documents qui prouvent que nous sommes les représentants des Baoulé ici. C’est investi de ce pouvoir que nous voudrions nous adresser à nos parents. Pour leur dire que lorsque votre case est en feu, ce n’est pas en ce moment qu’il faut chercher à héberger un étranger dans votre maison. Notre maison est en feu. Sauvons d’abord les meubles. Je voudrais m’adresser à mes frères. Qu’ils soient dans les régions forestières, qu’ils soient au Sud, je voudrais leur dire qu’il y va de notre vie, de notre intérêt et de l’intérêt supérieur de notre Nation de sauver la Côte d’Ivoire. C’est à ce prix qu’on est responsable. Ce n’est pas en bradant le pays, ce n’est pas en tuant l’esprit nationaliste qu’on fera œuvre utile. Sauvons notre pays. Sauvons la Côte d’Ivoire. Henri Konan Bédié n’est qu’ancien Président. Il est le président du Pdci, mais tous les Baoulé ne sont pas Pdci. De l’exil, Bédié n’est pas allé à la racine. Il n’a pas convoqué les chefs traditionnels. On ne l’a pas entendu. On peut chanter. Mais il reste à savoir ceux qui vont reprendre votre refrain. Ce que Bédié a dit n’engage que lui, et lui seul. Ça n’engage pas le chef traditionnel. Le chef Nanan Kouassi Kouamé est au-dessus. Moi-même je suis au-dessus. Tous les Baoulé sont au-dessus de ce qu’il a dit. C’est trop bas. Ça ne l’honore pas en tant qu’Akan. Parce que même si on aime son étranger, on ne lui donne jamais sa femme. Et notre femme, c’est la Côte d’Ivoire. Ce que Bédié a dit, c’est le résultat des papiers qu’il a signés avec l’étranger. Nous ne sommes pas d’accord. Nous ne serons jamais d’accord. On n’a jamais imposé à quelqu’un de rire. On peut imposer à quelqu’un d’applaudir, mais ne peut pas lui imposer le rire. C’est une moquerie pour lui-même. Ceux qui étaient à Yamoussoukro ne sont pas ceux qui seront aux urnes le jour j. Nos chefs peuvent parler. On peut les écouter. Parce qu’il n’est pas interdit d’écouter. Mais on prend sa décision personnelle. Ce que le président du Pdci a dit, il ne l’a pas dit au nom des Akan. Il l’a fait sans consulter nos enfants qui sont des cadres des régions. Il n’a pas consulté tous les chefs des 18 régions du Centre. Pour une décision, il aurait fallu qu’il réfléchisse. C’est une insulte de décider à la place de ceux qu’on veut commander. Parce que lorsqu’on veut pendre une décision d’une telle envergure, telle voter l’étranger, il faut tâter le terrain pour voir si un tel message peut avoir l’adhésion de tous. Un étranger ne doit jamais commander ceux qu’il a trouvés. Ce que Bédié a dit ne m’engage pas. Et ça n’engage pas non plus les frères qui vont m’entendre. Nous sommes sur le terrain, nous entendons ce qui se dit, nous voyons ce qui se fait. Alassane a récemment rencontré notre chef. Ça n’a rien à voir avec une décision intérieure du chef. Nous l’avons reçu. Nous avons échangé. J’étais présent. Nous lui avons donné des conseils du genre: “Allez, Dieu va décider. C’est tout”. A mes frères, à mes sœurs, nous sommes chez nous. Nous n’avons pas assez de terre au Centre. C’est pourquoi, nous sommes au Sud, dans les plantations de café et de cacao. Parce que c’est notre pays. Défendons les couleurs de notre pays. Défendons notre terre. Au moment où notre pays traverse une crise qui a perduré jusqu’à ce jour, je voudrais en ma qualité de collaborateur du chef suprême dire à mes frères qu’on peut vous tordre le bras, mais on ne peut pas vous empêcher de crier. On peut vous conseiller, mais on ne peut pas vous obliger. Regardez votre conscience et l’avenir de votre pays et non ce qu’on vous raconte”.

Propos recueillis à Marcory par : Tché Bi Tché.
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