Le maire de la commune de Daloa fait partie des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) à ne pas répondre à l’appel de Henri Konan Bédié, le président de ce parti. « Rebelle » ? Non. Le Délégué communal de ce parti dans la cité des Antilopes, également membre du bureau politique de cette formation depuis une trentaine d’années ne veut pas être comptable selon ses propres termes, de la disparition «sauvage et brutale» du parti, créé par Félix Houphouët-Boïgny et ses pairs depuis 1946. Selon lui, l’appel du président de son parti n’a pas fait « mouche » pour plusieurs raisons. La première, c’est que la décision de voter Alassane Ouattara a été prise par Bédié seul dans un tour de clé de sa chambre, loin des regards et sans aucune consultation des différentes structures du parti. Structures qui ont pour noms: Le congrès, le bureau politique, le conseil politique, le grand conseil, le Secrétariat général, les structures des jeunes et des femmes…Alors que les textes disent qu’une telle décision devrait être prise après consultation de toutes ces structures. Pour Me Kossougro Sery, cette décision étant contraire aux textes qui régissent aux fondamentaux du parti, il est donc clair de dire non à son signataire qui n’est autre que le Président Henri Konan Bédié. Car, toujours selon le maire Pdci de Daloa, en signant ce pacte avec le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr), Bédié a choisi de faire disparaître volontairement la deuxième vieille formation politique du continent, après le Congrès national africain (Anc) de Nelson Mandela en Afrique du Sud. Il en veut pour preuve, ce qui se passe depuis « ce mariage », au siège de son parti à Cocody. « Le siège de notre parti est transformé en siège du Rhdp. Les photos de notre «guide», le père fondateur de ce parti Félix Houphouët-Boigny et même du Président Henri Konan Bédié ont fait place à celles de Alassane Ouattara. Il en est également des sigles du parti», a indiqué le maire de la cité des Antilopes. Il est difficile, selon lui, de voir ces actes sans qu’il ne réagisse. «C’est au sein du Pdci que sont sortis certaines formations politiques. Il est inconcevable que ce parti qui a constitué le fer de lance de la construction du pays disparaisse d’un coup de pinceau», a-t-il dit. C’est pourquoi, révèle-t-il, plusieurs responsables du parti comme lui ont décidé de battre campagne pour le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), Laurent Gbagbo afin de restituer l’histoire. Car, démocrate qu’il est, il ne peut sous aucun prétexte faire disparaître un parti politique en Côte d’Ivoire quelle que soit l’alliance qu’il aurait signée avec ses responsables.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré