La 3è édition du Prix Ivoire (2010) pour la littérature d’expression francophone a livré ses secrets le samedi 20 novembre 2010 dans les jardins du Golf Hôtel, à la Riviera 2. Sur cinq ouvrages finalistes, c’est le roman de 146 pages «La nuit du monde à l’envers» [paru en 2009 aux éditions Panafrika / Silex / Nouvelles du sud] de la Camerounaise Elisabeth Ewonbè-Moundo a remporté le trophée 2010 qui dédiant son prix d’une valeur d’un million aux hommes, elle a déclaré : « Je voudrais que vous soyez les meilleurs avocats pour la scolarisation des filles en Afrique. Si je n’avais pas été à l’école, je ne serais pas ici. Je voudrais qu’il y ait beaucoup d’Elisabeth sur ce type de podium ». Aussi la lauréate a-t-elle traduit sa reconnaissance à l’Assocciation Akwaba Culture, organisatrice du prix. « Mon imaginaire que je juge un peu débordante vient d’être récompensée comme un remède à la morosité », s’est exprimé Elisabeth Ewonbè-Moundo qui, en sa qualité de représentante de l’Unesco pour la Côte d’Ivoire, a fait un clin d’œil au livre, « le parent pauvre en Afrique ». Si elle partage l’idée que « nous avons tous la politique du livre », l’auteur de La nuit du monde à l’envers invite à plus de réflexions « pour donner au livre, la place qui devrait être la tienne ». A Wèrè Wèrè Liking, présidente du jury du Prix 2010, Elisabeth Ewonbè a rendu hommage à une « personne particulière, une femme d’exception, l’artiste qui a mis ses talents pluridimensionnelles au service du cœur en créant le village Ki Yi ». Reconnaissant qu’il y a eu des « écritures fortes et belles », la présidente du jury justifie que c’est un « roman difficile qui a gagné ». Aussi a-t-elle fait part des attentes du jury : « Nous, hommes de culture, voulons des héros, des vainqueurs. Nous avons marre des gens qui échouent et des lamentations ». Après des hommages rendus aux écrivains, aux pionniers de la littérature africaine, Agnès Monnet, la marraine et par ailleurs directrice générale de l’Agence ivoirienne de Côte d’Ivoire (Aicf) s’est réjouie que l’Association Akwaba Culture s’inscrive dans la promotion de la langue française. Pour la marraine qui a rassuré que le livre est un « créneau porteur », sa promotion doit se faire « tout azimut ». Heureuse que l’Association Akwaba Culture dont elle est la présidente soit en train de gagner son pari, Isabelle Kassi Fofana fait de la Côte d’Ivoire un espace où le livre est facteur de construction. Des diplômes d’honneur ont été décernés aux invités Frédéric Pacéré Titinga du Burkina Faso, Boubacar Boris Diop (Sénégal) et le Camerounais Paul Dakéyo. La 3è édition a été placée sous le parrainage de Sa Majesté Tchiffi Zié Jean Gervais, secrétaire général des Rois, Cheicks, Sultans, Princes et chefs traditionnels d’Afrique ; et sous l’égide des ministères de la Culture et de la Francophonie et des Mines et énergies. Sous un air de bal poussière avec l’orchestre du District d’Abidjan, la cérémonie a pris fin.
Koné Saydoo
Koné Saydoo