Les denrées alimentaires de première nécessité sont en augmentation constante sur les marchés, une situation qui commence à inquiéter les Ivoiriens. L’Expression a sillonné les marchés pour s’en rendre compte.
C’est presque un euphémisme de dire que les prix des denrées alimentaires augmentent sur nos marchés. Les coûts des produits de première nécessité prennent constamment l’ascenseur donnant du fil à retordre aussi bien aux ménagères qu’aux pères de famille qui doivent faire face à leur devoir de chef de famille. La gronde des consommateurs monte jour après jour sans pour autant atténuer la situation. Mardi 23 novembre, il est 11 h, lorsque nous arrivions au marché d’Abobo grouillant de monde. Dame Basil Agnès, un sachet bleu en main, un autre sur la tête, marque un arrêt devant une vendeuse de tomate. Elle achète un tas de cinq tomates à 300 Fcfa. Ces cinq tomates ne lui suffisent pas, mais elle n’a pas le choix. Elle ne peut pas en acheter plus. Vu qu’elle doit acheter d’autres produits pour pouvoir faire un repas équilibré. «Voyez-vous, tout a augmenté sur le marché, on ne peut plus rien acheter. Chaque jour, on apprend que telle ou telle autre denrée a augmenté et nous sommes obligés de payer parce qu’on en a besoin. On ne nous donne jamais les raisons de ces augmentations», regrette cette dame, qui n’hésite pas à nous révéler le contenu de ses sachets. Deux tubercules de manioc, de la farine de maïs, du piment, du poisson. C’est tout ce qu’elle a acheté. Comme quoi, elle vient au marché mais ne peut acheter grand-chose. Parcourant les allées, le constat saute aux yeux. La boutade qui court les rues de la capitale et qui dit que «le panier de la ménagère est devenu le sachet de la ménagère » prend tout son sens. C’est, en effet, avec des sachets, tantôt bleus, tantôt noirs, que les femmes font leurs achats. Elles circulent et stationnent devant les étals. Elles y passent des minutes avant de se décider. Comme cette dame, la soixantaine, qui a du mal à faire son choix devant un étal de poisson. «C’est cher, mon fils! Et les enfants sont nombreux», justifie-t-elle, avant de s’approcher d’une autre vendeuse. Dans l’optique d’en avoir à moindre coût, Mme Eboué, mère d’une fratrie de quatre enfants, dit faire des prouesses pour assurer les repas quotidiens. « Ce n’est pas facile avec la cherté du marché de bien nourrir sa famille. Quand vous venez au marché, c’est avec la peur au ventre», note-t-elle avec un sourire qui cache mal sa désolation. La situation de ces pauvres dames reflète la réalité de l’ascension fulgurante des prix sur les marchés. Nous décidons alors de parcourir le marché pour comprendre. Et là, nous nous rendons compte que faire ses courses au marché d’Abobo est un véritable casse-tête chinois. Trois bananes sont vendues à 300 Fcfa, le Kg d’oignon du Niger est à 750 Fcfa et l’oignon de la Hollande à 550 Fcfa contrairement aux 350 Fcfa il y a quelques jours. Le Kg de la tomate est vendu, lui, à 750 Fcfa au lieu de 400 Fcfa. Il était à 1.000 Fcfa deux semaines auparavant. Ces prix risquent, toutefois, de connaître des augmentations allant jusqu’à 1.000 Fcfa. Et cela « compte tenu de l’élection du 28 novembre où les marchés seront certainement désertés par les vendeuses », confie Adjara qui tient une table de tomates. Elle explique, par ailleurs, que le carton de tomate qu’elle achetait à 20.000 Fcfa est passé du jour au lendemain à 30 voire 35 000 Fcfa. Ce qui explique, selon elle, la hausse des prix chez les détaillants. Mais, cette monté des prix ne s’arrête pas qu’à ces denrées. La viande, le poisson tout y passe.
Les prix passent du simple au double
Du côté des vendeurs de riz, c’est le même constat. Les sacs d’Uncle Sam violet de 50 Kg, l’Uncle Sam de 45 Kg et le Dénikatchia de 50 Kg, vendus à 16 000, 19 000 et 14 500 Fcfa sont respectivement passés à 17 000, 19 500 et 15 000 Fcfa. Il en est de même du riz ‘’Gbagbo américain ‘’ qui est monté de 17 000 à 18 500 Fcfa. Coulibaly, dont le magasin est situé à quelques mètres de la mairie d’Abobo, explique : «ce n’est pas de notre ressort si le riz augmente. Lorsque le fournisseur augmente les prix, nous sommes obligés d’en faire autant si nous voulons nous en sortir». Approché, un autre vendeur de riz nous présente la même grille des prix. A l’en croire, tous les vendeurs d’Abobo pratiquent les mêmes prix d’un commun accord. Lorsque nous abordons la question du sucre, devenu une denrée rare, le magasinier ironise pour dire: «le sucre est devenu de l’or. Toutes les boutiques n’ont pas le sucre ces temps-ci. Nous-mêmes n’en avons plus». Le sac du sucre roux vendu à 27.750 Fcfa est désormais à 36 000 Fcfa tandis que le blanc connaît une augmentation de 8.000 en passant à 36 000 Fcfa. Le carton de 1 Kg du sucre en morceau est, lui, cédé à 1.250 Fcfa. Face à cette augmentation, les détaillants fixent les prix comme bon leur semble. D’Adjamé marché Gouro à Abobo en passant par Yopougon, le kg du sucre est vendu à 900 voire 1.000 Fcfa. L’huile est récemment entrée dans la danse, comme c’est le cas à Abobo avec une majoration de 100 Fcfa. Passant de 900 à 1.000 Fcfa. Dans les communes des II Plateaux et de Marcory Remblais, que nous avons sillonnées quelques jours plus tôt, les prix du gaz butane, un autre produit de première nécessité, ne sont pas respectés. Le gouvernement, dans un souci de faciliter l’accès à tous au gaz butane, a fixé des prix standards et donné instructions aux commerçants de les respecter. Ainsi, la bouteille de 6 Kg ‘’B6’’ devait être vendue à 1 800 Fcfa et la ‘’B12, 5’’ à 4000 Fcfa. Mais dans les quartiers cités, les bouteilles sont cédées à 2500 Fcfa pour la première et 4 500 voire 5000 Fcfa pour la seconde. Les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer.
Kuyo Anderson
Légende : Les prix des denrées sont en hausse constante sur les marchés.
C’est presque un euphémisme de dire que les prix des denrées alimentaires augmentent sur nos marchés. Les coûts des produits de première nécessité prennent constamment l’ascenseur donnant du fil à retordre aussi bien aux ménagères qu’aux pères de famille qui doivent faire face à leur devoir de chef de famille. La gronde des consommateurs monte jour après jour sans pour autant atténuer la situation. Mardi 23 novembre, il est 11 h, lorsque nous arrivions au marché d’Abobo grouillant de monde. Dame Basil Agnès, un sachet bleu en main, un autre sur la tête, marque un arrêt devant une vendeuse de tomate. Elle achète un tas de cinq tomates à 300 Fcfa. Ces cinq tomates ne lui suffisent pas, mais elle n’a pas le choix. Elle ne peut pas en acheter plus. Vu qu’elle doit acheter d’autres produits pour pouvoir faire un repas équilibré. «Voyez-vous, tout a augmenté sur le marché, on ne peut plus rien acheter. Chaque jour, on apprend que telle ou telle autre denrée a augmenté et nous sommes obligés de payer parce qu’on en a besoin. On ne nous donne jamais les raisons de ces augmentations», regrette cette dame, qui n’hésite pas à nous révéler le contenu de ses sachets. Deux tubercules de manioc, de la farine de maïs, du piment, du poisson. C’est tout ce qu’elle a acheté. Comme quoi, elle vient au marché mais ne peut acheter grand-chose. Parcourant les allées, le constat saute aux yeux. La boutade qui court les rues de la capitale et qui dit que «le panier de la ménagère est devenu le sachet de la ménagère » prend tout son sens. C’est, en effet, avec des sachets, tantôt bleus, tantôt noirs, que les femmes font leurs achats. Elles circulent et stationnent devant les étals. Elles y passent des minutes avant de se décider. Comme cette dame, la soixantaine, qui a du mal à faire son choix devant un étal de poisson. «C’est cher, mon fils! Et les enfants sont nombreux», justifie-t-elle, avant de s’approcher d’une autre vendeuse. Dans l’optique d’en avoir à moindre coût, Mme Eboué, mère d’une fratrie de quatre enfants, dit faire des prouesses pour assurer les repas quotidiens. « Ce n’est pas facile avec la cherté du marché de bien nourrir sa famille. Quand vous venez au marché, c’est avec la peur au ventre», note-t-elle avec un sourire qui cache mal sa désolation. La situation de ces pauvres dames reflète la réalité de l’ascension fulgurante des prix sur les marchés. Nous décidons alors de parcourir le marché pour comprendre. Et là, nous nous rendons compte que faire ses courses au marché d’Abobo est un véritable casse-tête chinois. Trois bananes sont vendues à 300 Fcfa, le Kg d’oignon du Niger est à 750 Fcfa et l’oignon de la Hollande à 550 Fcfa contrairement aux 350 Fcfa il y a quelques jours. Le Kg de la tomate est vendu, lui, à 750 Fcfa au lieu de 400 Fcfa. Il était à 1.000 Fcfa deux semaines auparavant. Ces prix risquent, toutefois, de connaître des augmentations allant jusqu’à 1.000 Fcfa. Et cela « compte tenu de l’élection du 28 novembre où les marchés seront certainement désertés par les vendeuses », confie Adjara qui tient une table de tomates. Elle explique, par ailleurs, que le carton de tomate qu’elle achetait à 20.000 Fcfa est passé du jour au lendemain à 30 voire 35 000 Fcfa. Ce qui explique, selon elle, la hausse des prix chez les détaillants. Mais, cette monté des prix ne s’arrête pas qu’à ces denrées. La viande, le poisson tout y passe.
Les prix passent du simple au double
Du côté des vendeurs de riz, c’est le même constat. Les sacs d’Uncle Sam violet de 50 Kg, l’Uncle Sam de 45 Kg et le Dénikatchia de 50 Kg, vendus à 16 000, 19 000 et 14 500 Fcfa sont respectivement passés à 17 000, 19 500 et 15 000 Fcfa. Il en est de même du riz ‘’Gbagbo américain ‘’ qui est monté de 17 000 à 18 500 Fcfa. Coulibaly, dont le magasin est situé à quelques mètres de la mairie d’Abobo, explique : «ce n’est pas de notre ressort si le riz augmente. Lorsque le fournisseur augmente les prix, nous sommes obligés d’en faire autant si nous voulons nous en sortir». Approché, un autre vendeur de riz nous présente la même grille des prix. A l’en croire, tous les vendeurs d’Abobo pratiquent les mêmes prix d’un commun accord. Lorsque nous abordons la question du sucre, devenu une denrée rare, le magasinier ironise pour dire: «le sucre est devenu de l’or. Toutes les boutiques n’ont pas le sucre ces temps-ci. Nous-mêmes n’en avons plus». Le sac du sucre roux vendu à 27.750 Fcfa est désormais à 36 000 Fcfa tandis que le blanc connaît une augmentation de 8.000 en passant à 36 000 Fcfa. Le carton de 1 Kg du sucre en morceau est, lui, cédé à 1.250 Fcfa. Face à cette augmentation, les détaillants fixent les prix comme bon leur semble. D’Adjamé marché Gouro à Abobo en passant par Yopougon, le kg du sucre est vendu à 900 voire 1.000 Fcfa. L’huile est récemment entrée dans la danse, comme c’est le cas à Abobo avec une majoration de 100 Fcfa. Passant de 900 à 1.000 Fcfa. Dans les communes des II Plateaux et de Marcory Remblais, que nous avons sillonnées quelques jours plus tôt, les prix du gaz butane, un autre produit de première nécessité, ne sont pas respectés. Le gouvernement, dans un souci de faciliter l’accès à tous au gaz butane, a fixé des prix standards et donné instructions aux commerçants de les respecter. Ainsi, la bouteille de 6 Kg ‘’B6’’ devait être vendue à 1 800 Fcfa et la ‘’B12, 5’’ à 4000 Fcfa. Mais dans les quartiers cités, les bouteilles sont cédées à 2500 Fcfa pour la première et 4 500 voire 5000 Fcfa pour la seconde. Les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer.
Kuyo Anderson
Légende : Les prix des denrées sont en hausse constante sur les marchés.