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Économie Publié le mercredi 24 novembre 2010 | Notre Voie

Il s’attribue la paternité de l’inittiative PPTE : L’autre imposture de Ouattara

© Notre Voie
2è tour de la présidentielle: Alassane Ouattara investi candidat du RHDP
Mercredi 10 novembre 2010. Abidjan. Photo: Former Ivorian president and president of the Democratic Party of Ivory Coast (PDCI) Henri Konan Bedie (2nd R), Former Ivory Coast Prime Minister and Head of the `Rassamblement des republicains` (RDR) party Alassane Dramane Ouattara (2nd L), president of the Union for Democracy and Peace (UDPCI) Albert Mabri Toikeusse (R) and president of the `Mouvement des Forces d`Avenir` (MFA) Anaky Kobena are pictured on November 10, 2010 in Abidjan after the inauguration of Ouattara, as the Rally of Houphouetists for Democracy and Peace (RHDP) party candidate, for the second round in the Ivorian presidential elections, to take place on November 28, 2010.
Dramane Ouattara, le candidat du RDR à la présidentielle du 28 novembre ne cessera jamais de nous surprendre. Désagréablement. Il fait courir un bruit depuis quelque temps qui dit qu’il a été un acteur décisif dans la décision des bailleurs de fonds de réduire la dette de la Côte d’Ivoire dans le système de pays pauvres très endettés (PPTE). Des experts rencontrés hier disent qu’il n’en est rien. “Le processus est très clair. Il n’ya pas d’éléments étrangers dans le circuit d’obtention du PPTE. Le résultat auquel nous sommes parvenus est le fruit du travail d’une équipe sous la houlette du chef de l’Etat. Vous vous souvenez que le président de la République a fait venir ici le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) pour parler avec lui. Il l’a appelé plus d’une fois et a envoyé des missions vers lui et les autres bailleurs. Ces missions étaient dirigées généralement par le ministre d’Etat Bohoun Bouabré”, rappelle un technicien des finances et du budget.

Un autre expert, très fâché par cette information mensongère, lâche : “Comment peut-il influencer un dossier dans lequel il n’a aucun intérêt ? La décision d’inscrire un pays sur la liste se prend en conseil d’administration”, précise-t-elle. Par ailleurs, renchérit un autre technicien, quand un dossier n’est pas techniquement au point, aucun lobbying ne peut marcher. C’est dire combien le travail qui a été fait ici était très bon. “Je vais vous dire quelque chose. Si Ouattara avait des contacts au FMI pour faire avancer n’importe quel projet de ce type, il n’aurait pas échoué lui-même quand il était Premier ministre”, insiste le premier intervenant qui ajoute : “Le PPTE concerne effectivement les pays pauvres très endettés. Mais il ne va qu’aux pays pauvres qui gèrent bien leurs finances publiques, qui acceptent de faire des réformes importantes, qui offrent une plate-forme de gestion des ressources dans la transparence totale et qui sont à jour dans le remboursement de leur dette vis-à-vis des bailleurs de fonds.

Pour reprendre le fil du dialogue avec le FMI assorti de programme économique, il a fallu à la Côte d’Ivoire remplir plusieurs conditions dont certaines sont de la mer à boire et que Ouattara ignore. L’Etat de Côte d’Ivoire se devait de créer un cadre qui garantit l’aboutissement d’un processus de paix. C’est l’accord politique de Ouagadougou. La Côte d’Ivoire se devait aussi de payer près de 200 milliards de FCFA à la BAD et à la Banque mondiale entre 2008 et 2009 au titre des services de la dette. Pour un pays coupé en deux qui doit financer la sortie de crise, ce n’était pas de l’eau à boire. Ce n’est pas tout. Il y a une dernière mesure, certainement la plus dure, que l’Etat a prise : engager des réformes difficiles à faire comme l’ajustement des prix du carburant par rapport au marché mondial ainsi que la révision du prix de l’électricité.

Comme l’Etat savait où il allait, il a pris sur lui d’appliquer courageusement ces mesures. Ce qui lui a valu le satisfecit des bailleurs de fonds qui ont vu la détermination et le sérieux d’un chef. Quand des gens ont dû cogiter des nuits durant pour faire un programme économique et le faire accepter par les bailleurs de fonds, quand un président de la République, pour voir la dette de son pays annulée se voit dans l’obligation de prendre des mesures difficiles et qu’à la fin, Ouattara qui était en promenade à Washington et qui y a rencontré le ministre des Finances Koffi Diby, cherche à s’attribuer la paternité des fruits du travail abattu, cela s’appelle une imposture.

Abdoulaye Villard Sanogo
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