La vague de ralliement à La Majorité Présidentielle (LMP) continue. Et la surprise a été grande pour la plupart des participants au meeting que le chef de l’Etat Laurent Gbagbo a animé hier mercredi 24 novembre 2010 à Cocody, quand le député de Treichville, Ibrahim Sanogo, a annoncé son ralliement à LMP. M. Sanogo, il faut le noter, est le député de la circonscription électorale de Treichville, élu sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Il est le fils de Sekou Sanogo, l’un des compagnons du président Félix Houphouët-Boigny. « Je suis le seul député PDCI du district d’Abidjan, je suis membre du bureau politique du PDCI. Je ne ferai pas l’apologie d’une structure hybride de quelqu’un que je ne reconnais pas. Je suis le porte-voix de tous les cadres du PDCI qui disent ce qu’ils ne pensent pas et qui pensent ce qu’ils ne disent pas. Aux cadres du PDCI, libérez-vous, le pays est en danger. Remettons nous ensemble pour sauver la Côte d’Ivoire. Le 29 novembre, le soleil va se lever sur le pays », a affirmé le député Sanogo, soutenu par des milliers de jeunes et de femmes sortis pour apporter leur soutien à Laurent Gbagbo. Qui s’est réjoui de la prise de conscience de la plupart des responsables du PDCI. Mais il a regretté qu’ils ne veuillent pas s’afficher de jour. « Il y en a qui viennent la nuit me voir à 2 heures du matin et le lendemain, tu les vois sur les affiches. Ce n’est pas digne. C’est de la Côte d’Ivoire qu’il s’agit, je vous engage à aller voter. Partout où je suis passé, les gens PDCI viennent me voir », a révélé le candidat de LMP. S’attaquant au candidat du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Ouattara, le candidat Laurent Gbagbo a insisté pour dire qu’il accuse son adversaire d’avoir amené l’instabilité dans le pays. « Si le pays continue d’être troublé, le pays n’évoluera pas. Il faut qu’on discute des raisons de l’instabilité sinon, on ne pourra pas sortir de l’instabilité. Si mon adversaire a des arguments, qu’il les avance. Je l’accuse d’avoir fait les coups d’Etat », a soutenu Laurent Gbagbo, devant un public essentiellement jeune mais discipliné. Il a estimé que si les Ivoiriens ont peur de parler de la guerre et des coups d’Etat, la paix ne reviendra pas. C’est la raison pour laquelle, le candidat-président a déclaré que le débat qui l’opposera à Alassane Ouattara ce jeudi devra faire la lumière sur tout ce que les Ivoiriens ne savent pas ou ce dont ils ont encore des doutes. « Si nous avons peur de parler de ce qui fait qu’il n’y a pas la paix, on n’aura pas la paix. Il faut qu’il explique. On ne peut pas sortir de cette élection sans faire la lumière sur les 11 ans de coups d’Etat. A part cela, nous allons gagner », a-t-il indiqué. Les candidats malheureux au premier tour de cette élection, Jacqueline Oble, Adama Dahico et la présidente intérimaire du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), Angèle Gnonsoa, soutenu par la présidente des femmes et du nouveau premier vice-président dudit parti, Jacques Andoh, ont apporté leur soutien à Laurent Gbagbo et appelé les Ivoiriens à voter pour lui. Outre ces personnalités, des jeunes du PDCI ont refusé publiquement de suivre le mot d’ordre de leur président, Henri Konan Bédié, qui avait appelé à voter Alassane Ouattara. Kouamé Yao de la jeunesse estudiantine et scolaire du PDCI, le président de la jeunesse du PDCI Atchan de Bingerville, le Dr Kouassi Blé et Goze Blé, vêtu d’une chemise pagne à l’effigie du plus vieux parti de Côte d’Ivoire. Il a affirmé avoir été témoin de nombreuses réunions politiques sous Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié. « Bédié n’a pas pensé à la mort de son aide de camp avant d’appeler à voter pour Alassane Ouattara », a-t-il regretté, avant d’appeler lui aussi les cadres du PDCI à voter pour Laurent Gbagbo.
Hervé KPODION
Légende : Gbagbo demande que la lumière soit faite sur les 11 ans de coup d’Etat dans le pays.
Photo : LG Willi 149 (Diomcelest)
Hervé KPODION
Légende : Gbagbo demande que la lumière soit faite sur les 11 ans de coup d’Etat dans le pays.
Photo : LG Willi 149 (Diomcelest)