Les Ivoiriens en avaient déjà la conviction : Alassane Ouattara est à Laurent Gbagbo ce qu’un homme d’Etat est à un politicien. La différence entre ces deux personnes, disait James Freeman Clarke, est que le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération.
Avant-hier, lors du face-à-face télévisé entre le candidat sortant et son challenger, ce sentiment a habité bien des téléspectateurs, qui, massés devant leur petit écran, ont noté la nette démarcation entre deux approches, deux styles, deux écoles, deux philosophies du pouvoir.
Laurent Gbagbo est apparu dès l’entame du débat, comme un homme décidé d’en découdre avec son adversaire, de lui porter des coups, d’échafauder des plans d’attaque contre lui, de verser dans l’indélicatesse langagière susceptible de déstabiliser son adversaire, comme il l’avait du reste promis lors de sa campagne. Il s’est présenté en pugiliste prêt à décocher l’uppercut fatal à son adversaire. Le penchant belliciste de l’homme a transparu dès sa prise de parole par ses accusations sans base substantielle, sans preuve matérielle. Il a simplement lu sur un bout de papier des propos qu’aurait tenu son adversaire par le passé et qui justifieraient l’implication de ce dernier dans un certain nombre de faits assez graves. Tout le monde a compris dès lors que pour le candidat LMP, le plus important ne se trouvait pas dans les propositions concrètes que ses compatriotes pouvaient attendre d’un aspirant au pouvoir d’Etat, mais dans la violence des coups qu’il pouvait lui porter. Evidemment, une telle approche du débat ne pouvait que trahir le désir de Gbagbo de séduire l’électorat non pas en lui présentant les arguments de son bien-être, mais en s’attaquant à son adversaire. Au bout du compte cependant, l’homme n’a pu mettre en pratique cette ambition, contrecarré net par un Ouattara qui lui a opposé un tout un autre style.
S’agissant justement de ce style, Alassane Ouattara, qui a fait preuve de sang froid, a affiché une courtoisie sans commune mesure. C’est lui qui, en interpellant son interlocuteur, qu’il a maintes fois appelé « mon frère Laurent », lui a demandé de briser quelque peu le mur de la méfiance, finalement factice, puisque les deux hommes, quelle que soit leurs clivages politiques entretenait de bonnes relations. Rappelant par la même occasion que depuis le début de la campagne, lui, Ouattara s’était gardé à la différence de son interlocuteur, d’attaquer ses adversaires. Alassane Ouattara a plus d’une fois, pour briser justement cette crispation, consenti à tutoyer son vis-à-vis. C’est encore lui qui a pris souvent l’initiative de le taquiner. Ouattara, on peut le dire, a fait honneur à sa réputation d’homme de paix, de pondération, de courtoisie.
Jamais, il n’a élevé la voix, même quand, entraîné par son adversaire dans certains propos accusateurs, il a dû faire preuve de fermeté dans le langage. Si le ton civilisé du débat reconnu et salué par tous les observateurs a été si décontracté, c’est incontestablement du fait du candidat du RHDP. Une autre chose est la particularité de l’homme à expliquer, démontrer, avec exemple à l’appui et dans le détail, son programme de gouvernement. Donnant ainsi un cachet de modernité à ce débat, là où son adversaire préférait rester dans les généralités et trébuchant parfois sur certains détails. Une autre chose, sans doute très importante pour être signalée, c’est le fait pour Ouattara de s’être rendu à ce débat en compagnie de son épouse, montrant ainsi l’importance de la cellule familiale pour un dirigeant, qui veut montrer qu’avant de prétendre présider aux destinées de toute une nation, il faut pouvoir montrer la cohésion au niveau de son couple.
Le style Ouattara, c’est clair, nous propulsera, au soir du 28 novembre, dans un Etat moderne.
KORE Emmanuel
Avant-hier, lors du face-à-face télévisé entre le candidat sortant et son challenger, ce sentiment a habité bien des téléspectateurs, qui, massés devant leur petit écran, ont noté la nette démarcation entre deux approches, deux styles, deux écoles, deux philosophies du pouvoir.
Laurent Gbagbo est apparu dès l’entame du débat, comme un homme décidé d’en découdre avec son adversaire, de lui porter des coups, d’échafauder des plans d’attaque contre lui, de verser dans l’indélicatesse langagière susceptible de déstabiliser son adversaire, comme il l’avait du reste promis lors de sa campagne. Il s’est présenté en pugiliste prêt à décocher l’uppercut fatal à son adversaire. Le penchant belliciste de l’homme a transparu dès sa prise de parole par ses accusations sans base substantielle, sans preuve matérielle. Il a simplement lu sur un bout de papier des propos qu’aurait tenu son adversaire par le passé et qui justifieraient l’implication de ce dernier dans un certain nombre de faits assez graves. Tout le monde a compris dès lors que pour le candidat LMP, le plus important ne se trouvait pas dans les propositions concrètes que ses compatriotes pouvaient attendre d’un aspirant au pouvoir d’Etat, mais dans la violence des coups qu’il pouvait lui porter. Evidemment, une telle approche du débat ne pouvait que trahir le désir de Gbagbo de séduire l’électorat non pas en lui présentant les arguments de son bien-être, mais en s’attaquant à son adversaire. Au bout du compte cependant, l’homme n’a pu mettre en pratique cette ambition, contrecarré net par un Ouattara qui lui a opposé un tout un autre style.
S’agissant justement de ce style, Alassane Ouattara, qui a fait preuve de sang froid, a affiché une courtoisie sans commune mesure. C’est lui qui, en interpellant son interlocuteur, qu’il a maintes fois appelé « mon frère Laurent », lui a demandé de briser quelque peu le mur de la méfiance, finalement factice, puisque les deux hommes, quelle que soit leurs clivages politiques entretenait de bonnes relations. Rappelant par la même occasion que depuis le début de la campagne, lui, Ouattara s’était gardé à la différence de son interlocuteur, d’attaquer ses adversaires. Alassane Ouattara a plus d’une fois, pour briser justement cette crispation, consenti à tutoyer son vis-à-vis. C’est encore lui qui a pris souvent l’initiative de le taquiner. Ouattara, on peut le dire, a fait honneur à sa réputation d’homme de paix, de pondération, de courtoisie.
Jamais, il n’a élevé la voix, même quand, entraîné par son adversaire dans certains propos accusateurs, il a dû faire preuve de fermeté dans le langage. Si le ton civilisé du débat reconnu et salué par tous les observateurs a été si décontracté, c’est incontestablement du fait du candidat du RHDP. Une autre chose est la particularité de l’homme à expliquer, démontrer, avec exemple à l’appui et dans le détail, son programme de gouvernement. Donnant ainsi un cachet de modernité à ce débat, là où son adversaire préférait rester dans les généralités et trébuchant parfois sur certains détails. Une autre chose, sans doute très importante pour être signalée, c’est le fait pour Ouattara de s’être rendu à ce débat en compagnie de son épouse, montrant ainsi l’importance de la cellule familiale pour un dirigeant, qui veut montrer qu’avant de prétendre présider aux destinées de toute une nation, il faut pouvoir montrer la cohésion au niveau de son couple.
Le style Ouattara, c’est clair, nous propulsera, au soir du 28 novembre, dans un Etat moderne.
KORE Emmanuel