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Politique Publié le samedi 27 novembre 2010 | Le Patriote

Manœuvres dilatoires de la CEI et de Gbagbo : Le RHDP hausse le ton

© Le Patriote Par Aristides
Campagne du candidat du RHDP: Alassane Ouattara visite le QG de campagne de Cocody
Jeudi 25 novembre 2010. Abidjan.
Le RHDP est inquiet et préoccupé. Inquiétude et préoccupation nées de l’attitude du président de la CEI, Youssouf Bakayoko, face à une série de dysfonctionnements constatés à l’issue du 1er tour de la présidentielle. Hier, face à la presse, les directeurs nationaux de campagne, Me Ahoussou Jeannot et le ministre Amadou Gon Coulibaly ainsi que Marcel Amon Tanoh, Directeur de campagne du district d’Abidjan ont relevé un certain nombre de faits qui justifient leur crainte.

En effet, le RHDP a adressé un rapport de 18 pages à la CEI. Rapport dans lequel, il expose les dysfonctionnements et propose des solutions. C’est en vue de trouver des voies et moyens à ces irrégularités que la Direction de campagne a souhaité une séance de travail avec la CEI. La réponse de Youssouf Bakayoko ? Elle est négative au motif qu’il ne peut plus clair. « Nous émettons toutes les réserves dans l’acceptation des résultats si des réponses ne sont pas données à vos préoccupations ». En outre, le conférencier s’est également prononcé sur le couvre-feu que Gbagbo veut instaurer le jour même du scrutin, c’est-à-dire dimanche nuit. Sur ce point, Marcel Amon Tanoh a donné des consignes tout aussi claires aux militants houphouétistes. « Que chaque électeur soit prêt. Nous demandons à nos militants de passer la nuit sur les lieux de vote ». Il s’agit pour le RHDP d’appeler ses militants à la mobilisation pour éviter d’éventuelles fraudes du clan présidentiel».

Le couvre-feu ou la porte ouverte à la fraude

Le candidat du FPI a annoncé qu’il entend prendre une série de décisions dans les heures à venir. Cette annonce, le président Laurent Gbagbo l’a faite au cours du face-à-face télévisé du jeudi dernier. « Demain, je signerai un autre décret pour instaurer le couvre-feu à partir de dimanche. Il faut que les élections aient lieu. Mais il faut qu’à partir de 22 heures, le temps que les urnes soient revenues, les rues soient libres et que les policiers et les gendarmes patrouillent », a lancé Laurent Gbagbo sur le plateau de la première chaine de la RTI. A l’annonce de cette décision, les Ivoiriens se sont demandé ce que pouvait bien cacher une telle mesure. Il n’a pas fallu 24 heures pour en connaître les raisons. De sources bien introduites du côté de la Direction de surveillance du Territoire (DST), le candidat-président Laurent Gbagbo envisage de confisquer le pouvoir. Et cette décision, on ne peut plus curieuse, participe de cette stratégie. Le président sortant sait qu’il ne peut pas gagner le second tour de l’élection présidentielle. Il a donc mis en place un plan de récupération du pouvoir. Dans ce plan de récupération du pouvoir, les éléments de la garde républicaine et de la gendarmerie acquis à la cause de la refondation seront au cœur de cette cabale contre la démocratie. Selon nos sources, une fois le couvre-feu en vigueur, ces éléments des FDS feront le tour des bureaux de vote. Ils se feront passer pour des personnes mandatées par la Commission électorale indépendante dans cette période de couvre-feu pour s’emparer des urnes en lieu et place des agents de l’ONUCI. Les urnes ainsi récupérées seront acheminées dans les casernes et dans des endroits choisis d’avance. Loin des regards indiscrets, ces agents de la garde républicaine et de la gendarmerie aidés de certains cadres et militants du Front populaire ivoirien procéderont à des dépouillements clandestins dans le but de changer le vote des Ivoiriens. Au cas où ce plan venait à être contré, les alchimistes du camp présidentiel ont prévu un autre schéma aussi diabolique que le premier. Après la ruse, c’est la violence qui sera utilisée. Des hommes en arme feront irruption dans les bureaux de vote pour faire la pression sur les présidents de bureau de vote pour changer les résultats des procès-verbaux en faveur du candidat Laurent Gbagbo avant leur convoyage vers les commissions électorales locales. Vu la détermination du camp présidentiel de changer le verdict des urnes, nos sources sont formelles. Le RHDP ne doit pas accepter le couvre-feu que veut instaurer le président Laurent Gbagbo. Au risque dans de grands regrets le lundi matin. Laurent Gbagbo a prévenu : « Je n’envisage pas une défaite à l’issue de cette élection ». C’est l’occasion de dénoncer ce décret et d’indiquer que sa mise en vigueur dans le contexte actuel ne se justifie pas. Elle ressemble plus à une décision politique qu’à un souci réel de préserver la paix sociale.

Car des décisions comme les couvre-feux sont des mesures exceptionnelles qui se prennent lorsque des incidents très graves perturbent sérieusement le bon fonctionnement du pays. Ce qui n’est pas le cas. Sans minimiser ni mépriser la mort des Ivoiriens qui ont perdu la vie ces dernières heures, il y a certes des affrontements à certains endroits. Mais ces affrontements n’ont aucunement empêché les Ivoiriens à vaquer à leurs occupations. Mieux, les Ivoiriens vivent tranquillement et attendent impatiemment à aller vote demain dans le calme. En outre, il faut préciser que cette décision a été prise en flagrante violation de l’accord politique de Ouagadougou. Laurent Gbagbo a pris cette mesure sans consulter ni aviser le Premier ministre Guillaume comme le veut l’APO. Heureusement qu’au cours de sa conférence de presse hier, le chef du gouvernement a annoncé qu’il rencontrera Laurent Gbagbo pour différer cette décision qui risque de gêner la Commission électorale indépendante dans ses activités. Les Ivoiriens croisent les doigts et espèrent que Guillaume Soro réussira à ramener Laurent Gbagbo à la raison. Car les Ivoiriens qui aspirent dans leur large majorité au changement n’accepteront pas de se soumettre à cette mesure. Ce serait dérouler le tapis rouge à Laurent Gbagbo dans sa volonté de confisquer le pouvoir.

Jean-Claude Coulibaly
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