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Politique Publié le samedi 27 novembre 2010 | Partis Politiques

Face-à-face historique en Côte d’Ivoire : Gbagbo impose le débat d’idées à Ouattara

© Partis Politiques Par DR
Campagne électorale 2è tour de la présidentielle 2010 : Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour un face-à-face historique à la télévision
Jeudi 25 novembre 2010.
Posture constante d’homme d’Etat. Discours responsable. Courtois. Mais ferme. Propositions concrètes. Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat sortant arrivé en tête du 2nd tour de la présidentielle du 28 novembre prochain, est ainsi apparu dans la nuit du jeudi (de 21h à 23 heures), à la face du monde, lors du face-à-face historique qu’il inaugurait dans cette Côte d’Ivoire moderne qui a décidé de sortir de la grave crise militaro politique de septembre 2002, par la voie des urnes.

En sa qualité de chef de l’Etat en exercice, de rassembleur et de consolateur, M. Laurent Gbagbo dès sa prise de parole imposera à tous (notamment à son adversaire Ouattara qui a été le premier à prendre la parole), une minute de silence en mémoire de tous ceux qui en Côte d’Ivoire, sont tombés depuis l’avènement de la crise.

Puis, refusant de mettre sur la table tous les coups bas contre les institutions de la République, orchestrés par son adversaire, alors que ses partisans le souhaitaient, Laurent Gbagbo a néanmoins tenu à clarifier sa vision de la politique : « Tu as une conduite contre la loi dans ce pays. Je te rend responsable des 11 ans de turbulence dans ce pays ».C’est toi Ouattara, il faut arrêter », a lancé le chef de l’Etat, fixant droit dans les yeux, le candidat du Rdr. Ce dernier dont les nombreuses déclarations reprises par les médias nationaux et internationaux, depuis son irruption sur la scène politique ivoirienne, ont été en partie signalées par « le fils du pays »,a tenté d’esquiver ces « attaques » en invoquant une absence de « preuves », même en ce qui concerne ses dérives langagières…

La parenthèse refermée, Gbagbo dans une posture conquérante, a joué à fond la carte du Président en fonction en annonçant des mesures sécuritaires(sécurisation du scrutin du 2nd tour).Plus concret, l’homme de la situation dont le parcours en politique est la suite normale de son engagement depuis l’âge de 17 ans, en milieu scolaire et estudiantin, syndical et autres, a cité à souhait des témoins appartenant pour certains à l’opposition , aujourd’hui. Sa rigueur morale et sa vision, jamais prises à défaut malgré les vicissitudes de la vie.

Totalement détaché de ses notes, là où Ouattara lisait presque toutes ses réponses, le candidat Gbagbo a rappelé les grands axes de son programme de gouvernement et de son projet de société. Lui qui de l’opposition au pouvoir d’Etat, a toujours pris le soin de consigner sur du papier, dans des ouvrages de référence, ce qu’il veut faire pour le développement et la démocratisation de son pays.

Plus pragmatique que son adversaire, il a évité de parler abondamment de la guerre qui a été imposé par les forces du mal à la Côte d’Ivoire. L’homme d’Etat qui ne s’inscrit pas dans le registre des afro pessimistes, ne s’est pas contenté, par exemple dans le cas du chômage de dire comme l’autre qu’il faut créer des emplois. Mais il a également proposé le mécanisme par lequel il faut les créer. Notamment par la création d’une banque de l’emploi qui devrait soutenir le Fonds national de solidarité (FNS) pour l’emploi jeune.

Sur la santé, Laurent Gbagbo a décrit avec une parfaite maîtrise, le mécanisme de l’Assurance maladie Universelle(AMU).Il a présenté avec force détails les différentes composantes de cette assurance et leur fonctionnement. Les fonctionnaires, les salariés du privés, le monde agricole, tous ceux qui résident en Côte d’Ivoire, devraient être couverts par cette assurance. Pendant ce temps, Alassane Ouattara s’est conté de dire que les malades en ce qui concerne ses propositions, devraient payer 1000fcfa pour avoir accès aux médicaments de base comme les aspirines, nivaquines, etc.

Sur la décentralisation, le candidat de La Majorité Présidentielle a également été le plus précis possible en rappelant sa proposition de création de 10 régions qui seront dotées chacune d’une université à laquelle sera rattaché un CHU.

Même sur les questions économiques, Laurent Gbagbo a complètement déstabilisé son adversaire en lui rappelant qu’un chef d’Etat n’a pas besoin d’être forcément un économiste.En donnant les exemples de De Gaulle(militaire),George pompidou (homme de lettres),François Mitterand (avocat),Nicolas Sarkozy (avocat) et Félix Houphouet Boigny (médecin).Propos qui ont désarmé un Alassane qui n’a de cesse de dire, « je suis économiste », « c’est ce que je sais faire le mieux »,etc.

En plus, c’est le gouvernement de l’historien Gbagbo qui a renoué avec les institutions de Breton Woods qui étaient partie de la Côted ‘Ivoire,pour mauvaise gouvernance.Gbagbo et son équipe ont fait effacer par leur rigueur au travail, une bonne partie de la dette de 6500 milliards de francs contractée par ses prédécesseurs. Une dette trop lourde. Et dieu seul sait ce que paie le pays, les ivoiriens pour le service de la dette. L’argent d’une dette souvent passé dans des poches des gouvernants corrompus.

A propos de corruption d’ailleurs, le Président Gbagbo a de tout temps sanctionné ou saisi la justice de son pays (une institution à reformer quand il sera élu le 28 novembre).Pour la Côte d’Ivoire, celui là même qui prône une séparation des pouvoirs a dû trouver des compromis quand l’image et la crédibilité du pays se sont trouvées menacées par des décisions de justice peu satisfaisantes aux yeux des partenaires au développement. Exemple, règlement de l’affaire Santaurre, Comstar,etc.

Le gouvernement patchwork hérité des accords de Marcoussis et faisant des ministres de l’opposition, des intouchables, a contribué a donné l’impression que l’impunité régnait en maître en Côte d’Ivoire. Une fois élu, le Président Gbagbo a annoncé que tous les ministères seront audités.

Enfin sur l’agriculture, Laurent Gbagbo a parlé de la mécanisation de la culture vivrière, du doublement de la production de nos principales cultures de rentes( cacao…) et de la création d’au moins une usine de transformation par département producteur. L’objectif étant de transformer la totalité de la production ivoirienne et de créer une deuxième ligne d’emploi dans le domaine agricole.

De la hauteur. Le candidat de La Majorité Présidentielle a plané sur le débat. Abandonnant son côté tribun pour envoyer ses piques en évitant soigneusement les dérapages. Là où la désinvolture et l’inélégance de Ouattara, ont été remarquées. En effet, durant plus de 2 heures qu’ont duré les échanges entre les deux personnalités, le candidat du Rdr n’a pas arrêté de dire « Laurent Gabgbo », là où le président-candidat l’appelait humblement « Monsieur le Premier ministre ».Dans sa volonté de « rabaisser » le chef de l’Etat à son niveau et se donner de la contenance, dans un cadre aussi solennelle. Ce que d’ailleurs, le chef de l’Etat lui a rappelé poliment. Le président du Rdr démontre son manque de considération pour les Institution de la République, particulièrement celui qui les incarne…
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