En général, les élections sont comme une fête où les citoyens d’un pays vont librement choisir leurs dirigeants. Mais en Côte d’Ivoire ce ne fut pas le cas pour ce second tour de l’élection présidentielle. Si les Ivoiriens sont sortis massivement au premier tour du scrutin présidentiel, il faut convenir que cela n’a pas été malheureusement le cas pour le vote du hier dimanche. Les Ivoiriens sont moins sortis dimanche dernier. Par la faute d’un seul homme : Laurent Gbagbo. Tout était bien parti pour que le record historique de 84% de taux participation du premier tour soit réédité voire amélioré. Les Ivoiriens qui ont compris l’enjeu de cette élection étaient prêts à y participer massivement. Malheureusement, les menaces de mort et la violence ont eu raison de leur détermination à aller nombreux voter pour le changement. Le candidat-président a gâché la fête en prenant à la veille du scrutin une mesure qui ne s’explique pas. Il a instauré un couvre-feu sur cinq jours comme si un péril grave menaçait la Côte d’Ivoire. Pour justifier une décision aussi inexplicable qu’impopulaire, le candidat du FPI a fait croire que des choses pas très catholiques se trament dans le secret et grossi des faits qui en réalité ne sont que des malheureux incidents que peuvent circonscrire la police et la gendarmerie. Au dernier CPC de samedi dernier, le Facilitateur et le Premier ministre l’ont tellement compris qu’ils ont demandé à Laurent Gbagbo de revenir dès le lendemain sur sa décision. Il était convenu qu’il le fasse le même jour. C’est-à-dire le samedi soir. Mais jusqu’à hier dans la journée, aucun communiqué n’est venu annoncer que le couvre-feu n’était plus en vigueur. Une situation qui a eu impact réel sur la participation au scrutin d’hier. Certains électeurs qui redoutaient des incidents ont préféré rester chez eux. Le candidat du FPI qui se sait minoritaire, a joué sur la peur des Ivoiriens pour réduire de manière considérable le taux participation qu’il sait est la clé de ce deuxième tour. En plus du couvre-feu, les nombreux empêchements de vote et la violence dans les villages et campements que LMP contrôle ont également contribué à réduire le taux de participation. Il est vrai qu’hier Laurent Gbagbo a réussi une chose : tuer le scrutin. Mais une chose est sûre. La victoire lui échappera. Les Ivoiriens dans leur majorité ont voté pour le changement. Malgré la tricherie, la violence et les intimidations, le candidat de LMP sera battu dans les urnes.
Politique Publié le lundi 29 novembre 2010 | Le Patriote