La Commission électorale indépendante (Cei) doit invalider l’élection dans plusieurs régions de la zone Centre, Nord et Ouest (Cno) de la Côte d’Ivoire. Selon le rapport de la Coordination de la mission internationale des observateurs de la société civile africaine (Comisca) qui a été lu dans les locaux de la Cei, le lundi 29 novembre dernier, le vote du dimanche dernier est loin d’être démocratique. Des violations graves du principe même du vote ont été observées notamment à Korhogo, Mankono et Séguéla dans le Nord du pays. « Certains militants et représentants de partis de La majorité présidentielle (Lmp) ont été empêchés d’exprimer librement leur vote, des urnes ont transportées par les hommes en tenues précisément dans la région de Korhogo, Mankono et Séguéla. Nous avons également assisté au « molestage » de certaines personnes dans les bureaux de vote. Le secret de vote n’étant pas respecté et des consignes de vote ont été données par certains membres de bureaux de vote. On a aussi enregistré des dégâts corporels et matériels », a dénoncé Compaoré Seydou, porte-parole de la mission des observateurs africains. Pour cet état de fait, ajoute-t-il, le scrutin présidentiel du dimanche dernier ne peut être accepté comme une élection crédible. « Je pense que nous avons été très objectif en déployant nos observateurs sur le terrain. Et des constats qui ne sont pas de nature à encourager la démocratie et la bonne gouvernance ont été constatés et je pense qu’il est de notre devoir en tant qu’observateurs, de relever ces insuffisances et ces atteintes graves pour la sérénité de ce scrutin. Parce que l’expression démocratique n’a pas été la même partout sur l’étendue du territoire ». Ce sont en tout 230 observateurs que la Comisca a ainsi pu déployer à Korhogo, Boundiali, Ferkéssedougou, Touba, Odiénné, Mankono, Minignan, Madinani, Vavoua, Bouna, Tingrela, Zagné, Duékué, Guiglo, Dabou et Abidjan. Ces observateurs ont visité ainsi 1541 bureaux de vote conformément aux recommandations de la déclaration de principe pour l’observation internationale d’élection adoptée le 27 octobre 2001 sous l’égide des Nations unies. Ainsi que les engagements pris dans la déclaration de Bamako en 2000 par les Etats francophones pour la tenue d’élections libres et transparentes. Compaoré Seydou a ajouté qu’au regard de ces manquements, « le processus démocratique tant souhaité est fortement mis en cause. Par conséquent, la Comisca constate que la crédibilité du vote dans ces régions ci-dessus, est fortement entachée ». Après lecture du rapport de cette mission internationale d’observateurs africains qui comprend, entre autres, 21 ONG africaines qui ont été déployées partout surtout le terrain en Côte d’Ivoire, quelle sera l’attitude de la Cei pour permettre à la démocratie d’avancer en terre d’Eburnie ? Devrait-on véritablement avoir peur de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire dont le premier responsable, dans une déclaration lundi dernier, a tenté de minimiser tous ces cas flagrants d’entorses au processus démocratique ? Mais en l’état actuel des choses, la Commission électorale indépendante qui joue sa crédibilité dans cette dernière phase du processus électoral, doit se ressaisir en allant dans le sens du droit. A savoir qu’elle doit, sans risque de troubler l’ordre public, déclarer simplement nul le scrutin à Korhogo, Mankono et Séguéla où il a été observé toutes les irrégularités et dénoncées par des observateurs internationaux. Comme cette institution chargée des élections en Côte d’Ivoire l’a fait en France sans qu’une formation politique lui ait expressément adressé une requête dans le sens d’une annulation du scrutin. Alors que là, en France, il n’y avait pas le feu en la demeure puisque en dehors de Paris et Marseille, les Ivoiriens ont voté en toute tranquillité n
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr
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